Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 10.03.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 159 fois

SAINT-CHRISTOL. Les "antis" gaz-de-schiste interpellent les candidats aux européennes

A Saint Christol ce week-end, les "antis" gaz de schiste de l'Europe et du Maghreb étaient plus que jamais mobilisés

La Maison pour tous de St Christol-lez-Alès vient d'accueillir une rencontre d'associations et de collectifs citoyens contre les gaz et le pétrole non conventionnels, venus de 19 pays euro-méditerranéens. Trois jours de débats durant lesquels les participants ont décidé la rédaction d'un courrier aux candidats aux élections européennes.

Depuis le 11 octobre dernier,  l'usage de la fracturation hydraulique pour explorer et exploiter les pétroles et le gaz de schiste est définitivement interdite en France. Décision du Conseil constitutionnel qui a validé la loi de 2011 votée à l'initiative de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Cependant, selon les "antis", le combat n'est pas fini, loin s'en faut.

En France... et à Alès?

"Les enjeux sont sournois. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, souhaite la « renaissance » d'une « Compagnie nationale des mines de France », dotée d'un budget de 200 à 400 millions d'euros et chargée d'explorer les sous-sols français et étrangers. Cependant, de manière générale, quand les métaux lourds sont libérés, ils le sont définitivement. Et ils polluent gravement", affirme Vincent Espagne, l'un des organisateurs de l'événement qui lutte contre tous les hydrocarbures non conventionnels, et pas seulement le gaz de schiste.

De fait, une jeune société, European Gas Limited (EGL), a obtenu l’an dernier du gouvernement deux permis en Lorraine et deux autres dans le Nord-Pas-de-Calais, pour l'extraction de gaz de houille, ou grisou, composé principalement de méthane. "En Lorraine, on nous a interpellé, car de la "boue", résidu de l"extraction, avait été déversée dans un champ". Or, selon un rapport de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (1967), présent entre 5 et 15 % dans l'air, le mélange air-grisou est très explosif. "C'est très toxique et dangereux. A Alès, on n'en parle pas encore, mais ça va venir, car les bassins miniers de la ville sont riches en gaz de couche, composé à 95 % de méthane", avance Vincent Espagne. Et d'ajouter : "En France, on est encore relativement protégé car le pays dispose d'un droit de l'environnement, mais ce n'est pas le cas partout". Notons que concernant spécifiquement le gaz de schiste, ce dernier est interdit dans 3 pays européens : la France, la Bulgarie et la République Tchèque.

En Europe et au Maghreb

Cette rencontre avait donc pour objectif de créer une solidarité entre les pays concernés, pour interpeller les autorités d'une seule voix. "Le 12 février, la commission environnement du Parlement européen a adopté une directive pour inciter les pays de l'Union à mener une étude d'impact environnementale avant d'effectuer des travaux de fracturation pour le gaz de schiste. Mais elle n'a rien de contraignante. La Pologne, la Grande-Bretagne et la Roumanie ont fait pression", rappelle t-il. D'ores et déjà, les deux premiers pays cités ont d'ailleurs commencé à forer, de même que l'Allemagne. Enfin, en Tunisie, la révolution arabe semble avoir laissé le champ libre aux investisseurs : "Les compagnies pétrolières ont profité du chaos pour s'installer. Terrains à bas prix, autorisations bâclées, l'entreprise  Shell peut construire 442 puits d'ici 2047 et n'a aucun compte à rendre", commente Mohamed Ali Malek, 26 ans et président de l'association Eco-conscience.

Pour en savoir plus, rendez-vous le 18 mars à 19h15 au Cinéma Les Arcades à Alès, pour la projection débat du film No Gazaran de Doris Buttignol et Carole Menduni.

Eloïse Levesque

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