Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 09.02.2014 - abdel-samari - 29 min  - vu 244 fois

NÎMES Découvrez l'intégralité du programme du 17ème festival Ecrans Britanniques, du 14 au 23 février 2014 !

Un monstre sacré... n’ayons pas peur des mots, voilà ce que l’association Ecrans Britanniques vous propose pour son 17e festival ! Mike Leigh, un des plus grands réalisateurs britanniques vivants et le plus primé, avec des récompenses à Cannes,Venise et Hollywood, sera à Nîmes pendant la semaine British Screen de février 2014. L’hommage qui lui sera rendu est à la mesure de l’honneur qui nous est fait : pas moins de 15 films et un retour sur une carrière riche et cohérente dont le grand public ne connaît pas toujours tous les aspects. Cinéaste de grand talent, Mike Leigh est aussi un écrivain et metteur en scène pour le théâtre et la télévision, autant de facettes que nous évoquerons par des documents inédits et en sa présence. C’est une belle récompense pour l’équipe des Ecrans qui œuvre depuis près de 20 ans pour offrir aux Nîmois une programmation riche et diverse.

Si son nom est un peu moins connu, l’invité d’ouverture du festival n’en pèse pas moins lourd dans l’histoire du cinéma britannique, mais dans un genre très différent des tragi-comédies de Mike Leigh. Peter Lord, fondateur des célébrissimes studios Aardman (Wallace and Gromit, Chicken Run, ça vous parle ?) ouvrira le bal en présentant certains de ses films et en donnant une master class avant de repartir vers un autre festival. Ce sera l’occasion de faire (re- découvrir aux jeunes et moins jeunes le cinéma d’animation dans toute sa richesse technique et thématique, qu’un festival précédent avait abordé avec d’autres invités. Plaisirs, surprises et échanges, trois maîtres mots dans les programmes que nous nous efforçons de vous proposer au fil des ans... Enfin l’actualité cinématographique a toujours une part importante dans notre programmation. A nous de trouver chaque année dans les sorties récentes de quoi étoffer de manière cohérente notre proposition. Les « gros » films sortis en fin d’année (The Selfish Giant, Philomena...) auxquels nous nous sommes déjà associés par des projections avant le festival seront certes repris, mais nous avons aussi découvert un beau dynamisme du côté de l’Ecosse ces derniers temps, avec pas moins de moins de cinq sorties prochaines portées par des réalisateurs écossais. Or nous comptons dans nos rétrospectives, outre celle consacrée aux frères Boulting, un hommage à Bill Douglas, grand réalisateur écossais dont la fameuse trilogie vient de ressortir en salle. Il n’en fallait pas moins pour que le thème de la table ronde s’impose à nous, et c’est sur le Cinéma écossais d’hier et d’aujourd’hui que nous nous proposerons de réfléchir à cette occasion.

Beaucoup de découvertes et d’émotions en perspective donc, sans oublier la touche musicale désormais incontournable du ciné-concert au théâtre Liger.

www.objectifgard.com vous propose de découvrir le programme complet :

Bleak Moments : (UK, 1971,110 mn) avec Anne Raitt, Sarah Stephenson, Joolia Cappleman, Eric Allan, Mike Bradwell

Mercredi 19, 16h30, Carré d’Art

Sylvia, jeune fille timide, intelligente et sensible tente de sortir de sa solitude tout en s’occupant de sa soeur Hilda, handicapée mentale. Sa vie à l’extérieur se limite à des relations avec une collègue de travail et un jeune homme, amoureux transi, qui ne parvient pas à déclarer ses sentiments. Ce premier film de Leigh frappe par la cohérence d’une écriture cinématographique qui colle magnifiquement à sa description d’une incommunicabilité quasi totale entre des êtres collectionnant frustrations et inhibitions. Le film est d’une grande beauté et frôle la perfection filmique. Jetant un regard attendri sur son premier film, ressorti cette année, Mike Leigh déclare que Bleak Moments reste la source de toute sa production malgré ses tentatives de la diversifier par la suite.

Hard Labour (Travailler dur) (UK, 1973, 75 mn) réalisé pour la BBC, avec Liz Smith, Clifford Kershaw, Polly Hemingway, Ben Kingsley

Mercredi 19, 10 h, Carré d’Art

Le premier film de Mike Leigh pour la BBC, pour le programme « Play for Today », suit le quotidien de Mrs Thornley, femme de ménage, modeste, effacée mais dévouée à tout le monde. Personnage poignant, exploitée par tous, elle s’accuse néanmoins de « ne pas assez aimer les autres »... Une première esquisse du personnage deVera Drake ?

Nuts in May (Les dingues du mois de Mai) (Uk, 1976, 84 mn) réalisé pour la BBC, avec Alison Steadman, Roger Sloman, Anthony O’Donnel,

Jeudi 20, 10 h, Carré d’Art

Mike Leigh sort ici de ses huis-clos en logements urbains, pour nous entraîner à la campagne, sur un camping, où il  donne libre cours à sa verve satirique face à un couple de campeurs folklo-diétético-écolo, aux convictions aussi rigides que naïves, dont il construit un portrait inénarrable. « Après Bleak Moments Hard Labour, j’avais vraiment le désir de faire quelque chose de drôle », nous dit-il. Le titre est un jeu de mots, qu’on pourrait traduire par « des truffes au mois de mai ».

Abigail’s Party (La boum d’Abigail) (UK 1977, 105 mn), réalisé pour la BBC avec Alison Steadman,Tim Stern, Janine Duvitsky

Vendredi 21, 18 h, Carré d’Art

Le film est une adaptation de la pièce que Mike Leigh a créée au Hampstead Theatre. Elle connut un énorme succès et n’a cessé d’être jouée depuis. Abigail’s Party fut aussi diffusée comme « Play for Today » sur la BBC. Pour Leigh, le tournage en studio BBC n’a fait qu’accentuer son caractère théâtral, mais l’intention voulue de « subvertir le théâtre de boulevard », produit dans le West End saison après saison, surgit dans un brutal changement de ton, comme un coup de tonnerre vers la fin.

Who’s Who (UK, 1979, 75mn) réalisé pour la BBC avec Richard Kane, Joolia Cappleman, Phil Davis, Adam Norton,

Vendredi 21, 16 h, Carré d’Art

Une fois n’est pas coutume, Leigh nous emmène dans le monde de la City, celui des courtiers, traders et autres arrivistes fascinés par l’argent. Un monde nourri de préjugés de classe et de snobisme social. Le ton est évidemment férocement satirique, mais aussi volontiers « non-sensique » et farfelu. Il est amusant d’y découvrir Phil Davis à ses débuts.

Grown-Ups (Le monde des adultes) (UK, 1980, 95mn) avec Lesley Manville, Philip Davis, Brenda Blethyn, Janine Duvitski, Lindsay Duncan and Sam Kelly

Samedi 22, 10 h, Carré d’Art

Dick et Mandy, anciens camarades de lycée, viennent de se marier et emménagent dans leur premier logement. Ils sont harcelés par les visites de la sœur aînée de Mandy et se découvrent voisins de leur ancien « prof de religion ». Ce dernier a épousé sa collègue, pour une union fort peu romantique. Les affrontements exacerbés entre tous les personnages prennent bientôt une tournure délirante et loufoque. Une savoureuse comédie du quotidien entre supposés « adultes ».

Home sweet Home (UK,1982,90min) réalisé pour la BBC avec Timothy Spall, Eric Richard, Tim Barker, Kay Stonham, Sue Elliot, Frances Barber, Sheila Kelley, and Lorraine Brunning

Vendredi 21, 10 h, Carré d’Art

A travers le quotidien de trois postiers, Mike Leigh offre une peinture de vies où s’entremêlent boulot, rapports conjugaux, famille, situation sociale et frustrations sexuelles dans toute la complexité du quotidien. L’acteur Timothy Spall, (fils de postier) souligne l’authenticité du film : « Si l’on vient me dire que Leigh a une attitude de mépris, je répondrai : c’est exactement le contraire : il élève, sait rendre à la fois drôles et tragiques des situations banales auxquelles la plupart des gens sont confrontés quotidiennement’’

Meantime (Uk, 1983, 100mn) avec Tim Roth, Phil Daniels, Gary Oldman

Samedi 22, 14 h, Carré d’Art

Au plus près des personnages et sans trame narrative, Meantime est sans concession, un portrait abrupt, mais non sans humour, d’une génération de classes populaires sacrifiée sur l’autel de la politique ultralibérale de Thatcher. On n’est pas tout à fait dans la dénonciation politique et sociale appuyée d’un Ken Loach. Mike Leigh reste fidèle à lui-même et ne décroche pas de l’âme de ses personnages. On a encore une fois l’impression d’être plongé dans une tranche de vie. Ce film [...] est sûrement l’une des oeuvres les plus cultes de Mike Leigh. Notamment encore une fois grâce à des interprètes véritablement habités par leurs personnages. (Nicolas Botti, www.cinemaderien)

Life is Sweet (UK, 1990, 102mn) Alison Steadman, Jim Broadbent, Claire Skinner,Timothy Spall,

Samedi 15, 16 h, Théâtre Liger

Dans l’Angleterre de la fin des années 80,Wendy et Andy habitent une maisonnette modeste avec leurs filles jumelles, Natalie et Nicola. Andy occupe ses loisirs à boire au pub avec ses copains.Wendy, en revanche, est dynamique, pleine d’humour et se dévoue sans compter pour sa famille. Les deux filles, sont diamétralement opposées : Natalie, qui est plombier, est énergique et pleine d’initiatives et de projets tandis que Nicola est une anorexique, farouche, hostile et renfermée. Andy, qui rêve d’un travail indépendant, se fait arnaquer par son ami Patsy qui lui vend un vieux snack- bar ambulant.Wendy continue à porter la famille à bout de bras. Life is Sweet a contribué à construire l’image forte de Mike Leigh comme le peintre attentif et subtil des rapports familiaux dans un registre tragi-comique, sur fond de situation économique difficile.

Naked (UK, 1993,131 mn) avec David Thewlis, Lesley Sharp, Katrin Cartlidge

Jeudi 20, 15 h, Carré d’Art

Obligé de fuir Manchester où il a violé une fille, Johnny débarque à Londres chez son ex-petite amie, Louise. Il y fait la connaissance de Sophie, aussi paumée que lui, première des rencontres qui ponctuent sa dérive dans les bas-fonds de la ville. Naked est le premier film de Mike Leigh sélectionné pour Cannes d’où il repart avec deux prix, celui de la mise en scène et celui de l’interprétation masculine. C’est un film où Leigh se démarque nettement de ses œuvres antérieures dans le contenu et le style narratif. Par son rythme, comme par ses éclairages, on peut le rapprocher du film noir. On sent que le réalisateur a voulu sortir de l’image qu’on lui a jusque là épinglée, celle de l’auteur de tragi-comédies en milieu clos, d’un explorateur de rapports familiaux et humains. « Johnny est un idéaliste frustré qui aurait probablement pu réussir de grandes choses s’il avait été mis sur les rails de la vie d’une façon appropriée. Mais il a sombré dans une tempête de frustration qu’il apaise par une violence non maîtrisée contre lui même et surtout contre les femmes ». (Nicolas Botti www. cinemaderien)

Secrets and Lies (Secrets et Mensonges) (UK, 1995, 142 mn) avec Brenda Blethyn, Phyllis Logan,Timothy Spall

Le Sémaphore, mercredi 19, 20 h 30

A la mort de sa mèrre adoptive, Hortense, jeune fille noire, part à la recherche de sa vraie mère. Elle n’est pas au bout de ses surprises... Avec Secrets et Mensonges (palme d’or à Cannes), nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que Mike Leigh atteint une sorte de perfection, tant l’osmose entre le rire et les larmes, tant la douceur et la générosité empêchent le désespoir de triompher alors qu’il est au cœur même des personnages principaux. Brenda Blethyn (prix d’interprétation) nous offre une performance grandiose et poignante. Personnage central d’une absolue vérité, elle communique à tout le film une intense émotion. Au plan fixe de 9 minutes de cette scène inouïe de la rencontre entre la mère biologique et sa fille abandonnée à la naissance – scène d’une incroyable tension – correspondra celle du barbecue rassemblant cette famille à la situation éclatée, catharsis du film. C’est en expert que Mike Leigh introduit les différents personnages du film, dont les chemins finiront par se croiser. Tout l’art d’un Mike Leigh est nécessaire pour éviter le sentimentalisme dans ce type de mélodrame. L’art aussi de dévoiler les nuances des comportements, les détails du décor et les particularités du langage qui déterminent un personnage socialement. Ce film qui parle de la vraie vie est une incontestable réussite.

Topsy Turvy (UK, 1999, 160mn) avec Jim Broadbent,Alan Corduner,Timothy Spall, Lesley Manville

Dimanche 16, Theâtre Liger, 14h30

Topsy Turvy est à la fois atypique et caractéristique dans l’œuvre de Mike Leigh. Le sujet est peu habituel pour le metteur en scène : le film retrace en effet une courte période dans la longue collaboration du célèbre duo formé au dix-neuvième siècle par le librettiste W.S. Gilbert et le compositeur Arthur Sullivan, auteurs de 14 opéras comiques et opérettes incontournables dans le patrimoine musical britannique.TopsyTurvy retrace la création et la présentation d’un de leurs plus grands succès Le Mikado. Riche en scènes musicales colorées, ce film en costumes fut un des grands nominés de la 72e cérémonie des Oscars et remporta deux statuettes. On y retrouve par ailleurs, servis par quelques acteurs fétiches du cinéaste, certains thèmes chers à Mike Leigh, comme les relations entre les différentes classes sociales, transposées ici à l’époque victorienne, de même qu’une réflexion émouvante sur la création artistique.

All or Nothing (UK, 2002, 128 mn) avec Timothy Spall, Lesley Manville, Ruth Sheen, Sally Hawkins

Le Sémaphore, samedi 22, 18h

Mike Leigh ausculte, une fois encore, une société brutale et sombre (Pierre Murat, Télérama), monde prolétaire peuplé de pitoyables losers, manifestant, malgré les apparences, une tendresse infinie pour une communauté désorientée. C’est  une famille qui constitue le noyau du film et l’on croise autour de Phil, Penny et leurs grands enfants Rory et Rachel, toute une galerie de ces êtres « extrêmes » dont Mike Leigh, en prodigieux portraitiste, nous offre le tableau. S’intéressant plus aux individus qu’à leur trajectoire, il nous livre ce chauffeur de taxi à qui Timothy Spall prête « sa formidable présence de grand ours résigné » (Pierre Murat,Télérama), comme le symbole de la détresse domestique du monde prolétaire contemporain britannique. Car Phil ne s’en sort pas et doit compter sur sa femme Penny, caissière de supermarché, principal gagne-pain de cette famille que le désastre semble guetter. Quant à Rory, le fils obèse, particulièrement odieux, il va être l’agent d’une crise familiale qui débouchera sur une forme d’espoir et de rédemption, au cours d’une scène poignante dans laquelle Leigh mêle avec bonheur son humanisme social et la comédie hyper-réaliste.

Vera Drake (UK, 2004, 125 mn) avec Imelda Staunton, Phil Davis, Daniel Mays, Sally Hawkins

Le Sémaphore, jeudi 20, 18 h

Lion d’or à Venise en 2004, Vera Drake est un pamphlet contre l’hypocrisie des sociétés édictant des lois subies par les pauvres et déjouées par les riches. Situé à la fin des années cinquante dans ce Londres d’après-guerre triste et austère où le rationnement est encore en vigueur, le film raconte l’histoire de Vera (Imelda Staunton, Prix d’interprétation à Venise et nommée pour l’Oscar).Vera, femme de ménage d’une cinquantaine d’années, pratique des avortements. Depuis vingt ans, elle aide des femmes en détresse et ne demande pas d’argent pour cette « activité » qu’elle assure avec efficacité et qu’elle considère comme un devoir social. Mike Leigh entreprend une description presque clinique des êtres frustes, de cet univers de paumés, de solitaires, de salauds et de victimes, explorant ici le profondément humain, filmant en peintre hyperréaliste les moindres tressaillements du visage de son héroïne, tout en s’attachant au décor avec une incroyable méticulosité (Pierre Murat,Télérama). Car les choses tournent mal pour Vera quand une jeune femme qu’elle a aidée est hospitalisée. Leigh doit alors créer un contexte convainquant lorsque la « maman » au grand cœur devient un personnage tragique, victime de ce qui était, pour elle, décence et dignité : aider les autres femmes. Incapable de comprendre ce qui lui arrive (arrestation, procès), elle s’effondre physiquement, soudain vieillie. La performance étonnante de l’actrice dans ces instants donne toute son ampleur au personnage qu’elle incarne.

Another Year (UK, 2010, 129 mn) avec Jim Broadbent, Ruth Sheen, Lesley Manville

Le Sémaphore, jeudi 20, 20 h 45

Mike Leigh nous offre un nouveau portrait de groupe – les membres d’une famille et leurs amis. Nous les voyons évoluer pendant un an au cours des quatre saisons, la lumière variant selon les sentiments des personnages.Au centre de l’histoire un couple de post-soixante-huitards,Tom, généalogiste, et Gerri, psychothérapeute. Ces sexagénaires, stables, comblés par leur réussite professionnelle et la solidité d’un long mariage heureux, se comportent comme deux « Saint- Bernard » avec quelques âmes esseulées qui sont attirées par leur foyer comme par un aimant – un type obèse et frustré, un veuf taciturne, un jeune homme enragé et une quinquagénaire hystérique, Mary, collègue de travail de Gerri. Seule, divorcée, elle a un besoin exacerbé de cette famille qu’elle connaît depuis des décennies. Elle met en marche le moteur du film et Leigh montre comment, au cours des saisons, la patience de Gerri et deTom envers Mary se réduit presque à néant. Dans ce film, les personnages imaginés par Mike Leigh tissent un réseau de relations plus complexe qu’il n’y paraît. On peut s’interroger sur la sollicitude de Gerri et Tom. S’agit-il de condescendance ou bien de compassion ? Jusqu’où peut-on aider les autres ? La bascule brutale de point de vue des dix dernières minutes de ce film prenant – au cours d’un gros plan magistral sur le visage ravagé de Mary – pourrait mettre fin à bien des interrogations.

Lecture bilingue de la pièce de théâtre de Mike Leigh Grief par la compagnie Autres Mots

Vendredi 21, 14h30, Carré d’Art

A partir de la pièce de Mike Leigh, récemment montrée à Londres, Anne Cameron et la compagnie théâtrale Autres Mots,basée à Toulouse,ont sélectionné et traduit des extraits en accord avec Mike Leigh pour une lecture en français à plusieurs voix. Ce texte sera présenté pour la première fois en France.

Mike Leigh, a Portrait Documentaire de Philippe Pilard, (France, 2005, 52 min)

Philippe Pilard, historien du cinéma et réalisateur est l’invité du festival et présentera son film le mercredi 19, 15 h15, Carré d’Art. 

« En 1955, j’avais 12 ans. » nous dit Mike Leigh, alors qu’il prépare la sortie de son filmVera Drake. «... Mon grand- père est mort. Il neigeait. Je me souviens de l’entrée de notre petite maison, au nord de Manchester. Quatre types sont venus pour porter le cercueil, l’un d’eux avait une grande chandelle au bout du nez... Et soudain, j’ai pensé : ça ferait un film fantastique !... » Philippe Pilard rencontre le cinéaste britannique à Londres. Mike Leigh, nous parle de son enfance, de son éducation, de sa carrière, de sa vocation, de sa méthode de travail – très particulière !

Shaun the Sheep (Shaun le mouton) réalisé par Richard Goleszowski, 7min

Carré d’Art, samedi 15 à 14h

Episode d’une série mettant en scène Shaun, mouton malicieux qui vit dans une ferme en compagnie de ses amis ovins nettement moins malins que lui, mais toujours prêts à le suivre dans une nouvelle aventure. Cette fois-ci, un campeur est de la partie !

Chicken Run film d’animation de Peter Lord et Nick Park, (Uk, 2000, 84 mn)

Carré d’Art, samedi 15 à 14 h 15, présenté par Alexis Hunot, VO s-t

Le premier film long métrage des Studios Aardman et véritable film culte. En 1950, dans le Yorkshire, les Tweedy dirigent un poulailler- concentrationnaire. Ginger, la poule meneuse, voudrait faire s’évader toute la volaille, persuadée qu’il existe un monde meilleur. Mais toutes ses tentatives ont échoué jusqu’au jour où atterrit un coq vantard et séducteur arrivé là par les airs. La révolte des poulets contre les machines à broyer. Au-delà de la prouesse technique, le film de Peter Lord et Nick Park donne naissance à un monde parallèle, métaphore du nôtre. (Le Monde) Nick Park et Peter Lord ont dépassé la prouesse technique. Ils sont les dignes héritiers de l’humour incorrect et corrosif de Tex Avery. (Le Point)

The Pirates (Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout) Film d’animation de Peter Lord (UK, 2012, 89mn)

Le film sera présenté le vendredi 14 en ouverture du festival par Peter Lord à 20 h 30 au Sémaphore

Malgré son enthousiasme, le Capitaine Pirate a beaucoup de mal à se faire passer pour une terreur des mers. Secondé par un équipage aussi peu doué que lui, le Capitaine rêve pourtant de battre ses rivaux, Black Bellamy et Liz Lafaucheuse, en remportant le prestigieux Prix du Pirate de l’Année. Pour le Capitaine et son drôle d’équipage, c’est le début d’une incroyable odyssée qui, des rivages de Blood Island jusqu’aux rues embrumées de Londres, va les conduire d’épreuves en rencontres. S’ils vont faire équipe avec un jeune scientifique du nom de Charles Darwin, ils vont aussi devoir affronter mille dangers et tenter de survivre à la reineVictoria, qui voue une haine absolue aux pirates... En avant pour l’aventure ! (Allociné) La virtuosité de l’animation (en stop motion , c’est-à-dire, image par image), le second degré des dialogues, la loufoquerie débridée du scénario ainsi qu’un goût immodéré de l’absurde burlesque assurent la réussite de cette hilarante parodie. (Télérama) Un vrai film de pirates, sous forme toutefois d’une aimable et drolatique parodie. (...) Mais, pas un mot de plus, laissons le spectateur, petit ou grand, à la joie de découvrir ce joyeux fatras, pétri de « nonsense ». (Le Monde)

Master Class sur la réalisation de The Pirates

Carré d’Art, samedi 15, 10 h.

Peter Lord, maître de l’animation en volume, nous dévoilera les coulisses de son dernier long-métrage en Stop Motion : Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout. Il partagera avec le public du festival certains des procédés mis en œuvre pour passer du papier à l’écran : Scénarimage (Story-board), enregistrement des voix, prévisualisation... Le réalisateur reviendra également sur la fabrication des modèles, de la conception des personnages jusqu’aux marionnettes finales, véritable marque de fabrique des Studios Aardman. A partir de 10 ans

Courts métrages Aardman

Une sélection de courts métrages made in Aardman sera présentée par Alexis Hunot au Sémaphore les samedi 15 à 18 h et dimanche 16 à 11 h (durée total approximative 80mn)

La selection comprend : Original Aardman Film (With Vision On Music), Morph Swimming and Disco (Magic door, Ice cream), Creature Comforts (the original movie), What ‘s pig, Sledgehammer, Shaun the Sheep, Adam, My Baby Just Cares For Me, Wrong Trousers.

Journey Together (Voyage ensemble) (UK, 1945, 83 min, NB) réalisé par John Boulting avec Edward G. Robinson, Richard Attenborough, Jack Walting

Mardi 18, 10 h, Carré d’Art

Le film, commandé par la RAF film production Unit, décrit la formation parallèle de deux recrues d’origines sociales très différentes, Johnny Ainsworth, dont on découvre incidemment l’origine sociale très « upper class », issu de Cambridge, et David Wilton qui a dû arrêter ses études au primaire. Le rôle de la mobilisation pour le nivellement de ces différences sociales s’impose.

Brighton Rock (Le gang des tueurs) (UK, 1947, 92 min, NB) réalisé par John Boulting, d’après Graham Greene, avec Richard Attenborough, Hermione Baddeley, William Hartnell

Mardi 18, 14 h, Carré d’Art

Véritable succès commercial, ce qu’on aime appeler aujourd’hui un « film-culte ». Il occupe la 15e place dans le classement des 100 meilleurs films britanniques par le British Film Institute. Il s’agit d’un des meilleurs films noirs « made in England » - sinon le meilleur. Il commence à définir un style spécifique du « polar » à l’anglaise, avec son souci d’inclure le scénario dans une atmosphère, un contexte de réalité populaire.

Seven Days to Noon (Ultimatum) (UK, 1950, 94min, NB) réalisé par John et Roy Boulting, avec Barry Jones

Mardi 18, 16 h, Carré d’Art.

Le film, en prise directe sur les préoccupations de son époque, aborde le sujet de la course aux armements. Il y est fait allusion au péril nucléaire en ces débuts de guerre froide. Une lettre mystérieuse, sous forme d’ultimatum donne sept jours au gouvernement britannique pour renoncer à ce type d’armement.

Francis Rousselet, directeur de la programmation du festival, est l’auteur de l’ouvrage Les Frères Boulting, duettistes du cinéma britannique des années 40-50 (collection Ecrans Britanniques, 2013, 62 pages).

Ciné concert avec orchestre : Blackmail   (UK, 1929, 84mn, NB) d’Alfred Hitchcock, scénario Charles Bennett d’après sa pièce de théâtre, avec Anny Ondra, Sara Allgood, Charles Patton, John Logden...

Samedi 15 février à 20 h

Alice White, fiancée du détective de Scotland Yard Frank Webber, se dispute avec celui-ci et part avec Mr. Crewe, un artiste qu’elle avait auparavant accepté de rencontrer. À son studio, Alice flirte innocemment avec l’artiste qui la convainc d’essayer une robe. Mais au moment où elle se change, l’homme tente de l’agresser. Alice saisit un couteau de cuisine et frappe son agresseur à mort...Après avoir tenté de dissimuler toute trace de sa présence dans l’appartement, elle quitte les lieux sans se rendre compte qu’elle a oublié ses gants. Frank, chargé de l’enquête, et Alice vont dès lors devenir les victimes d’un chantage...  Blackmail a lancé la carrière d’Hitchcock. Le film connut un véritable triomphe à sa sortie en salle : le public, comme la critique, furent particulièrement sensibles à l’opposition entre devoir et amour qui sous-tend le film et qui annonce un thème majeur de l’œuvre hitchcockienne, l’opposition entre société et individu.  Autre particularité remarquable : Blackmail est le premier film parlant britannique ! Il a, en effet, été tourné en deux versions, parlante et muette. C’est la version muette qui fera l’objet du ciné concert, grâce à la création musicale de Virgile Goller et ses musiciens, que les habitués du festival Ecrans Britanniques connaissent bien. Le film est projeté en collaboration avec le British Film Institute.

Virgile Goller : accordéon,

Florent Lallet : divers saxophones, Sylvain Rabourdin : violon,

Nazim Moulay : batterie et percussions

La trilogie de Bill Douglas Version restaurée (2013)

Bill Douglas (1934-1991)

Ce cinéaste est né à Newcraighall, misérable village minier écossais, où les enfants allaient glaner du charbon dans les terrils pour chauffer les taudis où s’entassaient les familles des mineurs. Il restera, malgré tout, viscéralement attaché à son Ecosse natale. Comme les personnages des deux premiers épisodes de sa Trilogie, Bill et son demi-frère ont passé les années de guerre sous la garde d’une grand-mère murée dans le silence. Abandonnés par des pères volages et inconsistants, ils rendent parfois visite à leur mère internée dans un asile psychiatrique. Cette enfance de labeur et de pauvreté renvoie à la tradition dickensienne. Le cinéaste rend d’ailleurs hommage à l’écrivain dans My Childhood, où le premier livre que son alter ego Jamie tient entre ses mains est David Copperfield. Cette douleur de vivre imprégnera toute son œuvre. L’austérité des plans y transcrit le dénuement et la détresse de cette enfance. Le cinéma sera sa seule échappatoire, son unique bonheur. Mais ce marginal à l’humeur fantasque rencontrera toujours des difficultés pour financer ses projets. Il sombrera très vite dans l’oubli, laissant pourtant une empreinte indélébile dans la mémoire des spectateurs. Le meilleur du cinéma britannique d’aujourd’hui émane de sa bouleversante Trilogie, notamment la sensibilité d’un Mike Leigh ou la pudeur déchirante d’un Terence Davies, lui-même auteur d’une angoissante Trilogie. Par ses silences sidérants qui soulignent les tourments des personnages, la puissance de ses images au noir et blanc stylisé qui tendent vers l’épure, où la lumière tantôt blafarde, tantôt aveuglante semble sortie des ténèbres, l’écriture de Bill Douglas renoue avec la beauté des grands films muets que le cinéaste révérait. En France, il est de la lignée d’un Bresson, et, pour son attention à l’enfance, d’un Jean Vigo. Son 4e et dernier film, Comrades, est de cette veine dont se nourriront un Peter Watkins et un Ken Loach.

La Trilogie 1er volet 

My Childhood (Mon enfance) (UK, 1972, 48 mn, NB), scénario et réalisation Bill Douglas, photographie Mick Campbell, avec Stephen Archibald, Hughie Restorick, Jean Taylor Smith, Karl Fiesler.

Le Sémaphore, dimanche 23, 11h, avec présentation

En 1945, dans un misérable village minier d’Ecosse, Jamie, un garçon de 8 ans, vit dans un taudis avec une grand-mère hiératique et son frère Tommy. Sa solitude et sa souffrance sont momentanément adoucies par l’amitié forte qu’il noue avec un prisonnier allemand retenu dans un camp, bientôt obligé de quitter le village. Les séquences brèves et les plans généralement fixes saisissent des moments de cette enfance cruelle, laissant au spectateur le soin de combler les interstices.

My Ain Folk (Ceux de chez moi, en écossais) (UK, 1973, 55 mn, NB), scénario et réalisation Bill Douglas, photographie Gale Tattersall, avec Stephen Archibald, Hughie Restorick, Bernard McKenna, Helena Gloag.

A la mort de leur grand-mère, les deux frères sont séparés de force.Tommy, le plus âgé, est emmené à l’orphelinat. Dans cette seconde période de son enfance, faite elle aussi de souffrance et d’humiliation, Jamie alias Bill Douglas est recueilli par sa grand-mère paternelle et son oncle. Il continue sa vie d’enfant solitaire, poussé au ban de la société par la violence et le rejet des adultes.

La Trilogie : 2e volet 

My Way Home (Mon retour) (UK, 1978,72 mn, NB), scénario et réalisation Bill Douglas, photographie Ray Orton, avec Stephen Archibald, Joseph Blatchley, Paul Kermack.

Le Sémaphore, dimanche 23, 14h, avec présentation

Dans ce dernier épisode, Bill Douglas pousse à l’extrême son goût pour l’épure. Après avoir erré de l’orphelinat à l’Armée du Salut, Jamie retourne chez sa grand-mère. Il travaille un temps à la mine, puis chez un tailleur, incapable de s’adapter à quelque métier que ce soit. Comme Bill, il part en Egypte pour y faire son service militaire. Les plans dépouillés transcrivent l’ennui qui suinte dans ce désert aveuglant où il se morfond jusqu’à sa rencontre avec Robert qui devient son ami et va l’aider à s’ouvrir enfin à la vie. C’est avec lui qu’il ébauchera ses premiers sourires, son premier geste de tendresse.

Table ronde : Cinéma écossais d’hier et d’aujourd’hui. 

La table ronde aura lieu à Carré d'Art le samedi 22 à 16h

La numérisation de la trilogie de Bill Douglas et la présence de plusieurs films écossais dans l’actualité nous incitent, cette année, à revenir sur le cinéma écossais auquel nous avions consacré une bonne partie du 4e festival il y a déjà quelques années... A l’époque nous écrivions : Cinéma certainement peu connu en France. « Existe-t-il vraiment ? », nous demande- t-on. Depuis le surgissement du cinéaste Bill Forsyth et son accession à la notoriété internationale au début des années 80, avec le film « Local Hero » qui connut un succès inespéré mais bien mérité, depuis la carrière météorique de Danny Boyle, qui, promu au statut de cinéaste-culte par les jeunes, avec « Shallow Grave » (Petits meurtres entre Amis) et « Trainspotting », semble s’être - hélas - laissé griser par les dollars hollywoodiens et des réalisations bien commerciales, le Cinéma Ecossais EXISTE BIEN, produisant chaque année plusieurs longs-métrages qui attirent l’attention. Il a fait connaître ces dernières années, en plus des sus-cités, des cinéastes tels que Bill Douglas, Ian Sellar, Peter Mullan, John Madden, Gillies MacKinnon, Lynne Ramsay, Clare Kilner, Coky Giedroyc... qui font entendre une petite musique différente, tantôt finement élégiaque ou humoristique, souvent plus âpre et rude, échos diversifiés d’un tempérament national, sans doute forgé par la dureté des conditions de vie (climat, pauvreté, invasions et répression) auxquelles le peuple écossais a survécu grâce à un humour irrédentiste et une énergie vitale puisée dans son granit. A l’heure où l’Ecosse s’interroge sur son avenir au sein du Royaume-Uni, de nombreux cinéastes britanniques revendiquent toujours l’influence sur leur travail de la trilogie de Bill Douglas. Kevin Macdonald a été récompensé par plusieurs prix prestigieux pour ses films documentaires et de fiction, David Mackenzie continue de nous étonner, Scott Graham, Paul Wright et Ben Rivers s’imposent sur la scène cinématographique britannique. Tous sont présents dans notre programme et leurs approches nourriront aussi les débats.

Two Years at Sea Documentaire de Ben Rivers avec Jake Williams (UK, 2014, 88 mn, noir et blanc)

Le Sémaphore, lundi 17 février, 18h30, en présence du réalisateur

Jake, un ermite, vit au milieu de la forêt, se promenant la plupart du temps et faisant la sieste dans les champs. Il survit avec parcimonie, en passant le temps grâce à des projets étranges et vit le rêve radical de sa jeunesse. Two Years at Sea est le premier long-métrage de Ben Rivers. Après avoir étudié la sculpture puis la photographie, ce dernier s’est tourné vers la réalisation de courts, narrant des histoires toujours à mi-chemin entre fiction et réalité. Two Years at Sea marque la seconde collaboration entre Ben Rivers et Jake Williams. Rivers, fasciné par les ermites, avait déjà réalisé un court-métrage sur Jake en 2005 dans This is My Land (Allociné). La photographie en noir et blanc et le travail sur le cadre sont également remarquables dans ce film fascinant peignant l’homme et la nature au travers d’images d’une grande beauté.

Starred Up (Les poings contre les Murs) De David Mackenzie (UK, 2014, 106 mn) avec Rupert Friend, Jack O’Connell.

Le Sémaphore mardi 18 20h45 avant-première en présence de Jonathan Asser, scénariste

Eric est un jeune délinquant violent prématurément jeté dans le monde sinistre d’une prison pour adultes. Alors qu’il lutte pour s’affirmer face aux surveillants et aux autres détenus, il doit également se mesurer à son propre père, Nev, un homme qui a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Eric, avec d’autres prisonniers, apprend à vaincre sa rage et découvre de nouvelles règles de survie. Mais certaines forces sont à l’œuvre et menacent de le détruire...

Le festival est heureux de présenter le tout dernier film de David Mackenzie, un habitué de la manifestation en quelque sorte, puisque les spectateurs ont déjà pu découvrir Hallam Foe,Young Adam,You Instead (Rockn’Love) et Perfect Sense dans des éditions précédentes. David Mackenzie dirige ici d’une main de maître le jeune Jack O’Connell révélé par la série Skins.

Shell (UK, 2012,90 mn) de Scott Graham. Scénario : Scott Graham avec Chloe Pirrie, Michael Smiley, Joseph Mawle, Iain de Caestecker, Paul Hickey et Kate Dickie.

Le Sémaphore, vendredi 21 20 h 30, avant- première en présence de Scott Graham

Premier long métrage du réalisateur écossais Scott Graham, ce film met en scène Shell, adolescente de 17 ans, qui s’occupe d’une station service située dans un coin désert des Highlands en Ecosse. Son père vit avec elle et leur relation est de plus en plus complexe, voire ambivalente. Le paysage désolé, le vent, les quelques rares clients qui s’arrêtent (seul lien avec l’extérieur) renforcent la solitude du lieu et des personnages. La routine quotidienne semble convenir à Shell mais Scott Graham, à mesure que les péripéties font avancer le film,  nous montre qu’elle est prête à prendre son indépendance, à devenir adulte ; ses désirs vont remettre en cause son dévouement. Il faut signaler la performance sans faille des acteurs et actrices, notamment Chloe Pirrie qui incarne la complexité et les contradictions de son personnage à la perfection. Scott Graham présentera son film au public et participera à la table ronde sur le cinéma écossais.

For Those in Peril De Paul Wright (UK, 2013, 84mn), avec George Mackay, Claire Dickie

Samedi 22, Le Sémaphore, 21 h

Aaron, un jeune marginal vivant dans une communauté isolée en Ecosse, est le seul survivant d’un accident de pêche ayant coûté la vie à cinq hommes dont son frère. Poussés par les vieilles légendes et superstitions du coin, les habitants du village le blâment pour cette tragédie et le rejettent. L’idée du long-métrage de Paul Wright est née de ses souvenirs d’enfance dans le village où il a grandi, sur la côte Est de l’Ecosse où le film est tourné : « Les histoires de la mer ont toujours été présentes, mais ce qui est intéressant, c’est que, quand j’étais enfant, il était difficile de distinguer le vrai du faux. Je voulais réaliser un film sur quelqu’un qui était suffisamment âgé pour faire la différence mais qui était encore obsédé par l’un de ces mythes. » (Allociné) Un film audacieux, tant par l’atmosphère et les ambigüités qu’il véhicule que par les choix esthétiques, notamment de montage. Le jeune George Mackay crève l’écran.

Week-end Of a Champion Documentaire de Roman Polanski et Franck Simon (UK, 1972, 80mn) avec Roman Polanski, Jacky Stewart, Helen Stewart

Dimanche 23, le Sémaphore, 16 h

En 1971, Roman Polanski, fan de sport automobile a passé un week-end avec Jacky Stewart, champion du monde de Formule 1, lors du Grand Prix de Monaco, qu’il a remporté ; Polanski a eu un accès privilégié à Stewart pendant 3 jours, sur le circuit, mais aussi en dehors de celui-ci. Le résultat est un moment rare dans l’intimité d’un sportif surdoué, au sommet de sa gloire. 40 ans après, Polanski et Stewart se sont retrouvés et ont discuté de ce sport qui a tant changé avec les années, de manière naturelle, unique et incomparable. C’est lors du Grand Prix de Monaco, troisième épreuve (sur 11) de la saison, que Roman Polanski a rencontré Jackie Stewart pour son documentaire. Le cinéaste ne le savait pas encore mais son film a préfiguré la seconde victoire en 1971 de l’Ecossais et surtout le second titre mondial du pilote après 1969. (Allociné) Ressorti en 2013 et présenté en séance spéciale à Cannes, ce documentaire met en scène un coureur automobile écossais adulé dans son pays.

How I Live Now (Maintenant c’est ma vie) De Kevin Macdonald (UK, 2013, 101mn) avec George Mackay, Saiorse Ronan

Film de clôture, dimanche 23, 18 h, le Sémaphore, en avant-première

Daisy, jeune new-yorkaise de 15 ans, passe pour la 1re fois ses vacances chez ses cousins dans la campagne anglaise. Rires, jeux, premiers émois, ces vacances se révèlent idylliques. Une parenthèse enchantée qui va brutalement exploser quand éclate sur cette lande de rêve la troisième Guerre Mondiale. Kevin Macdonald, réalisateur, entre autres, de Marley et Le Dernier Roi d’Ecosse, adapte le roman à succès de Meg Rosoff dont voici un extrait : « « Tout a changé l’été où je suis partie en Angleterre passer quelque temps chez mes cousins. Un peu à cause de la guerre qui a chamboulé pas mal de choses, évidemment, sauf que de toute façon, avant la guerre je ne me rappelle presque rien - pas de quoi écrire un livre, contrairement à ce qui va suivre. Non, si les choses ont changé, c’est surtout à cause d’Edmond.Voilà ce qui s’est passé... » Tout un programme pour la clôture du festival !

Alan Turing Le Modèle Turing Documentaire de Catherine Bernstein, Production : CNRS Images – Inria, 29 mn, 2012 

Alan Turing : Le Code de La Vie Documentaire de Catherine Bernstein, Production : Les Films du Poisson & Inthemood, 30mn, 2011-2013, avec Laurent Roth, Didier Gallice, Niels Colin, Benjamin Authier 

Samedi 22, Le Sémaphore, 19h15, en présence de Catherine Bernstein et de Paul Champart, étalonneur.

Le film a bénéficié du soutien financier de la Région Languedoc-Roussillon en partenariat avec le CNC. Enfant précoce et logisticien brillant formé à Cambridge,Alan Turing est considéré comme le père de l’ordinateur, célèbre pour avoir décrypté l’Enigma, le système de codage allemand pendant la 2nde guerre mondiale. Scientifique de génie, Alan Turing fut un homme fantasque et secret, peu soucieux des codes sociaux et de l’avancement de sa carrière. Il le paya par une vie solitaire jusqu’à sa mort dramatique en 1954, et par l’oubli total dans lequel son nom et son œuvre sombrèrent pendant près de cinquante ans. Il a depuis fait l’objet d’un mouvement de réhabilitation, notamment au Royaume-Uni. Le premier documentaire a été tourné pour le CNRS à l’occasion du centenaire de la naissance deTuring en 2012. Il évoque l’apport de ce scientifique dont les découvertes rayonnent encore de nos jours...

Le second film revient sur la vie de ce génie, en s’attachant à ses fêlures et en explorant les limites entre fiction et documentaire. « Je cherche, à travers Turing, à lire, dans cette figure de toutes les exclusions, la face cachée d’un siècle gonflé d’orgueil par ses triomphes savants et techniques et qui n’a pas su intégrer le génie singulier en avance sur son temps, au-delà des raisons logiques, à l’écart de la pensée unique, aux bans des normalités sexuelles. J’aimerais comprendre ce surhomme par les dons, devenu quasi-femme par la pénitence chimique, innovateur en tout jusque dans l’art d’être puni, imitateur-ensorceleur d’un mythe pour enfant jusque dans l’art de mourir. Cet homme semble « être en tout différent » pour « penser différent ». Il est pour nous tous, tentés de création, l’image de l’incompris qui comprend ce que les autres ne comprennent pas encore. Porteur des figures à venir, informaticien, généticien, sportif, transsexuel, le monde se réjouira peut-être un jour de voir arriver en son sein ces mutants qui créent le futur. »

North By Northwest (La Mort aux trousses) (USA, 1959, 2 h 16) d’Alfred Hitchcock, avec Car y Grant, James Mason, Eva Marie Saint, Martin Landau)

Le Sémaphore, dimanche 16, 18h, présenté par Jean-Noël Grando 

Le publicitaire Roger Thornhill (Cary Grant) est enlevé, à la suite d’un quiproquo, par une bande d’espions à la solde d’une puissance étrangère. Il a été pris pour un certain Kaplan. Emmené chez le chef de la bande (James Mason), il y rencontre la somptueuse Eve Kindall (Eva Marie Saint). Il parvient à s’enfuir, échappant de peu à la mort, mais, à la suite d’un autre malentendu, il est pris pour un assassin et a aussi la police aux trousses. Roger Thornhill décide de se battre et s’enfuit à travers les Etats-Unis pour enquêter et prouver son innocence. Film culte truffé de scènes d’anthologie – la fuite devant l’avion dans le champ de maïs, la poursuite sur le Mont Rushmore et les têtes sculptées des présidents américains – admirablement interprété, La Mort aux trousses est considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre absolu.Voici ce qu’écrivait dans Télérama en septembre 2012 Frédéric Strauss après une rediffusion : « Véritable encyclopédie du cinéma selon Hitchcock, La Mort aux trousses est un film dont la réussite donne le vertige. Car elle est éclatante à tout point de vue : scénario, interprétation, décors et évidemment mise en scène.Tant de perfection pourrait peser, les chefs-d’œuvre sont souvent des monuments écrasants. Celui-ci est d’une superbe légèreté et a toutes les élégances... ». Ce film du célèbre réalisateur britannique expatrié, également mis à l’honneur cette année à travers le ciné-concert, est présenté en collaboration avec l’association ATP de Nîmes en prologue du spectacle de Frédéric Sonntag intitulé George Kaplan, le mardi 18 février à 20 h au théâtre Christian Liger (http://atpnimes.fr/les-spectacles/les-spectacles-par-ordre- dapparition/george-kaplan.html). La séance sera animée par l’historien du cinéma Jean-Noël Grando.

Swandown De Andrew Kötting (UK, 2013, 94 mn) avec Andrew Kötting, Iain Sinclair

Le Sémaphore, dimanche 16, 21 h

Andrew Kötting était l’an dernier l’invité d’honneur du festival Ecrans Britanniques. Son dernier film, alors en lice pour le Festival Cinéma du Réél, n’avait pu être montré. Il est à présent sorti en France et c’est avec plaisir que nous poursuivons l’hommage à ce réalisateur attachant. Dans un documentaire encore une fois très personnel, Andrew Kötting et l’écrivain Iain Sinclair, remontent les voies navigables de Hasting jusqu’à Londres sur un pédalo en forme de cygne. A l’occasion de leur périple, ils redécouvrent des sites et des paysages, donnent la parole à des passants, s’interrogent sur l’art d’écrire et de filmer. Comme toujours chez Kötting, l’ensemble est très sensible, excentrique et plein d’humour.

Le Week-End (Un week-end à Paris) (UK 2013, 95mns) de Roger Michell, avec Jim Broadbent, Lindsay Ducan et Jeff Goldblum

Sémaphore lundi 17 21h avant-première 

« En théorie, il devrait être possible de faire un film sur un couple s’offrant un voyage sentimental à Paris pour célébrer leur 30e anniversaire de mariage et qui découvre à l’occasion, après 48 heures inoubliables, qu’ils sont parfaitement heureux ensemble. Ce n’est pas ce qui se passe dans Le week-end... » Voilà ce qu’écrit Peter Bradshaw dans le Guardian à propos du dernier film de Roger Michell, écrit par Hanif Kureishi, leur nouvelle collaboration après The Buddha Of Suburbia, The Mother et Venus. Roger Michell est en train de devenir un habitué du volet « Actualité du cinéma britannique ». Après Week-end royal que nous vous avions présenté l’an dernier, il nous revient avec un autre week-end qui semble tout sauf convenu, malgré son sujet : Meg (Lindsay Duncan) et  Nick (Jim Broadbent) vont passer un week-end à Paris pour essayer de raviver la flamme d’un mariage qui s’enlise dans l’ennui. Ils y rencontreront un ancien condisciple de Nick – Jeff Goldblum – devenu une star des médias et ils y découvriront beaucoup de choses, mais pas celles auxquelles les scénaristes conventionnés nous ont habitués. Le film, qualifié de poignant, irritant et drôle, a été bien accueilli par la critique anglaise unanime. Jim Broadbent a reçu le coquillage d’argent au festival de San Sebastian pour sa performance d’acteur.

Philomena de Stephen Frears (UK, 2013, 98min) avec Judi Dench et Steve Coogan

Le Sémaphore

Philomena est l’histoire d’une jeune mère célibataire irlandaise séparée de force de son enfant, donné en adoption à des parents américains. Le film traite du combat de toute une vie pour retrouver un fils perdu et de la rencontre, au cours de cette quête, de deux personnages que tout semble séparer. C’est aussi une rencontre entre deux superbes acteurs, l’incontournable et toujours surprenante Judi Dench, ailleurs Reine Elizabeth ou M pour James Bond et Steve Coogan, connu au Royaume-Uni dans des rôles souvent comiques. Tiré du roman de Martin Sixmith, basé sur sa propre expérience, prix du scénario à Venise, ce film très attendu tient toutes ses promesses. Humour et profonde émotion sont au rendez-vous pour notre plus grand plaisir.

Much Ado About Nothing (Beaucoup de Bruit pour Rien) DeJossWhedon(USA,2013,108mn)avecAmyAcker,AlexisDenisof,Clark Gregg

Le Sémaphore, mardi 18, 18 h 15

De retour de la guerre, Don Pédro et ses fidèles compagnons d’armes, Bénédict et Claudio, rendent visite au seigneur Léonato, gouverneur de Messine. Dans sa demeure, les hommes vont se  livrer à une autre guerre. Celle de l’amour. Et notamment celle qui fait rage entre Béatrice et Bénédict, que leur entourage tente de réconcilier tout en essayant de déjouer les agissements malfaisants de Don Juan. (Allociné) Pour le moins inattendue de la part de Joss Whedon, habitué à d’autres thématiques, cette adaptation de la pièce de Shakespeare, déjà mise à l’honneur en 1993 par Kenneth Branagh, n’en est pas moins intéressante. Portée par de jeunes acteurs talentueux, tournée dans la villa du réalisateur, en photographie en noir et blanc, elle permet de (re)découvrir une comédie de Shakespeare longtemps négligée et de montrer, si besoin était, à quel point l’œuvre du grand Will se prête à des interprétations cinématographiques diverses et savoureuses.

The Selfish Giant (Le Géant égoïste) de Clio Barnard (UK, 2013, 91min) avec Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Girder, Conner Chapman

Le Sémaphore

Primé à la quinzaine des réalisateurs à Cannes et plébiscité par le jury et le public au dernier festival du film britannique de Dinard, ce film est le premier long métrage de fiction de Clio Barnard, après son documentaire The Arbor. The Selfish Giant s’inscrit dans une veine du cinéma social ancré dans le nord de l’Angleterre sur lequel l’équipe des Ecrans a beaucoup travaillé à travers ses hommages à Ken Loach et au collectif Amber notamment. Adaptant une nouvelle d’Oscar Wilde, la réalisatrice déclare avoir ici voulu « fusionner le conte de fée et le réalisme social, deux genres apparemment contradictoires ». L’histoire se déroule à Bradford où Arbor et Swifty, deux préadolescents déscolarisés, vont se disputer les faveurs d’un ferrailleur nommé Kitten qui organise aussi des courses de chevaux clandestines. Un film fort, avec deux jeunes acteurs époustouflants.

Mandela : Long Walk To Freedom (Mandela : un long chemin vers la liberté) De Justin Chadwick, (UK, Afrique du Sud, 2013, 139mn) avec Idris Elba, Naomi Harris

Le Sémaphore 

Le producteur Anant Singh ne souhaitait pas faire appel à un scénariste sud-africain par souci d’impartialité. Il a donc demandé au scénariste anglais William Nicholson d’adapter les mémoires de Nelson Mandela. 16 années ont été nécessaires pour venir à bout de ce travail colossal : « C’était une expérience plutôt terrifiante. Je sentais le poids d’une énorme responsabilité : il fallait que je la raconte bien sans passer à côté de l’histoire. On peut aussi avoir peur d’offenser les gens, d’omettre des faits, de donner une fausse image de toutes ces personnes qui ont vécu cette période, parfois sacrifié leur vie ou tout au moins une grande partie », explique Nicholson (Allociné). La collaboration entre l’équipe du film, la famille et les collègues de Nelson Mandela a finalement abouti à un film très fidèle à la réalité, avec un Idris Elba saisissant dans son interprétation et sa ressemblance avec Mandela, jusque dans la voix et la démarche. Un bel hommage pour un grand homme.

A voir aussi pendant le festival au Sémaphore Twelve Years a Slave film américain du réalisateur britannique Steve MacQueen. 

Renseignements pratiques :

Carte d’adhésion ou de donateur 2014 Ecrans Britanniques : 14 € - étudiants 7€ donnant droit à tarifs reduits et invitation aux soirées d’ouverture et de clôture et événements pendant le festival et toute l’année.

 En vente à chaque séance du festival ou au 06 07 70 40 93 / contact : balmefrezoljean@gmail.com et www.ecransbritanniques.org.

Tarifs du festival :

> Théâtre Christian Liger – projections des après-midis gratuite pour les adhérents EB, non-adhérents 5 €. Life is Sweet gratuit.

> Cinéconcert, adhérents EB 5 €, non- adhérents 9 €.

> Topsy Turvy adhérents 4 €, non- adhérents 6 €.

> Sémaphore – adhérents EB 4 € pour films du Festival ; non-adhérents EB : plein tarif 5,90 €.

> Carré d’Art – toutes séances du Festival gratuites. 

Abdel Samari

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio