Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 05.04.2014 - elodie-boschet - 3 min  - vu 205 fois

FESTIVAL ITINÉRANCES Agnès b. : "Ce film, je l'ai fait pour moi"

Agnès b. Photo DR/E.B.

Connue pour ses talents de créatrice de mode, la styliste Agnès b. s'illustre aujourd'hui dans la réalisation de son premier long métrage, Je m'appelle Hmmm, projeté hier soir en avant-première au festival du cinéma d'Alès. Il raconte l'histoire d'une fillette de 11 ans, qui décide de s'échapper de chez elle pour fuir un père prédateur. Rencontre.

ObjectifGard : D'où vous est venue cette envie de vous lancer dans le cinéma ?

Agnès b. : J'ai toujours eu envie de m'exprimer autrement que par les vêtements. Je savais pas comment me rapprocher de l'art à 15 ans, puis je me suis mariée deux ans plus tard... Du coup j'ai commencé à filmer il y a 10 ans, pour des petites histoires d'abord. J'ai appris empiriquement aussi bien la création de vêtements que la réalisation de films. Dans la vie, il faut oser, essayer et je veux encourager les jeunes à faire ça. Pour moi, l'histoire était déjà là, il n'y avait plus qu'à faire le découpage, trouver une équipe et l'argent nécessaire !

ObjectifGard : Pourquoi avoir choisi d'aborder le thème très tabou de l'inceste ?

Agnès b. : Le thème du film, c'est plutôt la fugue de la jeune fille. L'inceste est le point de départ. Cet enfant a une vie très difficile et je me suis rendue compte que cette histoire est universelle. Elle est vécue dans toutes les cultures. Chaque fois que mon long-métrage est projeté, je vois la même émotion dans la salle. Je pense que ce film peut avoir une nécessité. Ensuite, c'est vraiment pour des envies personnelles que j'ai décidé d'aborder ce thème. Je l'ai fait pour moi, d'ailleurs j'avais écris le scénario sur un bloc note 10 ans plus tôt. Puis je me suis lancée !

ObjectifGard : Quels souvenirs gardez-vous du tournage ?

Agnès b. : Nous avons tourné beaucoup de scènes, dans un temps réduit et avec un petit budget. Je me suis retrouvée avec une équipe que je ne connaissais pas, il a fallu prendre l'habitude de vivre ensemble. C'était un peu spartiate mais c'était bien. Je me rappelle d'un soir où j'ai voulu attendre qu'il fasse presque nuit pour tourner la scène où la jeune fille disparaît sur la plage. Je voulais avoir une lumière parfaite, entre chien et loup.

ObjectifGard : Vos talents de créatrice de mode vous ont-ils été utiles dans la réalisation de ce long-métrage ?

Agnès b. : Quand on est styliste, on peut tout styliser. On style par le cadrage, la musique, la parole. J'ai fait ce film avec mon exigence personnelle qui est aussi celle d'un amateur. Je n'avais pas de règle, j'ai vraiment fait à ma manière et je voulais dissocier complètement ce travail de mon activité de créatrice.

ObjectifGard : Ressentez-vous une certaine forme de trac à chaque fois que votre film s'apprête à être projeté ?

Agnès b. : Non, je ressens plutôt de la curiosité. J'aime bien venir dans la salle pour sentir le public car à travers ce film, j'espère faire du bien et faire en sorte que les gens passent un bon moment. C'est une balade, un voyage. Je veux qu'il donne envie à chacun de prendre sa bagnole et de partir.

ObjectifGard : Avez-vous d'autres projets cinématographiques ?

Agnès b. : J'ai une autre idée et cette fois je prendrai pas dix ans pour la mettre en place !

Propos recueillis par Elodie Boschet

Elodie Boschet

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