Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 20.11.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 348 fois

GARD. Bientôt expulsée, Coco continue de se battre pour pouvoir acheter sa maison

Depuis vendredi dernier, Coco s'est lancée dans une marche de plus de 110 kilomètres à travers le Gard, de Souvignargues à Nîmes. Photo DR/

Claudine Leroy a 58 ans, bientôt 59 et tout ce qu'elle demande aujourd'hui, c'est de pouvoir habiter cette maison située à Souvignargues, cette bâtisse de 88 m², vieille de 30 ans, dans laquelle elle a pu se reconstruire. Car avant d'arriver à Souvignargues, , Claudine surnommée Coco, a vécu les pires drames. Ses deux filles âgées de 2 et 7 ans ainsi que son beau-frère ont perdu la vie dans un accident de la route. Elle-même se trouvait dans la voiture, elle a survécu malgré de graves blessures. Inconsolables, la maman et le mari de Claudine mettront fin à leur jour. Seule, Claudine se reconstruit tant bien que mal dans cette maison en location où bientôt elle entendra à nouveau des cris d'enfants et la voix d'un nouvel homme, l'amour retrouvé. Une quinzaine d'années passent et les aléas de la vie séparent le couple. Coco se retrouve à nouveau seule avec ses deux enfants mais toujours dans sa maison gardoise. Chaque mois elle paie son loyer, elle consacre même un peu d'argent à la rénovation de la demeure, qui devient à ses yeux et à ses yeux seulement, sa demeure.

Mais le retour à la réalité va être terrible. Après plus de 20 années passées dans cette maison, il est maintenant question qu'elle la quitte contre sa volonté. Son propriétaire étant décédé, son héritier a décidé de mettre en vente la demeure. Il en demande 180 000 euros. Une somme que Coco ne peut assumer. Alors, en mars 2011, une plaisanterie lancée à son ostéopathe se concrétise : "Si tout le monde me donnait 1€, je pourrais continuer à vivre dans ma maison." Elle va faire appel à la générosité des gens et lance un appel aux dons. "J'ai bien essayé de racheter ma maison sur un système de location/vente, mais le fils de mon propriétaire n'a pas accepté, il voulait l'argent tout de suite" précise-t-elle. Alors pleine de courage et d'espérance, elle tente le tout pour le tout. "Je ne peux pas quitter cette maison, j'y ai construit ma vie, je me suis impliquée dans la vie de la commune, je fais du théâtre, je joue à la belote etc, les habitants de Souvignargues sont ma deuxième famille." Sans bail depuis la fin 2012, sans emploi depuis juin 2012, sans économie et assignée en Justice à la demande de l'héritier pour une procédure d'expulsion le 26 novembre (après trois reports d'audience), Claudine garde espoir et remue ciel et terre pour pouvoir racheter sa maison. Elle a même demandé un rendez-vous avec le préfet du Gard, en charge des procédures d'expulsion. Sans réponse. Alors, vendredi dernier, elle s'est lancée un nouveau défi : Faire une marche de plus de 110 kilomètres de Souvignargues à Nîmes. Après être passée par Quissac, Lédignan, Saint-Chaptes, Uzès, Remoulins et Saint-Gervasy, Coco devrait arriver sur la capitale gardoise ce jeudi 21 novembre en début d'après-midi. Le rendez-vous est donné devant la préfecture. "J'espère être reçue par le préfet ou un membre de son cabinet. Cette maison, je veux la racheter, j'en propose 140 000€, elle ne vaut pas les 180 000 annoncés par le fils du propriétaire ; mais il faut que l'on me laisse du temps." Du temps pour réussir à réunir la somme. A ce jour, grâce à la générosité des gens, Coco a récolté plus de 93 000€. "Je remercie tout le monde et j'aimerais dire aux personnes qui ne comprennent pas ma démarche, que je ne vole personne. Je ne quémande pas, j'ai juste lancé une idée, je n'oblige personne à me donner 1€, on ne peut pas juger cela."

S.Ma

Stéphanie Marin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio