Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 05.01.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 469 fois

FAIT DU JOUR Le vinyle, objet de culte chez 340 ms

Disquaire 340 ms à Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Alors que la presse spécialisée annonce un retour en force du vinyle depuis quelques années, la boutique 340 ms à Nîmes officie depuis 25 ans. La mode passe, les inconditionnels restent.

Au numéro 2 de la rue Auguste Pellet, une enseigne fait les beaux jours des passionnés de musique. 340 ms est une institution nîmoise où se mêlent les classiques du rock et du jazz, avec des découvertes plus confidentielles parues sur des labels indépendants. L'histoire commence en 1980, quand Jean-Marie Vallès, beau père de l'actuel gérant Alexandre, déplore le manque de diversité musicale chez les disquaires locaux, et ouvre sa propre boutique. "Il vendait du jazz, du rock, du blues, tout ce qui était hors variété." précise Alexandre. Très vite, M. Vallès se fait garant d'une musique plus indépendante, qui sort des sentiers battus. Après la rue Régale, la boutique déménage place du marché au début des années 90, puis finit à l'adresse actuelle en 1997. Alexandre, à l'époque étudiant en faculté, commence à travailler dans la boutique vers les années 2000.

Disquaire 340 ms à Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

"Il m'a fait ma culture musicale, comme pour pas mal de jeunes nîmois."

En 2010, Jean-Marie Vallès prend sa retraite, et lègue définitivement le flambeau à Alexandre qui s'entoure de Fabien Tolosa, musicien et ami de longue date et s'attèle à faire vivre cette enseigne mythique. Avec une émotion à peine dissimulée, il évoque la mort de Jean-Marie Vallès survenue en avril 2014. "Il avait une telle connaissance, c'était phénoménal. Il m'a fait ma culture musicale, comme pour pas mal de jeunes nîmois." Grâce à lui, Alexandre s'initie très jeune à Jimi Hendrix, John Coltrane, John Martin, le label Blue Note.

Après un petit relooking et un réaménagement des horaires d'ouverture, Alexandre et Fabien tentent rapidement de développer une action culturelle autour de 340 ms. Vente de tee-shirts, expositions, showcases, une nouvelle clientèle pousse la porte de la boutique. Et malgré tout, la jeunesse manque. "La moyenne d'âge de notre clientèle est de 35-40 ans. C'est un changement de génération. Quand j'étais ado, la première chose que je faisais dans une ville, c'était de chercher les disquaires." Le téléchargement illégal y est pour beaucoup aussi. Paradoxalement, la presse spécialisée parle d'un regain du vinyle depuis quelques années.

Le vinyle, objet de culte indémodable

Disquaire 340 ms à Nîmes. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Pire, les fabricants n'arriveraient pas à suivre. Alexandre tranche. "Oui c'est vrai qu'il y a un boom du vinyle. Il y a quand même une jeune génération qui a cette passion du son, de l'objet. Le rock y est pour beaucoup. Mais même si les ventes ont augmenté, ça n'a rien à voir avec les années 80-90. On est toujours dans un marché de niche."

Dans une époque où le recyclage du passé est de mise, le vinyle serait lui aussi un objet de culte, comme un fossile témoin d'un temps révolu. Culture du vintage sans doute. Mais au-delà des effets de mode, c'est la qualité sonore et la durée de vie qui font la renommée de l'acétate, bien plus élevé que le compact disc. Toujours tournée vers le jazz et le rock, la boutique 340 ms a élargi sa gamme et propose aujourd'hui du hip-hop, de la musique électronique et expérimentale, sans pour autant renier l'identité de la boutique.

Selon Nielsen Soundscan, système de récolte de donnée des ventes de produits musicaux, 9,2 millions de vinyles se seraient vendus rien qu'aux Etats-Unis en 2014, soit 52 % de plus qu'en 2013.

Quelques perles à dénicher chez 340 ms :

Laetitia Sheriff, Pandemonium

Shabazz Palaces, Lese Majesty

Guillaume Perret, The Electric Epic

Harold Martinez, Dead Man

Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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