Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 12.09.2014 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 173 fois

THEATRE DE NÎMES Le directeur François Noêl nous parle de la rentrée

François Noël (Photo Jean-Marie Cornuaille/Objectif Gard)

François Noël (Photo Jean-Marie Cornuaille/Objectif Gard)

En dépit de l'annulation de sa présentation de la saison 2014-2015 suite à un mouvement de grève des intermittents, la rentrée du Théâtre de Nîmes s'est faite en douceur, sans remous. Son directeur, François Noêl, nous parle de sa rentrée, 

Objectif Gard La programmation de cette année est variée. On note la présence de différentes disciplines (théâtre, danse, installation), c'est toujours une volonté du Théâtre de Nîmes de s'ouvrir aux arts en général ?

François Noël Oui bien sûr, c'est une volonté forte. A Nîmes, on est la seule grande salle à vocation pluridisciplinaire,  la SMAC Paloma est dans un autre registre. On a aussi un label de danse contemporaine conventionné. C'est la ligne que l'on s'est fixé depuis le début.

OG Qu'elle est la place des arts traditionnels dans votre théâtre ?

François Noël Elle est énorme. Et puis cette année, j'ai voulu un Festival du Flamenco ambitieux et important. Nous avons une vraie volonté d'en faire un festival emblématique. Il faut savoir que ce festival est devenu la plus grande manifestation de flamenco en Europe, en dehors des murs hispaniques bien évidemment. Cela résonne partout et la fréquentation ne cesse d'augmenter. A Nîmes, il y a un vrai besoin de culture hispanique.

OG Le projet Perec de Bruno Geslin va investir plusieurs lieux magiques de la ville de Nîmes. Qu'elle est la place du théâtre de Nimes là dedans ? 

François Noël Effectivement, neuf lieux vont être investis, dont le Temple de Diane pour une représentation d'Un Homme qui dort de Georges Perec. L'intérêt est de proposer d'autres lieux au public du théâtre de Nîmes, des lieux qu'il ne voit pas du même oeil. C'est une façon différente d'investir la ville en allant à la rencontre du public, une façon plus ouverte. Et puis nous voulions aussi sortir des lieux un peu cloisonner comme le théâtre, il faut bien le reconnaître. Le Temple de Diane est un lieu sublime auquel j'avais depuis longtemps, l'envie d'assimiler une oeuvre. Je n'en avais pas trouvé à la mesure, jusqu'à ce que Bruno Geslin me parle de son projet Perec. C'était un projet de cet envergure qu'il nous fallait.

OG Vous y ferez deux représentations par jour dont l'une à 6 h du matin. C'est assez atypique comme horaire (rire)

François Noël On a calculé que le jour allait se lever vers 6h15, 6h30, donc au début de la pièce. L'autre horaire est à 21h, l'heure où le soleil se couche. C'est intéressant car cela colle parfaitement au sujet d'Un Homme qui dort, et puis je voulais que le public ait une perception différente de la pièce selon l'heure à laquelle il la voit.

"Ce n'est pas en précarisant les "déjà précaires" que l'on va améliorer quelque chose"

OG Le public nîmois est un public fidèle ?

François Noël Oui il est fidèle. C'est un public curieux, et les artistes me le disent quasiment tous. Ils sont agréablement surpris par la qualité du public nîmois, attentif, connaisseur et exigeant. Il renvoie une énergie très positive. Et puis s'est installé une relation de confiance entre nous. Le public peut ne pas aimer une oeuvre mais sans pour autant renier sa qualité. Le public répond présent même lorsque l'artiste a un faible niveau de notoriété. Et puis l'atmosphère du lieu, l'équipe, je pense que cela fait un tout.

OG Quels sont les liens entre le théâtre de Nîmes et la jeunesse nîmoise ?

François Noël Notre programmation commence dès le plus jeune âge. Mais ce qui m'intéresse, c'est que les gens viennent pour ce que c'est. Nous ne mettons pas en oeuvre de technique particulière pour faire venir un public plus jeune, ce n'est pas un but.

OG Quel est votre point de vue sur la réforme du statut des intermittents ?

François Noël Tout les dix ans, le gouvernement tente de réformer notre secteur. Je pense que ce n'est pas en précarisant les "déjà précaires" que l'on va améliorer quelque chose. Il faut effectivement revoir le financement du spectacle vivant. Mais là, on va simplement déplacer une indemnisation prévue par l'UNEDIC directement vers le RSA. Quelques milliers de pauvres en plus, pour quel apport nouveau ? Il faut trouver des solutions, mais il faut repenser l'ensemble du secteur culturel.

OG Votre coup de coeur sur la programmation 2014-2015 ?

François Noël Si j'ai droit à trois réponses, je dirai : l'Annonce faite à Marie de Paul Claudel mise en scène par Yves Beaunesne, l'opéra contemporain Aliados et le solo d'Israel Galvan au Cloître des Jésuites. Il adapte son spectacle selon les lieux et ne choisit jamais de plateau théâtre.

Plus d'informations ici : http://www.theatredenimes.com/

Baptiste Manzinali

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