Ce matin devant la CGPME, le préfet Didier Martin a enfilé son costume de pédagogue pour expliquer la politique du gouvernement en direction des entreprises.

Attention, terrain miné. Le haut fonctionnaire de l'Etat Didier Martin est venu ce matin rencontrer un parterre d'entrepreneurs étiquetés CGPME, à l'occasion d'un petit déjeuner à la brasserie le Babbo. Le syndicat patronal regroupe les petites et moyennes entreprises, principal tissu de l'économie locale et nationale. Depuis des mois, l'objectif de Didier Martin est le même : faire de la pédagogie pour convaincre les entrepreneurs, circonspects à l'égard d'un gouvernement adeptes du va-et-vient fiscal. Après une augmentation des impôts en début de mandat, la tendance est à la baisse avec la mise en place du CECI et aujourd'hui du Pacte de responsabilité.

Accueilli par Xavier Douais, le président de la CGPME a débuté la rencontre en plantant le décors d'un ton grave : "nos carnets de commande sont vides ou peu remplis, la pression fiscale est forte. Aujourd'hui, nous luttons pour le maintien de l'emploi". Autrement dit : ne nous demandez pas de promesses d'embauche chiffrées en contrepartie des allégements de charges…

Didier Martin à quant à lui, débuté son propos par un recadrage :  "on dit qu'il y a eu une inflexion de la politique du gouvernement en faveur des chefs d'entreprise, mais c'est faux. Le rapport Gallois préconisait dès octobre 2012 ces mesures d'allégement et le CICE a été annoncé la même année". Concernant le rapport Gallois, les mesures ont certes été préconisées en 2012, mais il aura fallu attendre décembre 2013 et la promesse non tenue de l'inversion de la courbe du chômage pour voir arriver le Pacte de responsabilité.

50 000 chômeurs dans le Gard 

Chiffre à l'appui, le préfet a mis en avant les 21, 7 millions de rééducation d'impôt dont a bénéficié le Gard depuis la mise en place du CICE (une réduction d'impôt de 4% de la masse salariale de l'entreprise, NDLR). "On regrette qu'il n'y est pas beaucoup de mesure en direction des PME parce qu'aujourd'hui l'entreprise qui profite le plus du CICE c'est la poste", réagit Xavier Douais.

Concernant le pacte de responsabilité, Didier Martin avance "l'accélération de sa mise en oeuvre dans le vote de la loi de finances rectificative et de la PLFRSS". Le pacte se décompose en quatre volets : "allégement du coût du travail, financement de l'activité, amélioration du marché du travail et la simplification administration". Concernant les deux dernières thématiques, le préfet du Gard insiste sur les gros efforts de la région en terme de formation pour faire en sorte de corréler l'offre de travail (50 000 chômeurs dans le Gard, NDLR) et la demande des entreprises.

"Nous essayons aussi de vous aider à recruter : 1600 emplois d'avenir dont 400 dans le secteur marchand et 300 contrats de génération ont été signés dans le Gard", ajoute Didier Martin. Enfin, sur la question du "choc de simplification de la réglementation administrative" , le préfet assure qu'il est "mis en oeuvre tous les jours à Bercy" et appelle les partenaires sociaux à apporter leur pierre à l'édifice. Un partenariat gagnant/gagant dont les statistiques n'ont toujours pas livré les premiers effets…

Coralie Mollaret