Au coup de sifflet final, les supporters nîmois ont applaudi leur équipe en hochant la tête et en faisant la moue. Une attitude qui reflète les différents sentiments ressentis en cette fin de match : le regret de ne pas avoir gagné, la consolation du match nul et la satisfaction de ne pas avoir perdu. Car, en quelques minutes, les crocos auraient pu connaître les trois sorts. Le match nul semble donc le plus juste.

La rencontre démarre fort pour Auxerre qui donne le ton dès la quatrième minute. Viale, lancé en profondeur par Kitambala, dribble Merville et marque dans le but vide. Les nîmois doivent leur salut à l’arbitre de touche qui voit un hors-jeu pas évident. La première occasion des nîmois ne se fait pas attendre non plus. Parpeix trouve Benmeziane qui s’oriente le ballon dans la course grâce à un contrôle impeccable. Le tir croisé de l’avant-centre est bien repoussé par la sortie de Donovan Leon, le portier auxerrois (9’).  Puis, sur un coup-franc bien placé, à 25 mètres des buts plein axe, Auxerre ouvre la marque par Julien Viale, le seul joueur à avoir suivi un ballon mal dégagé par Merville qui aurait été mieux inspiré de repousser le ballon des poings (21’). 0-1. A croire que c’est le coup de fouet qu’il manquait aux nîmois, ils vont subitement se lâcher et se montrer très dangereux. Gragnic sonne la charge par des tirs lointains qui inquiètent Leon (29’, 31’). Sur un corner mal dégagé, Samir Benmeziane, seul aux six mètres, est à deux doigts de tromper la défense mais un pied traîne sur la ligne et contre le tir de l’attaquant (31’). Sur l’action qui suit, alors qu’il entre dans la surface de réparation, Benmeziane est fauché dans la surface. Le penalty, mérité et très peu contesté par les auxerrois, est transformé sous la barre par l’avant-centre (33’). 1-1. En fin de première mi-temps, les nîmois auraient pu aggraver la marque mais il s’en est souvent fallu de peu. Il n’a manqué que quelques centimètres à Benmeziane pour que sa tête plongeante soit gagnante (38’).

La deuxième mi-temps reprend sur les mêmes bases et Nîmes va de l’avant. Sur un bon débordement de Robail sur l’aile gauche, le côté qui a posé énormément de problèmes aux joueurs de Bernard Casoni, Riad Nouri reprend de volée le centre au deuxième poteau et fusille Leon. Comme à l’entraînement. Le stade est debout (51’). 2-1. Ce deuxième but n’arrête pas les nîmois qui sont clairement au-dessus de leur adversaire du jour. Auxerre encaisse, plie, mais ne rompt pas. Une tête lobée de Benmeziane frôlera la lucarne (59’). Un raid de Mathieu Robail, pas attaqué par les auxerrois, se termine par une puissante frappe qui, elle aussi, vient chatouiller la lunette de Leon. Et puis, à force de longs ballons aériens, les auxerrois vont obtenir un corner décisif. A la 88’, Ngando tire le coup de pied de coin et Romain Sartre dévie involontairement le ballon dans ses propres buts. Vraiment cruel. 2-2. Les quatre minutes d’arrêt de jeu données par l’arbitre seront complètement folles. Cissokho sera à deux doigts de marquer ce troisième but victorieux. Un tir de Benoit Poulain, oublié au deuxième poteau sur corner, sera repoussé sur sa ligne par Marester. Nîmes se sortira aussi de deux grosses occasions auxerroises dans la confusion la plus totale.

Ce petit point dont on ne sait pas trop quoi penser a tout de même la vertu de sortir les crocos de la zone rouge. Rien n’est joué. Les joueurs de René Marsiglia ne sont pas sauvés mais, avec quatre points sur six, ils semblent tenir le bon bout.

Les réactions :

Mathieu Robail : « C’est rageant parce qu’on prend deux buts sur des phases arrêtées. C’est dommage. On aurait bien enchaîné avec une victoire. C’est cruel pour nous mais, en même temps, ce sera peut-être le point qui nous sauvera à la fin de la saison. Il reste encore beaucoup de chemin ».

Bernard Casoni : « On s’en sort bien ! On a été mangé au milieu de terrain et on a beaucoup trop subi. Dès qu’on s’est mis à jouer vers l’avant, ça c’est tout de suite mieux passé. On a montré certaines limites ce soir même si, en toute fin de match, on aurait presque pu repartir avec une victoire ».

René Marsiglia : « Un point, c’est un point même si c’est dommage de prendre un but à deux minutes du bonheur. On a encore des progrès à faire dans la gestion des matches. Mais cette équipe a envie de s’en sortir. Les joueurs veulent s’en sortir ensemble et ils commencent à haïr la défaite. Le nul est équitable, je pense ».

Benoit Poulain : « On est dans une situation difficile mais on avance. Il faut retenir ce qui était bon. L’état d’esprit est là mais j’ai commencé à m’inquiéter à partir de la 70eme minute. Quelques joueurs étaient fatigués. On a plus reculé. A nous d’être vigilants ».

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com