Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 14.06.2014 - thierry-allard - 2 min  - vu 125 fois

BAGNOLS Guerre 14-18 : « comprendre comment on en est arrivés là »

L'historien Jean-Yves Le Naour en pleine conférence (Photo : Thierry Allard : Objectif Gard)

L’historien Jean-Yves Le Naour, spécialisé dans la première guerre mondiale, donnait une conférence vendredi soir à la médiathèque Léon Alègre de Bagnols sur les causes de la grande guerre.

Une conférence d’un peu plus d‘une heure organisée par la ville dans le cadre de la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale.

Un sujet qui fait débat

Devant une assemblée captivée, l’historien a commencé par rappeler qu’il n’y avait pas vraiment de consensus sur le sujet, même un siècle après. « Et ce malgré la publication de 25 000 ouvrages et articles » sur les causes de la première guerre mondiale, a t-il rappelé.

Pour lui, les thèses habituellement défendues ne sont pas satisfaisantes, notamment la plus courante, celle de « l’engrenage fatal des alliances diplomatiques », qui a tendance à « prendre des conséquences pour des causes ».

Un « facteur subjectif »

Alors comment expliquer cette gigantesque boucherie qu’a été la première guerre mondiale ? Pour l’historien, il faut prendre en compte un « facteur subjectif » : la peur.

Jean-Yves Le Naour décrit alors le « climat de tension » et de « suspicion » qui règne entre les puissances européennes. D’après-lui, peu avant le déclenchement de la guerre, la France, l’Allemagne et l’Autriche se sentent agressées, en danger. L’historien parle même de « paranoïa » pour les allemands.

« L’idée de la guerre inévitable »

Ainsi, il explique que la « loi de 3 ans », faisant passer le service militaire de deux à trois ans votée en France en 1913, est perçue comme une velléité guerrière par les allemands, un peu plus de quarante ans après la perte de l’Alsace-Lorraine. Pour l’historien, la France a voté cette loi pour se protéger, dans un mécanisme plus défensif qu’offensif.

Pour lui, ce climat a contribué à « faire infuser l’idée de la guerre inévitable », et même qu’elle pourrait être « une solution ». Dans ce contexte, Jean-Yves Le Naour considère que l’assassinat du prince-héritier de l’empire Austro-Hongrois François Ferdinand aura été « l’étincelle » d’une guerre rendue mondiale par le jeu des alliances.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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