Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 20.05.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 194 fois

LUNETTES. "Le plafonnement des remboursements profite surtout aux mutuelles d'entreprise", selon les opticiens

DR/EL

La polémique ne cesse d'enfler sur la question du prix des lunettes en France, alors que le gouvernement souhaite limiter le remboursement des lunettes par les mutuelles à 450 euros pour les verres simples à partir de 2015. Pour les progressifs, la prise en charge minimum est prévue à 200 euros, et le plafond à 700 euros. Chez les opticiens d'Alès, on reste très réservé.

En juillet dernier, le projet de loi Le Roux a été adopté par le Sénat. Ce texte permet aux mutuelles de mieux rembourser les adhérents ayant recours à des soignants membres de leurs réseaux de soins. Les opticiens ont crié au scandale et à la mort des indépendants. Deuxième coup de massue en début d'année, avec un texte favorisant l'émergence des opticiens en ligne, beaucoup moins chers. L'arrivée de ces nouveaux acteurs permettrait «de faire baisser les prix de 20 % et de redistribuer 1,3 milliard d'euros de pouvoir d'achat sans que cela ne coûte un euro au budget de l'État», assurait Benoît Hamon, alors Ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire et à la Consommation.

TVA à 20%? 

Cette fois, le gouvernement en remet une couche, avec un décret qui n'est ni en faveur des opticiens, ni des clients, mais plutôt des mutuelles, selon les commerçants d'Alès. Objectif : Inciter les professionnels de l'optique à ajuster leurs tarifs en limitant le remboursement des lunettes par les mutuelles à 450 euros pour les verres simples et à 700 euros pour les complexes. "A qui profite cette mesure?, s'interroge un professionnel du centre-ville, elle ne concerne pas les gens qui ont la CMU ou qui ont de petites mutuelles. Ces dernières ne remboursent pas à hauteur de 450€. Ce texte est en faveur des mutuelles d'entreprises qui sont très avantageuses pour les administrés. Elles pourront ainsi faire des économies sans baisser leurs cotisations". Et d'ajouter : "Si l'on veut soutenir les 33 millions de porteurs de lunettes tout en ne tapant pas une nouvelle fois sur les opticiens, il est possible de toucher à la TVA. Elle est à 20% sur les verres alors que c'est tout de même un produit de première nécessité pour un certain nombre d'administrés qui en ont besoin pour travailler, conduire... Personne n'en parle!"

Peu de personnes concernées

D'autres opticiens sont moins tranchés : "Je ne comprends pas à quoi sert cette loi, moins d'une personne sur 30 atteint de tels plafonds de remboursement. Si tout le monde avait 450€, ça serait formidable, mais ce n'est pas le cas!", lance désabusée Mathilde Pons, qui tient pourtant une boutique haut-de-gamme dans le centre-ville. "Cette mesure peut limiter certains abus, mais pénalisera ceux qui ont de grosses corrections et donc besoin de gros remboursements. D'autant que finalement peu de personnes sont concernées. En moyenne, un équipement simple coûte 350€ et un progressif entre 650 et 700€", affirme de son côté Alexis Boucher, qui tient deux commerces à Alès. "Il faudrait instaurer un plafond minimum de remboursement des mutuelles", propose t-il alors que le lobby dans cette branche de la santé est très puissant...

Eloïse Levesque

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