Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 26.09.2014 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 248 fois

THEÂTRE DE NÎMES A l'aube au Temple de Diane

Un homme qui dort, au Temple de Diane. (photo baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Depuis mercredi, le théâtre de Nîmes propose une pièce inspirée d'un homme qui dort de Georges Perec et mise en scène par Bruno Geslin, au Temple de Diane des Jardins de la Fontaine. L'une des représentations programmées à 6h du matin a titillé notre curiosité pour faire sonner le réveil au beau milieu de la nuit. 

Deux représentations par jours, à 6h et 21h. Le réveil fut compliqué, mais nous n'étions pas seul à avoir fait l'effort. Alors que les premiers rayons de soleil n'étaient pas encore sortis, le Temple de Diane s'improvisait en espace scénique le temps d'un spectacle de toute beauté. Un homme qui dort est l'histoire d'un étudiant qui décide soudainement d'arrêter ses études et de ne plus se lever. Face à un public qui lui, sortait tout juste des bras de Morphée, le danseur Nicolas Fayol a livré une performance étonnante où la frénésie se mêle à un monde onirique, dans une léthargie frappée par des sursauts de violences physiques. Il faut avoir connu l'insomnie pour comprendre cette envie de se suspendre aux murs, faire danser la lumière où tapoter une machine à écrire viscéralement. Le questionnement existentiel, le rapport aux autres, à un monde en mouvement constant auquel on se sent parfois étranger, sont autant de thématiques soulevées par Georges Perec qui n'ont pas échappé à Bruno Geslin, le metteur en scène. Un homme qui dort livre en quelque sorte le champ lexical de l'insomnie, dans le décor naturel mystique du Temple de Diane, alors que le ciel s'éclaircît au fil de la pièce. Une synchronisation bien maitrisée, rythmée par une ambiance sonore qui s'électrifie au grès des délires psychotiques du personnage. Peu à peu, notre esprit s'éveille, en même temps que le personnage, avec le sentiment que Perec et Geslin nous ont extirpé de notre sommeil pour nous parler de ce qu'il y a de plus intime en nous, dans un jeu de reflet entre le public et le personnage. Le sentiment de fatigue devient un accessoire à la mise en scène, jusqu'à la fin. Un homme qui dort fait presque office de thérapie de groupe, et apaise l'angoisse de la nuit blanche, où de l'insensibilité au monde.

Un homme qui dort, au Temple de Diane. (photo baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Le public a incontestablement été conquis, à l'image de Martine : "J'ai retrouvé le texte que j'avais lu il y a 30 ans de ça. C'est intéressant le voir dans ce cadre là, on ne le saisit pas de la même façon." Pour Marc et Sophie, l'horaire particulière ne fut pas un obstacle, bien au contraire. "C'est justement pour ça que l'on est venu. Malgré les contraintes, le site est inhabituel, c'est une représentation atypique. Je ne connaissais pas Perec, c'est une découverte. La mise en scène, les éclairages et les volumes sont très bien équilibrés par rapport au lieu."

Dernières représentations ce soir à 21h, demain à 6h et 21h.

Mise en scène bruno Geslin, avec Nicolas Fayol en interprète et Vincent Courtois au violoncelle.

Coproduction Compagnie de la Grande mêlée / Théâtre de Nîmes - scène conventionnée pour la danse contemporaine / Théâtre des 13 Vents - CDN Montpellier / Scène croisées de Lozère. Avec le soutien de la DRAC, de la région Languedoc-Roussillon et du département du Gard. 

Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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