Six salariés de la Bambouseraie de Prafrance à Générargues sont menacés de licenciement. Ce matin, à l"initiative du syndicat CFDT, un rassemblement de soutien s'est tenu devant la sous-préfecture d'Alès, avant une table ronde.

Selon la CFDT, la direction de la bambouseraie a annoncé un projet de licenciement économique de six salariés en CDI, soit 20% du personnel, composé de 30 personnes au total. Les postes concernés sont déjà identifiés : il s'agit de deux jardiniers, un guide, un chargé de communication, un personnel d'accueil et un employé sur les pépinières vertes. De l'avis d'Antoine Lyonnet pour la CFDT, cette décision "est un véritable cataclysme". "On s'y attendait pas du tout. Il est vrai que l'activité est sensiblement en déclin, et la direction a été alertée sur une gestion sans véritable vision d'avenir". Ce matin, le syndicat s'apprêtait à participer à une table ronde en sous-préfecture afin de soumettre ses propositions à la direction  pour redynamiser l'activité "et éviter ce massacre social". Car si ces licenciements sont mis à exécution, ce serait en raison d'une baisse de la fréquentation du site. Pour y répondre, la CFDT souhaite mettre en place des moyens "favorisant le passage des touristes dans le département, en créant peut-être un passeport de découverte des sites gardois ou bien une nouvelle politique d'accueil et d'hébergement autour du bambou".

À l'heure actuelle, les salariés concernés par ce projet de licenciement étudient le plan de reclassement qui leur a été présenté. "On leur propose des postes impensables avec des CDD de deux ou trois mois alors que l'entreprise pourrait financer un plan de relance ambitieux" regrette Antoine Lyonnet. Priscilla et Séverine, employées à la bambouseraie et toutes deux jeunes mamans, sont tombées de haut quand elles ont appris la nouvelle, tout comme Olivier, âgé de 55 ans. "J'ai vécu trois catastrophes dans cette entreprise : le gel des années 80, la neige en 1994 qui avait détruit la bambouseraie et les inondations de 2002. Il n'a jamais été question de licenciement alors que la situation était autrement plus dramatique. Je ne comprends pas cette décision et je suis choqué de vivre cela après 30 ans de boîte". Aujourd'hui, "les discussions sont complètement coupées avec la directrice" indique la CFDT.