Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 21.08.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 2541 fois

ST-ANDRÉ-DE-VALBORGNE Le feuilleton judiciaire se poursuit entre la majorité et l'opposition

Camille Halut devant le Palais de justice d'Alès, il y a deux semaines. Eloïse Levesque/Objectif Gard

A St-André-de-Valborgne, alors que l'opposition souhaite filmer les conseils municipaux, la tension monte avec la majorité qui refuse catégoriquement. Après six plaintes déposées depuis avril dont une pour menaces de mort, Camille Halut, jeune élue, dénonce des tentatives de vol et de faux-témoignage.

Ce jeudi, l'opposition de la mairie de St-André de Valborgne, par la voix de Camille Halut, étudiante en droit élue en mars dernier, va déposer trois nouvelles plaintes à la gendarmerie de Lasalle pour vol de caméra contre le maire Régis Bourelly, tentative de vol de caméra contre Caroline Vicini, conseillère municipale, et faux-témoignage. "Une personne du public soutient qu'elle a été poussée et plaquée contre un mur pendant une séance de conseil, afin d'appuyer la défense du maire devant le Tribunal administratif. Cette déclaration ne correspond pas à la réalité. J'en ai la preuve grâce à la caméra qui a filmé le conseil", assure Camille Halut qui n'a toutefois pu immortaliser la séance au-delà de 19 minutes (voir le conseil du 7 mai 2014).

Témoignage d'une personne présente dans le public, lors du conseil municipal du 4 juin. DR

Pour rappel, afin de militer pour une meilleure transparence de la politique, dès la première séance du conseil municipal en avril dernier, Camille Halut, 22 ans et fraîchement élue à St-André-de-Valborgne, souhaite filmer l’ensemble des débats afin de les rendre publics sur son blog. Mais rapidement, le maire s’y oppose. Pourtant, l’action est légale, selon l’article L2121-18 du Code général des collectivités territoriales. En seulement 4 mois, 10 conseils sont programmés et 6 sont annulés. L’opposition porte plainte pour violences verbales et physiques.

En juin, le maire fait voter un huis clos et, de fait, l’interdiction de la caméra. “Une mesure illégale“, selon Camille Halut qui refuse de retirer son appareil. “Ce huis clos s’appuie sur délibération du conseil qui aurait statué pour la suppression de la caméra. Mais cette dernière a été inventée. Ce vote n’a jamais eu lieu“, affirme la militante. De son côté, le maire demande au tribunal administratif la démission de la jeune femme, pour trouble à la bonne tenue du conseil. “Sa lettre n’est pas argumentée, elle n’aboutira pas“, assure Camille.

Une plainte pour menace de mort classée sans suite

Par la suite, le frère de l’une des conseillères de l’opposition dépose plainte pour menaces de mort réitérées. Une requête qui n'a pour le moment pas aboutit puisque le Parquet d'Alès l'a classé sans suite. "Convoqué par la Brigade de Recherche, le maire aurait avoué les menaces de mort par téléphone mais pas leur réitération le lendemain. Or, pour être prise en compte, on doit prouver qu'une telle menace a été réitérée, selon la loi", déplore Camille qui prévoit d'écrire une lettre au substitut du procureur pour lui demander des explications. Contacté par Objectif Gard, ce dernier ne souhaite pas s'exprimer avant l'arrivée du nouveau procureur d'Alès en septembre.

De son côté, le maire continue de se murer dans son silence. Il n'a répondu à aucune de nos sollicitations d'interview.

Eloïse Levesque

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