Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 14.01.2015 - elodie-boschet - 2 min  - vu 148 fois

ALÈS Charlie Hebdo : à 8h, les kiosques étaient déjà dévalisés

Béatrice, buraliste sur la place Saint-Jean, a mis un chapeau "Plus de Charlie" pour éviter de répéter la même chose aux clients. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

"Plus de Charlie", ne cessent de répéter ce matin les buralistes alésiens, dévalisés dès l'ouverture de leurs kiosques. Une semaine après les attentats qui ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo, des millions de Français se sont rués dans tous les points de vente de l'Hexagone pour découvrir le dernier numéro.

Mahomet est en une du Charlie Hebdo de ce mercredi.

"Ça fait une heure que je cherche. Je suis déçu car j'achète Charlie Hebdo quasiment tous les mercredis et aujourd'hui il est entre les mains de personnes qui ne le lisent jamais", regrette Amélie, à Alès. Demain, elle recommencera sa tournée des kiosques et continuera les jours suivants, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin le "journal des survivants".

Imprimé exceptionnellement à 3 millions d'exemplaires, le numéro était déjà en rupture de stock tôt ce matin. Si les buralistes ont reçu un nombre de journaux plus important que d'habitude, il n'était pas suffisant pour satisfaire la demande de la population. "J'ai reçu 10 exemplaires ce matin pour 500 commandes. Tout est parti en 30 secondes", indique Maxime, du tabac de la Meunière. Il est un peu plus de 9 heures mais certains clients tentent encore leurs chances, comme Éliane, une dame âgée : "Je venais exprès pour acheter Charlie Hebdo, même si je le fais rarement... Mais ils ont tous été vendus, c'est quand même bon signe"

Au tabac de la place Saint-Jean, Béatrice a collé deux affiches "Plus de Charlie" sur la porte d'entrée et une troisième à la caisse. "Comme les gens continuent à me demander s'il m'en reste, je l'ai aussi écrit sur mon front", sourit-elle, avec son chapeau blanc. "Au lieu de 4 exemplaires, nous en avons reçu 27, que je n'ai même pas mis en vente puisque j'avais 300 réservations. Je m'attendais à en recevoir plus que ça, c'est une aberration", ajoute la buraliste. Au kiosque Le Marigny, rue Saint-Vincent, Isabelle a privilégié les lecteurs réguliers de Charlie Hebdo et s'est heurté à des clients parfois agressifs : "Ils m'ont tiré par l'épaule alors que je descendais de ma voiture. Ils ne comprennent pas pourquoi nous n'avons plus rien. Pour eux, nous faisons mal notre boulot".

Pendant 15 jours, les points de vente seront réapprovisionnés chaque matin. Il faudra donc s'armer de patience et de courage pour pouvoir lire le numéro 1178 de Charlie Hebdo, tristement historique.

Les kiosques seront réapprovisionnés pendant 15 jours. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

Elodie Boschet

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