Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 14.11.2014 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 255 fois

NÎMES Le procès pour diffamation du député UMP Claude Goasguen a bien eu lieu ce matin

Claude Goasguen. DR.

Après deux reports, le procès du député-maire UMP du 16 ème arrondissement de Paris Claude Goasguen a bien eu lieu ce matin au tribunal correctionnel de Nîmes. L'homme politique avait fait le déplacement en présence de ses avocats, mais sans les soutiens qu'il avait annoncé.

L'affaire remonte à début février 2014 où M. Goasguen avait déclaré lors d'une soirée privée en faveur du KKL - Fonds pour la création d'Israël- "Cette Shoah terrible qu’on n’ose plus enseigner dans les lycées tant on a peur de la réaction des jeunes musulmans qui ont été drogués dans les mosquées“. Le terme avait interpellé le président de l'observatoire des actes islamophobes, Abdallah Zekri, qui avait décidé de porter plainte pour diffamation contre le député. Après deux reports, d'abord initialement prévu le 24 juin dernier, repoussé au 11 septembre pour cause de retard dans l'envoi des conclusions de la défense de l'accusé, et finalement décalé au 11 novembre pour cause, cette fois, d'un déplacement en Russie, le procès a eu lieu ce matin du 14 novembre au tribunal correctionnel. Alors qu'il avait annoncé faire le déplacement accompagné de deux anciens ministres : Luc Ferry et Xavier Darcos, ainsi que d'un historien, l'homme s'est présenté seul, en présence de ses avocats.

"Le terme "drogué" est maladroit, je le reconnais" Claude Goasguen

Pour sa défense, son avocat a souligné que M. Goasguen "a fait le souhait d'exprimer l'importance qu'il attache à cette audience par sa présence". Pour sa défense, c'est avant tout la forme de la procédure qui a attiré l'attention de son avocat, soulignant le motif d'irrecevabilité de la plainte et estimant que la qualité de président de l'observatoire des actes islamophobes de M. Zekri était insuffisante pour recourir à un tribunal. S'expliquant longuement sur cet aspect, l'avocat de M. Goasguen a aussi précisé que trois qualifications juridiques de diffamation existaient, mais qu'aucune d'entre elles n'avaient été précisé dans la plainte. Invité à la barre, Claude Goasguen a alors déclaré au sujet de ce procès ; "Cela va me permettre de dire la vérité. Il n'y a rien de diffamatoire, c'est insultant. Le terme "drogué" est maladroit je le reconnais, mais cela signifiait simplement qu'il a un endoctrinement dans un certain nombre de mosquées, mais pas dans toutes. Dalil Boubakeur - président du culte musulman français - dit la même chose si l'on s'en réfère à ses déclarations dans un article du Figaro. J'ai toujours défendu le lien entre l'islamophobie et l'antisémitisme, c'est la première fois que je me retrouve devant un prétoire, j'en suis très meurtri."

Abdallah Zekri avait refusé un arrangement entre les deux parties

Au cours de la séance, M. Goasguen a déclaré avoir tenté de trouver un arrangement entre les deux parties et l'avait invité à participer à une réunion avec des membres de la communauté juive, ce que M. Zekri avait refusé. "J'ai essayé d'éviter la confrontation car la situation est fragile dans ce pays. Je regrette de devoir m'expliquer devant un tribunal " a précisé le député UMP à la sortie du procès. De son côté, Abdallah Zekri a déclaré "Je n'ai pas jugé utile de le rencontrer. Une mosquée est un lieu de prière, pas un lieu de débauche où l'on se drogue. Ce n'est pas juste un mauvais mot, cela nous a choqué. Ce matin, il a voulu noyer la chose en parlant de radicalisation et d'antisémitisme. Mais nous ne nions pas cela, bien au contraire, mais la communauté musulmane n'est pas responsable".

La défense du président de l'observatoire des actes islamophobes a demandé 5 000 euros d'amende pour dommage et intérêt ainsi que 1 500 euros pour remboursement des frais d'avocat, conformément à l'article 475 du code des procédures pénales. Après 3h30 de procès, le tribunal correctionnel a déclaré qu'il délibérera d'ici le 16 janvier 2015.

Baptiste Manzinali

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