Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 03.04.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 393 fois

NÎMES. Trêve hivernale : La préfecture prolonge l'hébergement d'urgence de huit familles menacées d'expulsion

D’origine arménienne, elle et son mari de nationalité russe ont traversé l’Europe il y a de cela quatre ans, pour venir en France. D.R/C.M

Enseignants, parents d'élèves et responsables politiques se sont mobilisés, tôt ce matin devant l'école Leo Rousson, pour dénoncer l'expulsion de trois familles en attente de titres de séjour, après la fin de la trêve hivernale. 

Tôt ce matin, l'école primaire Léo Rousson, rue Robert Shuman à Nîmes, est devenue le théâtre d'une lutte "humanitaire", explique Rebecca, maman de six enfants scolarisés dans l'établissent public. En cause : l'expulsion de trois familles d'origine étrangère de leur logement d'urgence, le Motel de Marguerrittes, après la fin de la trêve hivernale (1 mars à 6 heures, NDLR).

Pancartes et tirelires pour récolter les dons… "Les habitants du quartier à l'image du président du comité de quartier Kamel Benali, des associations comme RESF ou la CIMADE mais aussi des commerçants, enseignants et responsables politiques se sont mobilisés pour ces familles", fait état Ivan Carcenac, enseignant, qui profite de ses quelques minutes de liberté d'expression avant la rentrée des classes à 8h30, droit de réserve oblige.

L'hébergement par le 115 prolongé jusqu’à lundi

Parmi les familles, Inna et ses deux enfants concentrent l'attention. D'origine arménienne, elle et son mari de nationalité russe ont traversé l'Europe il y a de cela quatre ans, pour venir en France. Cette famille est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français en date de 2013, après un refus de la justice de lui accorder un titre de séjour.

"Ils attendent le jugement. Cela peut prendre trois ou huit mois. Alors, en novembre, l'ancien préfet du Gard Hugues Bousiges s'était engagé à loger ces personnes jusqu'à ce que la justice rende son verdict. Mais le nouveau préfet Didier Martin a procédé à l'expulsion", regrette Ivan Carcenac. Du côté de la préfecture, le son de cloche n'est pas tout a fait le même : "la famille a fait une demande d’admission exceptionnelle au séjour qui sera prochainement examinée par les services de la préfecture du Gard". Précédemment hébergée par les services du Conseil Général du Gard, ces derniers ont mis fin au dispositif après avoir fait une offre d’hébergement à la mère et ses enfants dans le bassin alésaient. "La famille a ensuite été hébergée par le 115 au titre de la période hivernale, et c’est parce que la période hivernale a pris fin que la prise en charge de la famille par l’Etat a cessé. L’hébergement par le 115 a été prolongé jusqu’à lundi prochain pour cette famille, et pour 8 autres, afin de permettre aux services concernés de faire un point sur le dossier“, a annoncé la préfecture du Gard.

Enseignants, parents d’élèves et politiques se sont mobilisés tôt ce matin devant l’école Leo Rousson pour dénoncer l’expulsion de trois familles en attente de titre de séjour. D.R/C.M

"Le maire doit agir", pour les communistes Sylvette Fayet et Christian Bastid

Aujourd'hui, grâce à la solidarité de quelques âmes charitables, les familles sont toujours dans leur hébergement d'urgence. "On nous a fait un tarif préférentiel de 15 euros par jour", ajoute l'enseignant, "mais on ne va pas pouvoir financer cela longtemps". Contacté par leur soin, le 115 a expliqué qu'il ne pouvait pas prendre en charge ces familles. Alors, une lettre a été envoyée au préfet pour demander la prise en charge jusqu'à ce que la décision de justice soit rendue.

De leur côté, le conseiller général et municipal PCF Christian Bastid ainsi que l'ancienne candidate aujourd'hui conseillère municipale PCF, Sylvette Fayet, demandent au maire d'intervenir : "cela se passe dans sa commune. Le maire doit agir. Il y a différentes solutions que le maire peut mettre en place comme les logements d'êtrème urgence que nous avons réalisé sous la municipalité Clary. Il faut trouver des solutions et ne pas laisser des enfants, qui sont scolarisés dans cette école publique, dans la rue".

Coralie Mollaret

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