Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 18.10.2014 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 416 fois

PALOMA Rencontre avec The Dø

The Do en résidence à Paloma. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Succès fulgurant dont on retiendra un titre, On my shoulder, The Do s'est posé en résidence à Paloma pour peaufiner leur show avant ce qui s'annonce comme une tournée mondiale démentielle. Leur troisième album, Shake, shook, shaken, prouve qu'ils ont désormais les épaules bien plus larges.

Retraçant leur parcours tel une épopée sauvage incontrôlable, The Do fait partie de ces groupes qui se posent encore cette éternelle question : Pourquoi nous ? Une seule chanson, montée en tube planétaire alors qu'ils n'avaient pas fait dix concerts, et les voilà partageant l'affiche avec Method Man, The Kills, Arcade Fire. "Comment ne pas prendre la grosse tête ? Forcément, on a du la prendre à un moment donné. Mais heureusement, ça redescend très vite" confie Olivia Merilhati, la chanteuse au timbre reconnaissable parmi tant d'autres. Celle qui chantait cette paradoxale complainte infantile flirtant avec le sex appeal d'une lolita chemise à carreaux sortie tout droit d'un road movie des 90's, reconnait avoir grandi depuis. "Pour ce troisième album, j'avais envie d'écrire des choses moins individuelles, moins de "je", plus de "nous". Ça reste un peu poétique et surréaliste. Les thèmes sont principalement le courage, le dévouement, la solitude." Sans doute l'âge adulte nous pousse à avoir de tels sentiments, The Do flirt avec des thèmes fédérateurs d'une facilité déconcertante, tout en donnant des illusions de lendemain dansant à un public qui n'a pas besoin qu'on en rajoute une couche. "On est pas entrain de sauver des enfants de la famine, on fait simplement de la musique. Donc on peut pas parler de courage. Notre évolution artistique, c'est simplement comme un voyage, rien de plus. Est ce que c'est un risque commercial ? Peut être, mais faire toujours la même chose ça l'est aussi." précise Dan Levy, deuxième compositeur du groupe.

Quand on évoque les influences, The Do est à contre courant de ce à quoi l'on pourrait s'attendre. "Au début, Beck était très présent. Mais le hip hop surtout." précise Olivia. La musique électronique tient une part très infime, presque inexistante, et a une connotation péjorative pour Dan. "L'électro pour moi c'est un truc de club, c'est pas du tout ce qu'on fait. On utilise plus d'ordinateurs qu'avant, c'est vrai, et on travail d'avantage sur du numérique. Mais qui ne le fait pas ? L'analogique, ça concerne très peu de gens aujourd'hui." A l'aise avec son virage plus synthétique, à défaut d'employer le terme électro, The Do fait partie de ces groupes qui ont assimilé quelques notions vitales des transformations de ce métier. "Internet est un outil, il n'y a rien de mal là dedans. Les gens partagent eux même nos clips, nos chansons. Certains sont contre Spotify ? Nous on trouve ça génial, cette accessibilité infinie. La preuve, on a jamais eu autant de monde dans les festivals." Autrement dit, le disque est passé au second plan, la scène est redevenue le centre de préoccupation de ces groupes qui calibrent leurs chansons pour les interpréter face à un public, en y additionnant des images, des ambiances. "J'aimerais voler sur scène, je n'en ai pas parlé aux autres musiciens encore mais je prépare le terrain" plaisante Olivia. L'esthétique est contrôlée avec minutie, les images comptent tout autant que la musique. "En ce moment on travaille sur un projet de court-métrage lié à l'album. C'est le processus inverse. D'habitude, quand on fait de la musique au cinéma, elle passe au second plan."

"Method Man, il mange un citron avant de monter sur scène"

The Do.

Quand ils évoquent leurs souvenirs de tournées, leurs regards se croisent et trahissent une nostalgie palpable. "Le Mexique, c'était surprenant. mais surtout Istanbul en Turquie. La jeunesse y est super curieuse, super branchée, c'était déroutant." reconnait Olivia. Pour Dan, les rencontres artistiques sont inoubliables. "Se retrouver entrain de discuter avec Arcade Fire, ou écouter les conseils des Kills, c'était dingue. Mais en fait, on s'est vite compris, puisqu’on vivait le même truc. Bon eux, c'était multiplié par 100 (rire). Method Man, il mange un citron à pleine dent avant de monter sur scène, pour se donner du courage. Ça, c'est un truc marquant." Après une semaine de résidence à Paloma, le groupe s'est envolé hier pour jouer mardi prochain en banlieue parisienne dans un cadre intimiste, avant le grand saut. Une date à Paloma début novembre, une tournée en France et en Allemagne et ils s'envoleront pour l'Australie. Leur troisième album Shake, shook, shaken sorti le 29 septembre dernier, sent le carton à plein nez.

The Do + Sage + Ciadel

Vendredi 7 novembre 2014, 20h00.

Tarifs : entre 20 et 24 euros.

Baptiste Manzinali

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