Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 27.01.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 474 fois

FAIT DU JOUR Didier Wampas : "Je préfère faire perdre de l'argent aux majors"

Les Wampas, crédit photo Yann Orhan

Plus de trente ans que Didier Chappedelaine alias Didier Wampas, assène un rock emprunté aux plus grandes heures du punk.

Le punk à la française, prononcé "paink" à l'instar de la compilation paru chez Born Bad Record, ou dernier élan du romantisme qui a laissé sur le bas-côté bon nombre de ses figures dont l'iconoclaste Alain Khan, pour ne citer que lui. Ce vendredi 30 janvier, Paloma accueille l'un des derniers bastions du punk français, Les Wampas qui viennent tout juste de publier un onzième album, Les Wampas font la gueule.

Être punk en 2015, c'est quoi ? Réponse avec Didier Wampas.

Objectif Gard : En 2006, vous vouliez voir "Chirac en prison". Neuf ans plus tard, ce n'est toujours pas le cas...

Didier Wampas : C'était le président donc par la force des choses, je voulais m'attaquer à lui directement. Mais bon, aujourd'hui....on va pas tirer sur l'ambulance.

OG : Cette chanson, c’était un test pour la liberté d'expression. À l'époque dans une interview parue dans Rock & Folk, vous étiez contre l'interdiction du FN, sachant que vous étiez contre leurs idées. Vous pensez toujours qu'il est interdit d'interdire ?

Ce n'est pas la solution d'interdire, le problème refait toujours surface d'une manière ou d'une autre. Après, il y a des limites, évidemment. Dans un pays comme le notre, il y a des lois, il faut les respecter sinon on entre dans le cadre de la diffamation. Mais en ce moment, ces sujets-là ne sont pas évidents avec l'histoire de Charlie Hebdo.

Les Wampas sont Charlie ?

Tous le monde était Charlie, mais je ne vois pas beaucoup de changement. Ok, les gens ont pris une position pour quelque chose de bien. le problème, c'est les journalistes qui sont là pour vendre du papier, et la télévision pour vendre du coca-cola. Je ne suis pas pessimiste, mais réaliste.

Votre dernier album "Les Wampas font la gueule" est sorti il y a quelques mois. Dans la chanson, La fille du train chenille, vous parlez de la difficulté d'être un artiste. C'est si difficile que ça ?

Ce n'est pas évident de faire de la musique, nous on a de la chance encore. Mais il y a tellement de pression sur les groupes qui démarrent que c'est difficile de rester honnête dans ce métier dès lors que l'on a besoin d'en vivre. Mais ça, c'est valable pour tout, les journalistes, les politiques.

Est-ce que vous vous imposez un rythme pour sortir vos albums ?

Un album par an, ça fait une chanson par mois. C'est rien. Il faut en faire plein, je compose guitare-voix puis après on répète ensemble. Je suis capable de composer une centaine de chansons en yaourt comme ça, avant d'en choisir qu'une dizaine au final pour produire un disque. Je suis plus dans l'instantané, j'en compose plein et on voit après. Je n'arrive pas à travailler autrement. Ce qui compte, c'est le premier jet.

Que faites vous de votre temps libre ?

Je n'ai pas de télévision chez moi, j'écoute surtout de la musique. Du rock, du classique, du jazz, Coltrane... Je suis assez ouvert sauf avec le rock où je n'ai besoin que de 30 secondes pour savoir si une chanson est bien ou pas. C'est probablement parce que j'en fais, que je suis plus intransigeant.

Avant d'être de retour dans un label indépendant, vous aviez signé chez BMG. Peut-on être punk et signer chez un major ?

Bien sur que oui, sinon il n'y aurait jamais eu les Clashs, les Sex Pistols. Tous étaient sur des majors. Puis je préfère faire perdre de l'argent à un major plutôt qu'à un label indépendant qui galère parce que des disques on n'en vend pas beaucoup. On a jamais été disque d'or. Faut être très courageux pour faire des disques aujourd'hui.

Un concert des Wampas, c'est quoi ?

J'essaye tout simplement de donner le meilleur concert de rock de tous les temps à chaque fois. Sinon, inutile de faire ce métier, cela n'aurait aucun intérêt.

Les Wampas : ce vendredi 30 janvier, grande salle de Paloma, 20h. Tarifs : de 16 à 23 euros

Propos recueillis par Baptiste Manzinali

Baptiste Manzinali

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