FAIT DU JOUR. Le monoxyde de carbone, 1ère cause de mortalité accidentelle toxique... Une info pas un intox !
L'hiver approche à grands pas. Cheminées, chauffages au gaz et poêles à pétrole etc, commencent déjà à fonctionner dans les maisons et appartements. Mais ce n'est pas sans risque puisqu'un mauvais entretien de ces appareils à combustion peut être une source de production de monoxyde de carbone, un gaz invisible, inodore et non irritant mais pourtant très dangereux. Le CO (monoxyde de carbone) est la première cause de mortalité accidentelle par toxique en France. Plus de 200 morts par an sont à déplorer en France.
Et le Gard n'est pas épargné par ce phénomène lié au mauvais entretien des appareils, à une mauvaise aération de l'habitat ou à l'imprudence des utilisateurs. En 2012, il y a eu 13 cas d'intoxications au CO dans le département concernant 40 personnes exposées, 27 ont été hospitalisées. Quatre ont été dirigées vers un centre d'oxygénothérapie hyperbare (traitement caisson hyperbare). Lors d'une conférence de presse, hier à Nîmes, Évelyne Dussere-Berard, ingénieure en études sanitaires à la Délégation Territoriale du Gard de l'Agence Régionale de Santé a évoqué ces familles, qui en pleine précarité énergétique, laissaient la porte du four ouverte pour pouvoir chauffer le logement, ou encore de ce couple qui avait installé un groupe électrogène dans leur garage, d'autres qui utilisent un chauffage d'appoint en continu. Et ce mauvais entretien d'un chauffe-eau et de ses canalisations dans un logement où huit personnes habitaient. "Tous se plaignaient d'un mal de tête et de vomissements. Lorsqu'une personne de SOS Médecin est allée les voir, son détecteur de CO s'est déclenché. Ça aurait pu tourner au drame si on n'avait pas détecté la présence de monoxyde de carbone."
Le CO, un gaz mortel
Il faut savoir, et ce sans vouloir tenir un discours anxiogène, que le monoxyde de carbone agit comme un gaz asphyxiant très toxique prenant la place de l'oxygène dans le sang. Il peut s'avérer mortel en moins d'une heure. Il y a deux types d'intoxication, celle dite chronique (maux de tête, nausées, confusion mentale, fatigue) et celle dite aiguë qui entraîne des vertiges une perte de connaissance, une paralysie musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès. Le problème est donc pris très au sérieux au niveau national comme régional. En 2005, dans le cadre de la loi de santé publique du 9 août 2004, la Direction générale de la Santé a mis en place un dispositif spécifique de surveillance des intoxications au CO, piloté par l'Institut de Veille Sanitaire. Ce dispositif est bien entendu étendu au Languedoc-Roussillon avec la création d'une Cellule de Veille, d'Alerte et de Gestion Sanitaire qui est le guichet unique d'entrée des signalements sanitaires de l'ARS du Languedoc-Roussillon.
Comment éviter les intoxications ?
Si la campagne de prévention est concentrée sur le public, la délégation gardoise de l'ARS n'en n'oublie pas pour autant les professionnels de chauffages, fournisseurs d'énergie... D'ailleurs un partenariat a été signé avec la Capeb et la Fédération Française du Bâtiment du Gard pour sensibiliser les artisans sur le sujet.
Mais comment éviter les intoxications ? Avant l'hiver, il faut faire intervenir un professionnel qualifier pour contrôler les installations de combustion. Il est recommander de signer un contrat d'entretien garantissant une visite annuelle de prévention et un dépannage gratuit sur simple appel. L'aération du logement est aussi très important. Pour plus de sûreté, il existe sur le marché des détecteurs de monoxyde de carbone. Toutefois, ces appareils ne suffisent pas pour éviter les intoxications, ils ne sont qu'une alerte.
S.Ma
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