ALÈS Jalil Benabdillah, vice-président de l'agglomération : "Je n'ai pas ma carte à l'UMP"
À l’occasion de la rentrée, Radio Grille Ouverte a lancé une émission mensuelle dédiée à l’actualité, avec un invité fil rouge interrogé par les médias locaux que sont RGO, Midi Libre, La Marseillaise, Radio Totem, Radio Interval et Objectif Gard. Jeudi dernier, c’est Jalil Benabdillah, fondateur de l'entreprise alésienne SD Tech et vice-président d'Alès Agglo qui répondait aux questions des journalistes.
Les journalistes : Créée en 1999, votre entreprise de nano-technologies SD Tech compte aujourd'hui 35 salariés et ouvrira un nouvelle usine l'an prochain. Pourquoi avoir choisi le bassin alésien pour bâtir votre réussite ?
Jalil Benabdillah : Nous sommes deux ingénieurs formés à Montpellier et à Alès. On aurait pu rester dans une grande ville mais on a choisi de revenir car la capitale cévenole a du potentiel. Je veux rendre hommage à la vision de Max Roustan qui nous a épaulé. En 1999, nous étions à contre-courant. On parlait de bug de l'an 2000 et on avait du mal à soutenir une entreprise axée sur les nouvelles technologies.
LJ : Concrètement, que sont les nano-technologies ?
JB : Les nano-poudres sont des particules fines invisibles à l’œil nu. Elles doivent être minuscules pour être exploitées. Notre travail est de les réduire et les calibrer pour répondre à la demande.
LJ : Quelle est la force de votre entreprise ?
JB : On a créé un savoir-faire complexe pour protéger nos brevets et se protéger de la concurrence. Nous sommes multisectoriels, nous travaillons aussi bien avec Airbus que Michelin. Par contre, on ne travaille que sur des petites échelles.
LJ : SD Tech vient d'obtenir le label diversité, comme 3% des entreprises françaises. Que récompense-t-il concrètement ?
JB : Je n'ai aucun critère de discrimination à l'embauche. J'encourage notamment à embaucher les séniors. Je me sens concerné par ces problématiques de discrimination et je les connais. C'est une véritable volonté quotidienne de mettre l'humain d'abord.
LJ : Vous parlez de potentiel pour Alès. C'est une affirmation qui ne fait pas l'unanimité. En quoi le bassin est-il porteur selon vous ?
JB : On a gagné de la population. Certes il y a la crise et les difficultés mais cette ville détient une dynamique positive, elle essaie d'avancer. N'importe quelle entreprise peut vivre et se développer sur ce territoire, il suffit qu'elle ait envie de s'y installer. C'est une question de choix.
LJ : Vous qui êtes désormais à la tête du développement économique à l'agglomération, comment incitez-vous concrètement les entreprises à s'installer sur Alès ?
JB : L'agence de développement économique Myriapolis, pilotée par la CCI et l'agglo, conseille les entreprises sur leur implantation avec une vision globale du territoire. Hier, j'ai eu un entretien avec une grosse entreprise de numérique. Elle veut aller à Montpellier. Mais j'ai essayé de lui montrer que notre bassin comportait plus d'opportunités qu'une ville saturée où ça se bouscule de partout.
LJ : Pourquoi avez-vous accepté de travailler aux côtés de Max Roustan ?
JB : Je le connais depuis longtemps et j'ai été agréablement surpris qu'il me propose de s'engager avec lui. Je ne pouvais pas dire non et je voulais rendre à la ville ce qu'elle m'avait donné. J'ai la prétention de dire que je donne beaucoup d'énergie à mener des projets difficiles et ambitieux. C'est un honneur qu'il m'accorde cette confiance.
LJ : Partagez-vous les idées de l'UMP ?
JB : Mon engagement n'est pas un acte politique. J'ai des idées et il les respecte. J'ai d'ailleurs également travaillé avec Blanc, Frêche et Bourquin. J'ai une vision pragmatique. Je suis pour le respect de la démocratie et je ne reviens pas sur le mariage pour tous par exemple. Si telle est votre question, je n'ai ni ma carte à l'UMP, ni au PS. Je soutiens un homme, pas un parti. D'ailleurs, lors de la campagne des municipales, Max Roustan n'a pas mis en avant sa couleur politique.
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