Comme les notaires la semaine dernière, les pharmaciens vont à leur tour fermer leurs officines mardi 30 septembre, partout en France. Ils protesteront contre le projet de réforme des professions réglementées qui prévoit notamment d’étendre la vente de médicaments aux grandes surfaces.

C'est à l'appel de l'Union nationale des professions libérales que les pharmaciens vont descendre massivement dans la rue pour s'opposer au projet de loi du gouvernement. Celui-ci vise à autoriser la vente des médicaments dans les grandes surfaces et à ouvrir le capital des officines à des investisseurs extérieurs à la profession. Deux points sur lesquels les pharmaciens sont particulièrement inquiets. "La délivrance de médicaments dans les supermarchés peut avoir des impacts non négligeables sur la santé du patient. Le pharmacien délégué qui sera sur place ne connaîtra pas l'état de ses clients et devra juste atteindre son chiffre", déclare Brigitte Bouzige, présidente nationale de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine du Gard et pharmacienne aux Salles-du-Gardon. "Encore une fois, c'est l'économie qui va gagner sur la tête du patient", déplore t-elle.

L'ouverture du capital des officines à des capitaux extérieurs mettent également en colère les professionnels de santé. "Les investisseurs vont choisir des pharmacies en bonne santé au détriment de celles installées dans les zones rurales. Cela va entraîner un accroissement de la désertification des officines et accentuer encore plus l'inégalité d'accès aux soins", explique Brigitte Bouzige. Pour tenter de sauver le système de santé français, les pharmaciens de toute la France manifesteront mardi prochain. À Alès, une mobilisation est prévue le même jour devant la sous-préfecture, à 9h30. Une délégation devrait rencontrer le sous-préfet pour lui faire part des revendications de la profession.

Elodie Boschet