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Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 14.12.2014 - elodie-boschet - 3 min  - vu 562 fois

PORTRAIT DU DIMANCHE Sylvia Wilson, fondatrice d'un orphelinat en Indonésie

Sylvia Wilson, fondatrice de l'orphelinat "Sitinoraiti" à Sumatra. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

Elle s'appelle Sylvia Wilson et vit à Barjac depuis quatre ans. Cette Indonésienne, professeur de Taï Chi, a fondé un orphelinat à Sumatra après le tsunami de 2004.

Il y a 10 ans, au lendemain de Noël, une vague meurtrière ravageait les côtes des pays de l'océan indien, entraînant la mort de 230 000 personnes et faisant des centaines de milliers de blessés. Dans cette terrible catastrophe, certains ont tout perdu : leur famille, leur maison et leurs souvenirs. Des enfants se sont retrouvés seuls et ont été recueillis par des voisins, des oncles, des grands-parents.

Face à cette tragédie, Sylvia Wilson, qui a quitté son pays pendant son enfance, a voulu apporter son aide aux Indonésiens sinistrés en créant un orphelinat sur l'île de Sumatra, au bord d'un magnifique lac. Baptisée Sitinoraiti (lumière du cœur en indonésien, Ndlr), la maison d'accueil a vu le jour en 2009, après plusieurs mois de travaux et grâce aux dons de l'ONG Le geste d'amour que Sylvia Wilson préside. Elle accueille aujourd'hui huit enfants qui ont à présent toutes leurs chances de se construire un bel avenir.

L'orphelinat Sitinoraiti est situé dans le village de Pangururan.

Offrir l'école aux jeunes

"Les enfants que nous avons pris à Sitinoraiti n'allaient pas à l'école. Ils travaillaient très dur et mangeaient très peu. Depuis qu'ils sont arrivés à l'orphelinat, ils vont à l'école du village et mangent à leur faim", explique Sylvia Wilson, directrice de l'établissement. C'est sur la petite île de Nias, au large de Sumatra, que la professeur de Taï Chi est allée chercher ses protégés. "Pour rejoindre l'orphelinat, nous avions deux jours de voyage : 11 heures de bateau et 12 heures de voiture. C'est très dur pour les enfants car ils n'ont jamais quitté leur village", raconte t-elle.

A la maison d'accueil, ils sont accueillis par Ganda et Yuli, un couple qui s'occupera des petits Indonésiens jusqu'à ce qu'ils deviennent autonomes. "Ils quitteront l'orphelinat lorsqu'il iront faire des études supérieures. Je fais en sorte de trouver les financements nécessaires pour qu'ils puissent continuer à étudier. Je leur ai fait la promesse que je serai toujours là pour eux", confie Sylvia Wilson.

Les enfants de l'orphelinat avec Sylvia, Ganda et Yuli.

Des dons pour vivre

Aujourd'hui, l'orphelinat vit grâce aux dons. Mais ils ne sont plus suffisants pour assurer le bon fonctionnement de la maison. "Si dans trois mois je n'ai pas trouvé d'autres financements, je ne sais pas comment nous allons faire pour continuer", s'inquiète t-elle. D'ailleurs pour Noël, Sylvia Wilson n'a pas pu rassembler l'argent nécessaire pour permettre aux enfants d'aller voir leur famille.

Pour vivre, Sitinoraiti a besoin de 900 euros par mois. Ce montant comprend le loyer, les repas et l'uniforme pour l'école. "Si 40 personnes nous donnaient 16 euros chaque mois, nous pourrions continuer à exister. Je ne comprends pas pourquoi je ne trouve pas ces personnes-là", regrette t-elle.

Quoi qu'il arrive, Sylvia Wilson fera tout pour tenir sa promesse. Pas question pour elle d'abandonner ces enfants, qu'elle considère comme siens. "Quand ils sont malades, je suis malade", avoue t-elle. Deux fois par an, avec son mari, elle leur rend visite le temps de quelques semaines. Ils y sont allés en novembre dernier, pour le tournage de l'émission de Zone interdite intitulée "Tsunami : la catastrophe su siècle" et diffusée dimanche 30 novembre sur M6. On y découvre Sitinoraiti, cet orphelinat qui a offert une seconde vie aux petits Indonésiens.

www.sitinoraiti.com

Elodie Boschet

Elodie Boschet

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