Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 10.12.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 288 fois

FAIT DU JOUR Travail le dimanche : Nîmes s'empare du débat

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A Nîmes, l’extension des ouvertures le dimanche se heurte à l'opposition des commerçants et du Front de Gauche. Partagée sur le sujet, une partie de l'UMP soutient la mesure et pousse le gouvernement à aller plus loin. 

La loi Macron pour la croissance et l'activité n'a pas finit de faire polémique… Présentée ce matin au conseil des ministres, le texte prévoit notamment l’extension des ouvertures le dimanche, comme en 2011 sous Nicolas Sarkozy,. “ L'objectif est de dégager des leviers de croissance pour renouer avec l’emploi”, explique la députée socialiste Françoise Dumas. Soutien de la première heure du gouvernement Valls, la Nîmoise se veut rassurante face à la fronde de la gauche et d’une partie de la droite : “l’ouverture dominicale n’est qu’un centième du texte et n’est pas faite pour bafouer les droits des salariés”. 

La députée PS Françoise Dumas sur l'extension des ouvertures dominicales : " C'est une possibilité donnée aux maires pour impulser une dynamique de croissance sur leur territoire". Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Aujourd’hui, les commerces peuvent ouvrir cinq dimanches par an (à l’exception des secteurs où la production est continue, des PUCE – périmètres urbains d’usage de consommation exceptionnelle - et zone d’activité touristique, NDLR). Cette année, la ville en concertation avec les commerçants a fait le choix d’ouvrir les deux dimanches pendant les soldes d'été et trois dimanches avant Noël. La loi Macron prévoit de passer de cinq à douze dimanches. “C'est une possibilité donnée aux maires qui pourra, avec les associations de commerçants, créer une dynamique économique sur leur territoire“, poursuit Françoise Dumas.

Les Nîmois vont-ils plus consommer ?

En période de fête, on sait que les consommateurs qui veulent faire plaisir font moins attention à leur budget. Cela a un sens d'ouvrir à Noël", avance Catherine Couttet. Toutefois la présidente des associations de commerçants de Cap Costières, ne pense pas qu'au quotidien, l’extension du travail le dimanche, permettrait d’accroître l’activité : “si on achète une veste le mercredi, on ne va pas en acheter une autre le dimanche“.

Même constat du côté des commerçants du centre-ville. Danielle Paoli, présidente de l’association Terre de Commerces l’assure : “cette mesure a été faite pour les grandes enseignes. Pour une petite entreprise, ouvrir le dimanche entraine des coûts supplémentaires : il faut payer double ses salariés et donner un repos compensateur (régit par les conventions collectives, selon le secteur d’activité, NDLR) et nous n’avons pas le personnel nécessaire pour le faire". Et d'ajouter : "si les concurrents ouvrent nous devrons aussi le faire pour ne pas perdre des parts de marché, cela qui annule le principe de volontariat".

"Pour une petite entreprise, ouvrir le dimanche entraine des coûts supplémentaires", plaide Danielle Paoli, présidente de Terre de Commerces. Photo : Droits réservés.

A l’UMP, le sujet fait débat tant au niveau national que local. Ancien commerçant, le secrétaire départemental adjoint UMP Richard Tibérino est plutôt réticent à cette idée : “nous ne sommes ni au boulevard des Italiens ni aux Champs-Elysée où des cars remplis de touristes Japonais affluent chaque semaine pour consommer“. Le Premier adjoint à la ville de Nîmes Franck Proust et l’adjoint au commerce Pascal Gourdel, deux anciens militants de Démocratie Libérale, voient les choses différemment. “La société a changé : regardez les achats effectués sur Internet ! Si les gens achètent sur le Web, c’est bien souvent parce qu’ils n’ont pas le temps de le faire la semaine“, soutient Pascal Gourdel.

Quand à Franck Proust, il incite à avoir “une approche plus marketing” du dossier : certains achats se font à deux, comme les voyages ou les voitures. Souvent, le couple n’a que le dimanche pour les effectuer“. Si les deux adjoints sont séduits par la mesure, ils appellent le gouvernement à plus de cohérence : “on ne peut pas demander aux entreprises d’ouvrir le dimanche, sans toucher aux 35 heures et à la baisse des charges qui incombent les petites entreprises. Il faut une réforme globale“. Des chantiers sur lesquels que l’UMP au pouvoir ne s’est jamais vraiment aventurée.

Totem de la gauche

“Avec cette mesure, tous nos repères familiaux et sociaux sont fragilisés", assure Sylvette Fayet, conseillère municipale Front de gauche à la mairie de Nîmes. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Avec cette mesure, le divorce déjà consommé entre le PS et ses partenaires de gauche enterre tout espoir de réconciliation. Pour la conseillère municipale PCF Sylvette Fayet : "Cette une remise en cause du droit du travail est inacceptable (…) On s’appuie sur les difficultés des gens et on propose des solutions individuelles. Par exemple, si les étudiants avaient une meilleure condition, ils ne seraient pas obligés de travailler“. La gauche et les syndicats dénoncent aussi les pressions des patrons sur les salariés pour les obliger à travailler.

Avec cette mesure, tous nos repères familiaux et sociaux sont fragilisés. Ce jour est un moment pour se retrouver en famille ou entre amis et vivre ensemble”, soutient l’ex-candidate aux municipales nîmoises qui conduisait la liste Vivons Nîmes Ensemble.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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