NÎMES CCI : à Paris Henry Douais a appris la "Macron économie"
C'est une réforme à marche forcée qu'a présentée début septembre, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron aux CCI : "on a clairement compris que l'Etat cherchait l'argent que les chambres possédaient… Le message c'est : débrouillez-vous avec moins", réagit Vincent Martin, directeur général de la CCI de Nîmes. A la recherche de 50 milliards d'euros d'économies pour boucler son projet de loi de finances 2015, le gouvernement entend prélever 500 millions d'euros dans les fonds de roulement des CCI. Un nouveau coup de canif pour les chambres, déjà ponctionnées en 2014 de 174 millions.
Dans la région, le budget de la CCI va passer de 54 millions d'euros en 2013 à 33 millions en 2014. La CCI de Nîmes est aussi mise au régime sec : moins trois millions d'euros en 2015. "C'est un hold up sans cagoule", s'exclame Henry Douais qui fait contre mauvaise fortune… preuve d'humour. Pour justifier sa réforme, le successeur d'Arnaud Montebourg ne passe pas par quatre chemins : "vos établissements ont touché durant plusieurs années des ressources fiscales excédant vos besoins (…) Et ne faites pas de chantage à l'apprentissage". Sous entendu : ne menacez ni de licencier du personnel ni de diminuer vos activités de formation. "J'ai vraiment appris la Macron économie à Paris : faire pareil avec moins !", ajoute Henry Douais, qui avouera plus tard et à demi-mot : "certaines CCI ont peut-être manqué de projets".
Néanmoins le président persiste et signe : "certaines CCI vont avoir des difficultés d'investissement". Et de prendre pour exemple sa propre chambre : "le préfet (autorité de tutelle de la CCI, NDLR) nous a clairement dit que nous ne pourrons pas mettre en place notre prêt à taux zéro à destination des chefs d'entreprises".
Prochainement à Montpellier, les responsables des neuf chambres vont à leur tour rationaliser leurs dépenses : "pour l'instant rien n'est décidé, mais cela fait bien longtemps que notre organisation n'a pas été revue. Peut-être qu'on diminuera le nombre de chambre et que l'on arrêtera de démultiplier nos missions", avance Vincent Martin. La chambre consulaire entend aussi chercher d'autres ressources, à l'instar de leurs homologues d'Arles : "seulement 20 % de leur budget dépendent des dotations de l'Etat", conclut Henry Douais qui, ne s'est pas privé de lancer un appel à Damien Alary, ancien président du conseil général du Gard, "pour qu'il n'oublie pas son département".
Coralie Mollaret
*TFC : la taxe pour frais de chambre est payée par les entreprises et reversée par l'Etat aux CCI.
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