Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 19.01.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 840 fois

FAIT DU JOUR Alès, temple historique de la chaussure

Les Converse vendues par Carnaby. EL/OG

Certains disent même que c'est la capitale de la chaussure. Forte de trois grands indépendants historiques, Alès reste aujourd'hui une référence en matière de souliers à l'échelle de la région, et au-delà. Son secret : un éventail de marques quasi-exhaustif.

Tamaris, Spiral, Converse, Ink ou Moma, plus de 160 marques de chaussures seraient représentées dans la petite ville d'Alès. Un large choix qui attire des habitants de toute la région depuis plusieurs dizaines d'années. De Montpellier à Avignon, en passant par Nîmes et Aix-en-Provence.

"De nombreuses marques comme Spiral sont sous-représentées à Montpellier parce que la ville compte beaucoup de succursales qui touchent un peu à tout", précise Jacques Fabre, dont la famille est installée depuis 90 ans dans le centre-ville. L'entrepreneur dispose d'une quarantaine de marques de moyenne gamme. "Nous adaptons notre offre aux besoins des clients. Nous proposons des bottes aux mollets très larges ou très fins. Peu de boutiques le font". Dans le magasin, Corinne, 60 ans, Bordelaise, confirme  les dires du commerçant. "Les prix sont trop élevés à Bordeaux et les indépendants se raréfient. Il y a plus de choix ici. J'ai acheté deux paires aujourd'hui, et je vais revenir!"

De son côté, Carnaby, qui totalise trois boutiques haut de gamme dans la capitale cévenole, a été créé en 1970. "Pour les Converse par exemple, on laisse le basique aux autres. On sort des collections dans les collections en effectuant nos propres sélections. On propose des versions plus créatives. Même si elles sont plus difficiles à vendre. Ça limite aussi la contrefaçon", assure Stéphen Darmon, directeur du magasin Homme. Et de poursuivre : "Alès dispose de trois grands indépendants historiques. Ça participe aussi à la notoriété de la ville. A Nîmes ou Montpellier, ceux qui existent disparaissent très vite".

Corinne, originaire de Bordeaux, se chausse chez Fabre, installé depuis 90 ans. EL/OG

Le troisième chausseur Tournaire, qui dispose lui aussi d'un large spectre de marques connues comme Geox, a refusé de répondre à nos questions. Son concurrent Fabre admet que c'est son arrivée dans les années 70 qui a "boosté" le marché sur la ville. "Quand il est arrivé, on a dû s'adapter", note Jacques Fabre.

Une renommée à l'avenir incertain

Le marché est donc quasi-saturé à Alès. Les entrées de gamme étant assurées par les grands groupes comme Gémo ou La Halle aux chaussures. Selon Jean-Claude Darmon, il y a 10 ans, 40 % de la clientèle de Carnaby venait de l'extérieur. Certains sont même Parisiens ou étrangers. Toutefois, ils ne représentent aujourd'hui plus que 10 %. "Les villes alentours se sont équipées", souligne le patron qui va céder son affaire à son fils pour prendre sa retraite dans quelques semaines. A Nîmes notamment, quelques grandes boutiques se sont ouvertes en concurrence directe avec certaines marques proposées par le chausseur, en plus grande quantité. Sans compter l'explosion de la vente en ligne. "Nous proposons un véritable service que l'on ne retrouve pas ailleurs", se défend Stéphen.

Chez Fabre, le patron constate à l'inverse une recrudescence du nombre de clients non-alésiens, due à la croissance du tourisme et des résidences secondaires. "Ils représentent une partie importante de notre chiffre d'affaires mais je ne peux le chiffrer", insiste-t-il. Cependant, le commerçant approche de la retraite, tout comme son confrère Tournaire. Et la relève est loin d'être assurée.

Eloïse Levesque

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