NÎMES Najma Farès dresse un bilan environnemental de la bande de Gaza
Hier soir, Najma Farès, ingénieur en chimie industrielle, donnait une conférence à la Maison du Protestantisme sur la situation humanitaire et environnementale alarmante de la bande de Gaza.
Si la situation ne change pas d'ici 2020, une importante crise de l'eau à Gaza pourrait priver totalement les habitants d'eau potable, si l'on en croit l'intervention de Najma Farès à la Maison du Protestantisme hier soir. Cette ingénieur de l'Institut de l'environnement et de l'eau de Gaza de l'université Al Azhar est une habitué de cette zone, et a pu dresser un bilan précis des lieux. Après trois guerres consécutives, (2008-2009, 2012, et 2014) et alors que la bande de Gaza est sous blocus israélien depuis 2007, la situation sur place atteindrait des records d'insalubrité, forçant 365 000 palestiniens de Gaza à fuir leurs maisons. La guerre, en plus des pertes humaines, aurait provoqué une augmentation de la pollution qui toucherait désormais le secteur de l'agriculture locale et le taux de déchets très élevé aurait engendré la création de décharges sauvages. 80 % seraient d'origine domestique, et 1,1 % de sang et fluides corporels. Au total, 2 millions de tonnes de débris joncheraient les sols sur la bande de Gaza.
"Les israéliens auraient construit 27 puits pièges"
Concernant l'accès à l'eau, Najma Farès dénonce le déséquilibre entre les israéliens et les palestiniens, ces derniers auraient accès à 4 fois moins d'eau. Elle constate également une diminution de 60 % de la distribution d'eau, "qui est malgré tout contaminé même lorsque celle-ci est distribuée". 75 % des puits seraient contaminés par les nitrates, et 90 % par le chlorure. "Les israéliens auraient construit 27 puits pièges autour de Gaza qui siphonnent l'eau" a t-elle déclaré. 40 % des habitants de Gaza ville n'auraient pas accès à un système de tout-à-l’égout. Sur la côté, la situation n'est pas moins dramatique. Si 40 % des plages de la mer méditerranée de la bande de Gaza étaient polluées en 2013, en 2014, se seraient pas moins de 70 % des plages. Najma Farès a également souligné la catastrophe naturelle du fleuve Wadi Gaza, dont les israéliens auraient ouvert le barrage en janvier 2010, provoquant ainsi l'inondation des habitations voisines.
Baptiste Manzinali
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