Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 29.12.2014 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 323 fois

NÎMES Les images chocs de Dysturb investissent le centre ville

Le collectif Dysturb s'affiche à Nîmes. (Photo Yoan Valat)

Le collectif Dysturb s'affiche à Nîmes. (Photo Yoan Valat)

Depuis hier matin, des photographies 4 x 3 m en noir et blanc sont apparues place du Chapitre et rue  de l'Agau à Nîmes. Elles sont l’œuvre de photojournalistes du monde entier, et issus du collectif Dysturb.

Dans la nuit de samedi à dimanche, Yoann Valat, photographe nîmois du collectif Dysturb, a organisé une opération collage dans le centre ville comme il en a l'habitude à Paris. Une action qui a pour but d'informer les gens par le biais de photographies qui n'ont pas trouvé preneur dans la presse. "Certaines photos ne se sont pas vendues, il y a de moins en moins de commande de la part des journaux. Ils prennent de moins en moins le risque d'envoyer des reporters aux quatre coins du monde et d'être obligé de les payer" déplore Yoann. Du coup, au lieu de laisser ces photos invisibles au grand public, Dysturb les imprime en grand format, 4 x 3 mètres, et les colle dans des lieux de passages. Une légende explique le contexte géopolitique de l'image qui est imprimée en noir et blanc pour donner plus de contraste. À Nîmes, trois photographies démontrent la montée des eaux et le réchauffement climatique, ainsi que des jeunes noirs américains qui observent une troupe de police à Ferguson. Une autre image prise dans un hélicoptère témoigne de l'angoisse vécue par une famille qui fuit une région de l'Irak.

"Il y a un manque de sujets majeurs dans les magazines"

Désormais réputé internationalement, le collectif a gonflé ses rangs et fait appel à des contributeurs extérieurs au projet. "Dysturb a fait le tour du monde, donc maintenant on repère des photos via des blogs notamment, ou sur internet, et on prend contact avec le photographe pour qu'il nous les envoie en très grande résolution." Ces images sont l’œuvre de grands photographes comme Moises Saman, et ont été commandées par le New York Times. Yoan Valat, au même titre que son collectif, dénonce une hiérarchie de l'information déviante qui laisse des sujets majeurs pour une actualité plus "chaude". "Il y a un manque de sujets majeurs dans les magazines." La guerre en Irak, la Tchétchénie, Ebola, Ferguson, autant de sujets évoqués ici et là, mais trop rapidement oubliés. Dure loi de l'information en temps réel. Mais loin d'être un collectif hors-la-loi et contestataire, Dysturb souhaite évoluer dans un sens pédagogique en travaillant main dans la main avec le ministère de l’Éducation Nationale, en organisant des journées éducatives, des discussions avec des enfants et adolescents de 8 à 17 ans. À Perpignan, une collaboration est née avec le maire afin d'harmoniser les affichages. Un projet qui a du sens, et qui revalorise le travail de ces photojournalistes qui parcourent le monde dans des conditions souvent très dangereuses, afin d'alerter, par un simple cliché, la réalité du monde tel qu'il est.

Les photographies du collectif Dysturb sont visibles place du Chapitre, rue de l'Agau et rue de la Prévoté.

www.yoanvalat.com/

www.dysturb.com/

Le collectif Dysturb s'affiche à Nîmes. (Photo Yoan Valat)

Le collectif Dysturb s'affiche à Nîmes. (Photo Yoan Valat)

Baptiste Manzinali

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