Dès demain, le théâtre du Cratère accueille la Compagnie Impérial, un collectif de musiciens virtuoses dont le style oscille entre jazz et musiques africaines, en passant par des bals folkloriques déjantés. Rencontre avec Gérald Chevillon et Damien Sabatier, les deux saxophonistes de la troupe.

Objectif Gard : Comment est née la Compagnie Impérial et de quelle manière se définit-elle ?

Damien Sabatier : La Compagnie Impérial existe depuis 2012 mais notre première formation date de 2009. Aujourd'hui, nous nous exprimons à travers trois formules : l'Impérial Quartet, l'Impérial Orphéon et l'Impérial Pulsar, à travers lesquelles nous montrons les différentes facettes de notre compagnie. Nous revendiquons un travail collectif aux spécificités instrumentales assez fortes, puisées dans le jazz pour le quartet, le folklore populaire pour l'Orphéon et les musiques mandingues pour le pulsar.

O. G. : Vous êtes plusieurs musiciens au sein du collectif. De quelle façon vous êtes-vous rencontrés ?

Gérald Chevillon : Damien et moi, nous sommes des amis d'enfance, lui est Drômois, moi Ardéchois. Nous avons appris la musique ensemble et nous avons tout deux eu envie de devenir musiciens professionnels. Pendant plusieurs années, nous avons multiplié les expériences, joué dans la rue, développé une complicité et une complémentarité qui nous ont permis de faire plein de rencontres dont Antonin Leymarie, notre batteur et Rémy Poulakis, accordéoniste-chanteur. Joachim Florent, le bassiste, a fait ses études de musique avec nous. Nous sommes tous originaires des quatre coins de France mais nous voulons vraiment jouer ensemble et l'éloignement ne nous fait pas peur. C'est au contraire un atout grâce auquel notre diffusion va au-delà des frontières régionales.

O.G. : Justement, jusqu'où va t-elle cette diffusion ?

D.S. : Nous sommes présents à travers la France mais aussi en Europe. Nous jouons aussi bien dans des grands théâtres et sur des scènes nationales que dans des villages ruraux. Nous avons des dates jusqu'en 2017. Notre dernier projet, pour Impérial Pulsar, nous a mené jusqu'à Bamako.

O. G. : Les concerts ont eu lieu cette semaine dans les petits villages cévenols de Salindres, Cendras et Saint-Germain-de-Calberte. Quel accueil le public vous a-t-il réservé ?

G.C. : Nous étions déjà venus jouer en 2013 à Chamborigaud, Uzès, Génolhac, Bagnols-sur-Cèze et Saint-Ambroix. Certains se souvenaient de nous et sont revenus nous voir cette semaine ! L'écoute a été formidable et l'accueil très chaleureux.

O. G. : Les trois soirs, vous avez joué sous la « formule » Impérial Orphéon, est-ce celle qui a le plus de notoriété ?

D.S. : Pas forcément. L'Impérial Orphéon est un bal de musiques populaires et folklores qui viennent d'un peu de partout. Avec deux saxophones, un accordéon et une batterie, l'orchestration est très particulière et offre un bal assez atypique qui tourne de plus en plus dans des festivals de cirque, de théâtre ou de danse. Mais l'Impérial Quartet marche aussi beaucoup, c'est d'ailleurs le socle de notre compagnie. Nous avons rencontré des gens qui habituellement n'aiment pas le jazz, mais l'ont redécouvert autrement à travers cette formation là.

O.G. : Qu'avez-vous envie de susciter chez votre public à travers ces trois identités ?

G. C. : Nous avons envie d'éclairer les lanternes, autrement dit d'animer les esprits, susciter la curiosité, rajouter des codes de compréhension dans la vie des gens. Nous voulons être un outil de décrassage et d'ouverture des oreilles, sans aucune prétention.

O. G. : Aurons-nous l'occasion de vous revoir en Cévennes ?

D. S. : Nous sommes artistes associés au Cratère pour une collaboration d'une durée de trois ans, jusqu'en 2016. Cela passe par des concerts, des actions pédagogiques sur le territoire, etc. Nous sommes donc présents très régulièrement à Alès et il y a des chances que nous proposions d'autres concerts en Cévennes cet été.

La Compagnie Impérial sera en concert au Cratère les 19 et 22 janvier à 19h et les 20 et 21 janvier à 20h30. Réservez votre place ici.

Site internet : compagnieimperial.com

Propos recueillis par Elodie Boschet