Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 20.11.2014 - thierry-allard - 2 min  - vu 353 fois

BAGNOLS Cantonales : les communistes face au dilemme d’une alliance avec le PS

Jean-Michel Suau, Michel Tortey, Edouard Chaulet et Vincent Bouget, hier soir à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Qu’est-ce qu’on fait ? On participe ou pas ? » La question est venue de la salle, garnie d’une soixantaine de militants hier soir pour la première rencontre d’une série de quatre avec les conseillers généraux du groupe Communiste - Front de Gauche.

Il faut dire que les communistes sont actuellement dans le doute : faut-il continuer à participer à la majorité PS départementale ou rejoindre l’opposition lors des élections départementales (ex-cantonales) de mars prochain ?

« Si on ne participe plus, on donne les clés du camion à la droite »

Pour Jean-Michel Suau, conseiller général présent hier soir pour débattre, c’est clair : « j’ai été élu communiste pour me battre, de l’intérieur on est plus efficace qu’en regardant passer le train. »

Son homologue barjacois Edouard Chaulet explique que « l’attitude actuelle de la droite est de nous dire ‘quittez les vice-présidences que vous occupez’, alors ne nous le dites pas vous aussi ! Si on les quitte, ça arrange qui ? » Pour l’élu, il faut « éviter d’avoir en tous lieux un discours pas ajusté à la réalité concrète et locale. » En d’autres termes, faire du cas par cas.

Pour le nouveau secrétaire départemental du PCF Vincent Bouget, « le débat est lancé, la volonté du PCF est de s’inscrire dans la construction d’un mouvement anti-austérité qui n’est pas remise en cause dans le département. »

Si Vincent Bouget rappelle que « jusqu’ici les conseillers généraux PCF ont toujours été élus sur leurs noms », il estime aussi que « la gauche traditionnelle ne pourra pas être majoritaire au Conseil général sans les conseillers généraux du Front de Gauche. Si on dit qu’on ne participe plus à l’exécutif alors qu’on est nécessaires, on donne les clés du camion à la droite. » Le débat, sitôt posé, serait-il tranché ?

« Qu’est-ce que ça donnerait une alliance de circonstance ? »

Pas du tout à en croire la réaction de la salle à ces termes, avec notamment cette phrase lancée du fond : « C’est comme ça qu’on se fait avoir à chaque fois. »

Quelques minutes auparavant, le secrétaire de la section PCF du Gard rhodanien Michel Tortey s’était fait applaudir en affirmant que « si demain les conseillers généraux socialistes sont battus ils le devront à la politique gouvernementale. On joue un rôle, on pèse mais pas à n’importe quel prix. Qu’est-ce que ça donnerait une alliance de circonstance ? Il y a le rouleau compresseur Valls-Macron derrière ! » Rappelons ici que Michel Tortey et les communistes bagnolais ont quitté la majorité socialiste lors des dernières municipales, et n’ont plus d’élu au conseil municipal de Bagnols depuis.

Alors quelle solution ? Pour Jean-Michel Suau, « il faut passer de l’abstention à la mobilisation. » Une voix dans la salle suggère une action devant le Conseil général lors du vote du budget, car « voter ce budget veut dire qu’on accepte la politique d’austérité, engager le Front de Gauche dans l’idée qu’on s’en accommode localement. » Les deux conseillers généraux présents hier soir ne diront pas s’ils s’abstiendront lors du vote.

Trois autres rencontres de ce type sont prévues, mardi à Alès, mercredi à Nîmes et le jeudi 4 décembre au Vigan. Des rencontres qui verront sans doute d’autres débats sur les cantonales. Ça tombe bien, puisque comme l’a rappelé Vincent Bouget : « Les militants sont souverains. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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