Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 24.08.2014 - elodie-boschet - 2 min  - vu 130 fois

CRIME EN ÉTÉ Violente et infidèle, Marthe assassine son mari

Commissariat de Beaucaire-Tarascon.

Blaise Philip était un mari aimant, doux et patient. Par une nuit d'août 1838, Marthe, son épouse, ne lui laisse aucune chance. Elle lui ôte sauvagement la vie à coups de couteau.

Nous sommes le 30 août 1838, il est trois heures du matin et une dispute éclate au deuxième étage de l'immeuble Robert, situé rue de Nismes, à Beaucaire. Les cris proviennent de la chambre des Philip, un jeune couple de cultivateurs mariés depuis trois ans et demi. Les querelles au sein de leur ménage sont fréquentes et n'affolent donc pas les voisins, réveillés par les hurlements. Tous savent que Marthe enchaîne les infidélités et peut parfois se montrer violente à l'égard de son mari. Lui est plutôt connu pour sa patiente et sa gentillesse, mais surtout pour sa grande tolérance vis-à-vis des agissements de sa femme.

Cette nuit-là, la scène semble être plus violente qu'à l'accoutumée. Les voisins entendent des appels au secours poussés à la fois par Blaise et Marthe. Puis ils distinguent la voix étouffée et plaintive du mari. « Embrasse moi et je te pardonne ! », s'écrie t-il. Ce sont sans doute ses dernières paroles. Inquiets, trois membres du voisinage décident d'aller voir ce qui se passe réellement dans cet appartement. Quelle ne fut par leur stupeur lorsqu'ils découvrent, à la lueur d'une lanterne, le cadavre ensanglanté de Blaise qui gît sur le plancher entre le lit et le mur. Ils trouve son épouse étendue sur son corps. Elle l'embrasse en poussant des gémissements.

Tous trois comprennent tout de suite que Philip vient d'être tué par celle qui partage sa vie. L'un d'eux lui dit « Misérable, qu'as tu fait ? Tu es perdue ! » À quoi elle répond, en sanglots : « C'est lui-même qui s'est tué ! » La nouvelle du crime se répand comme une traînée de poudre. Quelques minutes plus tard, le petit appartement se remplit de gens épris d'une curiosité malsaine. Marthe tente de profiter de la foule pour s'enfuir, mais elle est rattrapée à chaque fois par les témoins du drame.

Un peu plus tard, le Commissaire de Police arrive sur les lieux, suivi par la gendarmerie et le médecin. Les premières investigations ont lieu et ne font pratiquement aucun doute sur le déroulé de la scène. À côté de la marre de sang, se trouve un couteau brisé en deux morceaux. La paillasse, le plancher, les draps et même les murs sont maculés de sang. Pour sa défense, Marthe soutient que son mari avait fait un mauvais rêve das lequel elle « entretenait un commerce criminel avec les uns et les autres » et qu'il préférait mourir plutôt que de supporter cette situation plus longtemps. Ainsi, après ces mots, ils serait allé chercher un couteau de table pour se frapper. Vainement, la jeune Marthe avait tenté de l'arrêter. Évidemment, cette version paraît invraisemblable et les autorités publiques n'y croient pas un seul instant. Pourquoi le pauvre Blaise aurait-il choisi de s'infliger de telles blessures ? D'autant que quelques jours plus tard, l'enquête révélera que Marthe s'était rendue deux jours avant le crime chez le rémouleur pour faire aiguiser ce fameux couteau...

Arrêtée, l'épouse Philip est reconnue coupable du meurtre de son mari lors de son procès. La sentence est prévisible : elle sera exécutée sur la place des arènes à Nîmes, devant plusieurs milliers de personnes.

Elodie Boschet

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