Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 04.06.2014 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 112 fois

FUSION DES REGIONS. Les réactions de vos responsables politiques

D.R/Elysée.

D.R/Elysée.

Franck Proust, député européen et premier adjoint à la mairie de Nîmes : "Une réforme sans fond ni forme ! (…) Si l’idée est louable, si l’utilité est incontestable, la mise en œuvre est loin d’être remarquable. Millefeuille territorial, compétences (dé)partagées, financements saupoudrés, argent public éparpillé, assurent un flou artistique dans lequel les français se perdent, et pire, perdent confiance en leurs élus locaux, régionaux et nationaux. Une réforme est nécessaire, elle est même indispensable. Il nous faut repenser la spatialisation du territoire. Il convient non pas de prendre en compte la seule cohérence démographique, comme le propose le Président de la République, mais bien une cohérence économique, culturelle, d’aménagement du territoire (via nos ports et aéroports), tout cela en pensant et repensant l’identité régionale. Ici, je défends une grande région méditerranéenne, allant de Perpignan à Nice, en passant par Montpellier et Nîmes. (…) Il faut une réforme globale (Intercommunalité-Département-Région), rapide (ne pas attendre 2020 pour la suppression des Conseils généraux), mais qui associe les élus (locaux et nationaux) et qui prenne en compte les identités des régions, les spécificités de chacune d’entre elles afin de créer véritablement des entités puissantes, cohérentes, capables de répondre aujourd’hui, aux défis de demain. Alors je dis oui à une réforme, mais non à celle-ci".

Alain Fabre-Pujol, ancien député, porte-parole de Nîmes simplement  : "il est bon d’avoir moins de Régions avec de véritables compétences (économie, transports, lycées et collèges, développement durable,…..). Il eut été bien d’envisager en même temps le « statut des élus » nécessaire à l’exercice d’une réelle démocratie locale, de garantir la réelle survie des communes menacée par les transferts de compétences et des dotations aux intercommunalités, de prévoir l'élection au suffrage direct des conseils d'Agglomération. C'est un bon choix aussi de conserver, pour l'heure, le Département comme échelon de proximité à caractère social. Mais, ici, la fusion du Languedoc Roussillon avec Midi-Pyrénées, repose sur quoi mis à part la refondation du Comté de Toulouse ? J’espère que nos parlementaires pousseront à un approfondissement de la question posée et à une solution de bon sens en tenant compte de l’histoire, de l’économie, de la réalité de vie des habitants".

 Françoise Dumas, Députée de la 1ère circonscription du Gard : "Redresser, réformer, protéger : telles sont les priorités de la majorité à laquelle j’appartiens. La réforme territoriale, annoncée par le Président de la République et le Premier ministre, s’inscrit dans ce cadre avec un seul et même objectif : gagner la bataille de la croissance et de l’emploi. La création de régions plus puissantes et dotées de nouvelles compétences, le renforcement de la mutualisation intercommunalités-communes, sont des propositions qui vont, sans aucun doute, dans ce sens. En rendant l’administration territoriale plus simple, plus lisible et donc plus efficace, cette réforme doit permettre d’opérer des économies budgétaires conséquentes, tout en améliorant la qualité du service rendu aux populations, aux entreprises et aux associations. En effet les citoyens ne se retrouvent plus dans les différents échelons territoriaux et le paysage administratif actuel. Le temps est donc venu d’une réforme alliant l'esprit, la proximité, la qualité des services publics et l'attractivité des territoires. Rationaliser, moderniser, c’est le moyen d’aider les forces vives de nos territoires à se mobiliser autour de la compétitivité et l’emploi, même si je peux comprendre que comme toute réforme de structure, celle-ci suscite des interrogations, des inquiétudes. En 1981, le Président François MITERRAND déclarait : « Seule la centralisation a pu faire la France, seule la décentralisation pourra empêcher qu’elle ne se défasse.» Avec cette nouvelle étape de la décentralisation, que nous devons franchir dans l’intérêt de la nation, le Président François HOLLANDE poursuit le chemin qui vise à remettre l’égalité des chances et la vie, au cœur de nos territoires pour combattre les fractures sociales et territoriales. En tant que Députée de la majorité, je prendrai toute ma part au débat parlementaire qui sera lancé prochainement, afin que l’esprit de cette réforme soit préservé, tout en veillant à ce que les élus locaux et les agents territoriaux, dont l’engagement et les savoir-faire sont fondamentaux pour le développement des territoires et la cohésion sociale, soient associés et respectés."

 Jean-Paul Fournier, Sénateur-Maire de Nîmes : "Gribouille est fermement installé à l’Elysée. Après avoir détricoté la réforme Sarkozy qui créait le Conseiller Territorial et aurait permis dès 2015 d’engager la suppression des Conseils Généraux, le voilà qui détruit cette fois-ci sa propre réforme. Après avoir tant critiqué son prédécesseur, il finit par reprendre à son compte l’idée de confier la gestion des départements et des régions à un même élu. Mais là n’est pas l’enjeu de la « révolution territoriale » annoncée, à travers une nouvelle carte des Régions imposée sans débat et sans véritable fondement. Toujours à contre courant avec ses promesses de campagne, celui qui ouvrait sa longue tirade du « moi Président» par un « Je veux être un président qui d’abord respecte les Français, qui les considère » commet aujourd’hui une trahison de plus. Il voudrait imposer aux Français, par la force et sans débat, ce que le Président de Région Christian Bourquin désigne avec raison « la carte des copains ». Non, le Languedoc-Roussillon n’a rien à faire avec Midi-Pyrénées. En tout cas pas le Gard ! Rien ne nous unit, ni la culture qui dans notre département est largement tournée vers la Provence, ni la géographie qui placerait Pont Saint Esprit à 3 heures de la nouvelle Capitale Régionale Toulouse, alors que nous ne sommes qu’à une heure de Marseille, ni l’économie qui est tournée vers les grandes liaisons rhodaniennes ! Non, le Rhône n’est plus une frontière depuis le 13ème siècle ! C’est une artère économique vitale pour la France qui doit permettre un développement dynamique de ses deux rives. Nîmes, Arles, Avignon ont des différences, mais elles sont aussi sœurs, c’était le bon moment pour réunir la famille et vous finissez de la disloquer au mépris des bassins de vie. Alors, s’il faut très certainement réorganiser les territoires, cela ne peut être fait sans tenir compte des réalités locales. Cela ne peut se faire sans les Français. Cela ne peut être accepté comme un dictat, imposé sur la base d’un principe aveugle qui ne connaît d’exceptions dont la seule justification est de protéger les intérêts des amis du « Seigneur », qui par ce redécoupage à la hache se transforme en « Saigneur » !"

Patrice Prat, Député du Gard : "Au moment où le Président de la République engage la réforme territoriale, je souhaite donner officiellement ma position sur la fusion Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. L’ampleur de cette réforme peut inquiéter mais il serait beaucoup plus inquiétant de ne rien faire ! A l’heure où l’économie est mondialisée, où la compétition internationale se durcit, il nous faut nous adapter et admettre qu’un monde nouveau s’imposera à nous si nous ne réagissons pas. Cela est d’autant plus vrai, quand, comme le Languedoc-Roussillon, nous sommes situés entre des poids-lourds tels que la Catalogne (Espagne) et Rhône-Alpes (France). La fusion avec Midi-Pyrénées est donc souhaitable même si d’aucun objectera toutes les bonnes raisons pour l’empêcher : trop tôt, trop tard, trop audacieux ou trop superficiel… Bref, « touche pas à ma région ! » Le problème français ou l’étrangeté française réside dans le fait qu’il n’est jamais de bon moment pour réformer. Ce sujet qui devrait faire consensus, tant nous ressentons le besoin de clarification et de simplification en France, au contraire, soulève une tempête de contestations dans nos départements et nos régions. Evidemment, des améliorations doivent être apportées et ce sera à la charge du législateur d’entreprendre ce travail dans les semaines à venir. A mon niveau, je m’y emploierai pour clarifier les compétences, les moyens mis en œuvre, rassurer les personnels, apporter des garanties sur les solidarités territoriales et conserver un maillage de proximité pour les populations locales. Je peux comprendre donc, qu’à ce stade, elle soulève nombre d’interrogations mais pas au point de susciter un déchainement de la part même des édiles régionaux, de surcroît quand ils appartiennent au Parti socialiste. En résumé, dans le sud, on a coutume d’être socialiste à géométrie variable selon que le vent s’appelle « tramontane » ou « mistral » et surtout quand l’initiative nous vient de Paris."

Coralie Mollaret

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