FESTIVAL FLAMENCO Israel Galván évoque le réel et la folie, ce vendredi 10 janvier 2014, au Théâtre Bernadette Lafont
Le Festival Flamenco de Nîmes se poursuit ce vendredi 10 janvier 2014 à 20h au Théâtre Bernadette Lafont avec le spectacle de danse d'Israel Galván : le réel à la folie. Lo Real, évocation de la persécution des tziganes par les nazis, c'est toujours plus intense, plus dérangeant et Galván s'élève encore un peu. Très haut. Dans la nuit noire.
Grâce à lui, et jusqu'aux débats de ses inconditionnels et de ceux qui lui résistent, la danse flamenca s'est propulsée aux avant-postes, sur des terres jamais vues, en quête de ports imaginaires, toujours plus insolites, plus inspirés, plus audacieux, plus bouleversants. Affronter sans détours la vérité crue et nue. Mettre en scène, corps tendu à se rompre, le réel tel quel dans ce qu'il a de pire : l'extermination programmée, organisée, méthodique du peuple de sa mère, aujourd'hui encore stigmatisé et pourchassé aux quatre coins de l'Europe et qui fait face comme il peut, par éclats de vie, de fêtes, de musique. Pour affronter ce drame pur et se rapprocher de l'enfer, Galván navigue d'instinct dans ses mauvais rêves, exhume les douleurs enfouies, cherche l'issue du labyrinthe et revit dans sa chair les blessures inguérissables. Danse ce qui ne peut être dansé.
Pour ce voyage intérieur au bout de la nuit, éclairé de loin en loin par des bouffées d'humour subversif, des îlots apaisés ou festifs, Israel Galván, selon ses mots, "avait besoin de danser avec les autres, de ne pas être seul" face à la tragédie. A ses côtés, deux éblouissantes danseuses de sa génération : Belén Maya et Isabel Bayón. Et un équipage de haute mer : les chanteurs Tomás de Perrate et David Lagos, le guitariste Chicuelo, les palmeros, danseurs et chanteurs Emilio Caracafé, El Bobote et Uchi, gitans de pure souche. Les formations Sistema Tango, Proyecto Lorca ou la violoniste Eloisa Cantón prolongent l'univers flamenco, lui ouvrent d'autres horizons.
Face à son directeur artistique et compagnon de route Pedro G. Romero, il ose quelques confidences : "C'est terrible de danser si volontiers quelque chose d'aussi douloureux mais c'est ainsi. Danser a toujours signifié pour moi : mort et résurrection. Danser comme si c'était le dernier jour, toujours "...
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