Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 22.08.2014 - thierry-allard - 4 min  - vu 1653 fois

EN IMMERSION Avec les pompiers du Grau-du-Roi, toujours sur la brèche

Le football matinal (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

En pleine manoeuvre (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’été est toujours une période chargée pour les pompiers, surtout dans un lieu touristique comme le Grau-du-Roi, qui voit sa population multipliée par dix en saison. Plongée dans les coulisses du centre d’incendie et de secours Terre de Camargue.

Il est sept heures mercredi lorsque les sapeurs-pompiers de garde de jour prennent leur poste. Le petit matin étant plutôt calme d’ordinaire, ils prennent le temps de vérifier leur matériel personnel d’intervention, ainsi que les véhicules d’intervention.

Le capitaine Landry (au téléphone) dans le P-C d'intervention (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le capitaine Franck Landry, à la tête de la caserne depuis 4 ans, les rejoint un peu plus tard et fait un rapide point dans le P-C d’intervention. Pour l’heure, c’est calme. « D’ordinaire ça bouge plus vers 10h30 », affirme le capitaine. « Ici, on n’a pas de temps mort, poursuit-il. On est toujours sur le qui-vive, c’est ça qui est passionnant. »

900 interventions par été

8h30, il est temps d’aller faire du sport, un match de foot pour être plus précis, durant un peu plus d’une heure. Le lieutenant Christophe Ribier, 45 ans dont 28 chez les pompiers, explique : « on fait du sport tous les jours, car notre niveau physique est vérifié chaque année. » Ici comme souvent, le foot a les faveurs du plus grand nombre, même si la piscine, la musculation ou encore l’endurance ont leurs adeptes.

La Salle de sport de la caserne (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Outre l’entretien de la condition physique, ces séances de sport collectif ont aussi pour but de renforcer la cohésion : l’été, le centre d’incendie et de secours Terre de Camargue voit ses effectifs renforcés par 33 pompiers volontaires saisonniers venus de toute la France, notamment d’Alsace, du Doubs, de la Haute-Loire ou encore de la Drome. Logés au frais du SDIS au camping de l’Espiguette, ils viennent rejoindre les 2 officiers, 13 sapeurs-pompiers professionnels et 60 pompiers volontaires qui composent la caserne le reste de l’année.

Il faut dire que la caserne, qui couvre les communes du Grau-du-Roi, d’Aigues-Mortes et de Saint-Laurent-d’Aigouze, effectue 2800 interventions en moyenne par an, dont 900 sur les seuls mois de juillet et août…

Un exercice en conditions réelles

En plein briefing pré-manoeuvre (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Et quand ils ne sont pas en intervention, les pompiers ne se tournent pas pour autant les pouces. Il est 10h45, l’heure de faire une « manœuvre ». Par « manœuvre » comprenez « exercice en conditions réelles » ; le thème de celle du jour étant un feu de voiture au GPL, carburant présentant un risque particulier d’explosion. Pour ce faire, les pompiers vont se muer en pyromanes et incendier une des voitures dédiées à ces missions d’entrainement.

La voiture incendiée pour la manoeuvre (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il est alors temps de sortir le FPT, pour « fourgon pompe tonne ». Il s’agit du petit nom du célébrissime camion de pompier, avec l’échelle et les lances à incendie. En quelques minutes, le feu sera éteint. Comme prévu dans ces cas-là, les pompiers commenceront par asperger d’eau la voiture de loin, avant de se rapprocher et de noyer l’incendie pour éviter tout risque d’explosion.

En quelques minutes, la voiture est éteinte (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« L’objectif est de souder le groupe, note le capitaine, mais surtout de bien rappeler les consignes principales à appliquer. Au cours de ces exercices, on ne veut pas voir de la rapidité, mais de la qualité. » De quoi rester à jour, un élément capital pour le capitaine Landry : « on se forme tout le temps. Il ne faut pas se laisser bercer par la routine. On est obligés de s’adapter constamment, on apprend tous les jours. » Outre ces formations internes, ses hommes travaillent en partenariat avec la police municipale, la gendarmerie et les sauveteurs en mer. Ils sont d’ailleurs allés se former aux techniques de sauvetage en mer avec eux, et les recevront aujourd’hui pour une série d’épreuves physiques avec le matériel des pompiers.

« Les pompiers font tout ce que les gens ne peuvent, ne veulent ou ne savent pas faire »

Durant l’exercice, les hommes du capitaine Landry seront appelés sur deux interventions : un enfant de six ans blessé à la tête après une chute au camping de l’Espiguette et un malaise du côté du Boucanet. Plus tard, c’est un des véhicules de la compagnie qui partira à Nîmes prêter main forte suite à l’effondrement de l’immeuble de la rue Vincent-Faïta.

Certains doivent partir en intervention pendant la manoeuvre (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

A 11h30, l’équipe de jour aura déjà dû intervenir six fois, épaulée par un infirmier volontaire diplômé, capable de prodiguer certains soins sans la présence d’un médecin. Aujourd’hui, c’est Thibaut Story, infirmier au SAMU de Nîmes le reste du temps, qui est de garde sur son jour de repos. Avec son véhicule équipé d’un défibrillateur ou encore d’oxygène, il est amené à intervenir sur les missions de secours à la personne, mais également en soutien aux opérations en cas de grosse intervention, pour veiller à la sécurité des pompiers. Maillon important de la chaîne des secours, il a également un rôle de conseiller sur la prise en charge des blessés.

Midi, il est temps de déjeuner « pour ceux qui le peuvent », glisse le capitaine. Il n’est en effet pas rare que les interventions décalent, voire suppriment, ce moment de convivialité. Entre les secours à la personne, les accidents de la route, les feux urbains, de bateaux ou de forêt, les interventions n’attendent pas…

« Quand j’ai commencé, se rappelle le lieutenant Ribier, qui fait des gardes au Grau-du-Roi l’été, un ancien m’a dit ‘les pompiers font tout ce que les gens ne peuvent, ne veulent ou ne savent pas faire’. Ça se vérifie tous les jours sur le terrain. » Des conditions de travail souvent difficiles, mais qui sont loin de rebuter le capitaine Landry, fils et arrière-petit-fils de soldats du feu : « Je suis un vrai passionné, j’ai l’impression de ne pas travailler. » Une passion qu’il a transmise à son fils et à sa fille, devenus pompier et infirmière volontaires.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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