Le 18 juin dernier, l’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaine sur internet, a annoncé qu’elle mettait aux enchères deux petits nouveaux, le .vin et le .wine.
Ça ne saute pas forcément aux yeux, mais certains acteurs du monde du vin y voient une vraie menace, comme Christian Paly, président de la cave des Vignerons de Tavel et d’Inter Rhône : « C’est une petite catastrophe. Evidemment pour des raisons commerciales, demain pour utiliser le nom d’une appellation on sera contraints de l’acheter très cher. »
L’Icann fait la sourde oreille
En effet, les noms de domaine bordeaux.vin ou cotes-du-rhone.wine seront sans doute très vite vendus au plus offrant. Une inquiétude que la secrétaire d’état au numérique Axelle Lemaire a fait remonter à l’Icann, proposant l’idée d’un droit de préemption des exploitants sur les noms de domaine en .vin et .wine, sans succès.
Pour Christian Paly, « l’Icann fait complètement fi des accords passés au niveau international sur la protection des Indications Géographiques Protégées, c’est à la fois bas et grave. »
« Le combat est très mal engagé »
Le président d’Inter Rhône reconnaît par ailleurs que « le combat est très mal engagé, on ne pourra pas y arriver sans l’aide du gouvernement et de l’Union Européenne. » Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a d’ailleurs écrit une lettre à la commission européenne pour lui demander son soutien.
Et pour Christian Paly, ces noms de domaine ne sont pas la seule menace venue d’internet : « Il y a des volontés de durcir la loi Evin, certains veulent interdire la publicité pour le vin sur internet et font du lobby en ce sens. Ce serait nous renvoyer à la préhistoire. » Nouvelles technologies, nouveaux combats.
Thierry ALLARD