POLÉMIQUE Pluie de critiques sur Laurent Burgoa après ses propos sur les ghettos
Ce matin dans Midi Libre, l'adjoint au maire de Nîmes délégué à la rénovation urbaine et candidat déclaré à la présidence du conseil général du Gard, Laurent Burgoa, s'est exprimé suite à l'article du Journal du dimanche et les ghettos en France et dans le Gard. Dans une carte établie par l'hebdomadaire, trois "ghettos gardois" sont ciblés : Mas-de-Mingue, Chemin-bas-d’Avignon et Pissevin.
Pour le responsable politique, cette situation puise ses origines dans la politique conduite par Emile Jourdan, maire (PCF) de Nîmes de 1965 à 1983. Et de tacler : "On était devant Montpellier, on est loin derrière. On a même été jusqu’à refuser qu’IBM s’implante ici". En ce début d'année, propice aux bons souhaits, Laurent Burgoa appelle donc à une meilleure répartition des logements sociaux dans le cadre de la nouvelle ANRU.
Ces propos ont mis le feu aux poudres à gauche. De nombreuses personnalités politiques ont vivement réagi comme la députée PS du Gard Françoise Dumas, Catherine Bernié-Boissard conseillère municipale PCF de Nîmes, Jean-Paul Boré, porte-parole de l'association politique Tous Pour Nîmes.
www.objectifgard.com vous propose un tour d'horizon des réactions sous fond de prochaines échéances électorales :
Françoise Dumas : "La gauche n’étant plus en responsabilité à Nîmes depuis 2001, et l’UMP ayant gouverné au plan national jusqu’en 2012, la question se pose de savoir ce que Monsieur Burgoa et ses amis ont fait pendant toute cette période, pour changer la situation des quartiers défavorisés et de Nîmes, globalement ? (…) Et pourquoi a-t-il fallu attendre 2014 pour qu’enfin, grâce à François Lamy, ancien ministre de la Ville, et à mon appui, le Mas de Mingue intègre, avec Pissevin, le nouveau programme de rénovation urbaine ? (…) Ces questions que j’adresse à Laurent Burgoa témoignent d’un refus d’assumer ses responsabilités, ce qui est un comble pour celui ambitionne d’exercer celles de sa famille politique voire, dit-on, du Département du Gard ; car ceci revient à fausser le débat public.."
Catherine Bernié-Boissard : "M Burgoa qui prétend à de hautes responsabilités départementales, ignore même l'histoire de Nîmes. Le débat sur la rivalité entre Nîmes et Montpellier est tranché avant 1965, sous la municipalité d'Edgar Tailhades. L’Etat fait de Montpellier la capitale régionale. De Nîmes, la direction régionale de la SNCF passe à Montpellier. Profitant du potentiel universitaire de cette dernière, IBM inaugure le chantier de sa nouvelle usine le 1er décembre 1964, pour une mise en fonctionnement de l’entreprise en juin 1965. Emile Jourdan n’a donc pu refuser l’installation d'IBM avant son élection le 21 mars 1965..."
Jean-Paul Boré : "Laurent Burgoa ne sait plus quoi faire pour exister. L’ambition le fait dériver vers des polémiques complétement stériles en montrant la paille dans l’œil du voisin pour ne pas voir la poutre qui est dans le sien. Accuser une gestion de 50 ans en arrière pour toute justification de son propre immobilisme n’a pas d’avenir. Je lui suggère plutôt d’intervenir ensemble auprès du Président de l’Agglomération pour remettre à plat le projet des quartiers Pissevin-Valdegour afin qu’ils deviennent de véritables bassins de vie."
Christian Bastid : "L’an dernier, à l’occasion d’une séance du conseil général, Laurent Burgoa avait affirmé que c’est Emile Jourdan, maire de Nîmes de 1965 à 1983, qui avait « refusé » l’installation d’IBM à Nîmes. Renvoyé à ses études d’histoire locale par notre collègue Patrick MALAVIEILLE, lui rappelant que c’est la municipalité précédente, dirigée par Edgard Tailhades, qui n’avait pas réussi à faire aboutir ce projet, Laurent Burgoa avait affirmé prendre note de cette correction. Mais tout à son ambition politicienne du moment de « prendre » le département à la gauche, Laurent Burgoa récidive dans la presse locale. Il devrait pourtant savoir qu’un mensonge répété ne suffit pas à faire une vérité"
Jacques Armando : "Avec les zones de non-droit, les élus découvrent l'eau qui mouille ! Les zones de non-droit où prolifèrent le grand banditisme et les trafics de drogue, résultent de la politique d'immigration irresponsable et suicidaire mis en place depuis des décennies par les gouvernements successifs. L’immigré qui débarque dans un pays quel qu’il soit est à la base un conquistador mais tout ce qu’il ambitionne, c’est de construire sa vie, avoir un travail, fonder une famille, élever ses enfants, vivre dans la dignité (...) L’immigré est pris dans un parcours d’aide dévalorisant, déresponsabilisant à l’encontre de son premier projet d’indépendance alors que, dans le même temps, on ne l’informe pas des règles et des codes qui régissent la société Française et qu’il doit intégrer pour s’adapter. L’immigré recherche donc à exister à travers sa communauté d’origine. C'est comme ça que s'est créé et s'est développé le communautarisme que les politiques feignent de dénoncer".
Sylvette Fayet :"Les déclarations de M Burgoa sur les quartiers populaires ne manquent pas d'audace! Oser faire porter la responsabilité aux municipalités Jourdan, 1965-1983, c’est stupéfiant. Dans cette période de nombreux Nîmois peuvent témoigner de la mixité sociale qui existait dans ces quartiers. 2 mandats Bousquet, 3ème mandat Fournier, 30 ans de Droite, et des quartiers oubliés, des habitants délaissés. La Droite a toujours fait des choix axés sur le clinquant en centre ville au détriment des quartiers périphériques...l'analyse de l'élu UMP est un peu courte et ne dédouane pas la Droite de sa responsabilité : le quartier Pissevin écarté de la rénovation urbaine pendant tout le quinquennat Sarkozy par exemple. Oui il y a urgence et notamment un grand besoin d écouter les habitants, les associations en tenant compte de leurs expressions et propositions".
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