MEURTRE D’OCÉANE « Remords » et contradictions de l’accusé lors de cette première journée d’audience
La douleur s’abat froidement, une fois encore, sur les parents d’Océane. Ce jeudi matin, à l’ouverture du procès en appel de Nicolas Blondiau devant la cour d’appel d’Avignon, le président Luc Barbier lit l’exposé des faits, un résumé insoutenable de la nuit du 5 au 6 novembre 2011 pendant laquelle Océane, 8 ans, a trouvé la mort à Bellegarde. Dans son box, l’accusé n’a pas changé d’attitude depuis le premier procès devant la cour d’assises de Nîmes : il garde la tête baissée. Les parents d’Océane, eux, sont effondrés et c’est mouchoir en main, les larmes coulant sur ses joues, que la maman de la fillette affronte l’horreur.
Invité par le président à se lever, Nicolas Blondiau apparaît enfin. Teint blafard, yeux noirs, cheveux courts sur un front dégarni, visage fin et élancé, le prévenu n’a pas non plus changé physiquement. Ce qui tranche, en revanche, c’est cette prise de parole dès le début de l’audience, lui qui s’était contenté d’explications sommaires lors de son premier procès : « Je souhaite dire quelque chose aux parents d’Océane. Ca ne pourra pas les soulager mais si j’ai fait appel, c’est pour exprimer mes remords. J’ai eu peur, j’ai paniqué. Je ne sais pas ce qui m’a pris ». Face à lui, Jimmy Laforge, le papa de la victime, dit non de la main pour lui signifier qu’il ne lui pardonnera jamais.
Contradiction des experts et de l’accusé
L’arrivée à la barre de l’expert psychiatre Roland Coutanceau ne va pas atténuer la colère des parents d’Océane. L’homme fait savoir que Nicolas Blondiau a « honte », qu’il fait « des cauchemars » et s’avance : « Si on me demandait s’il peut recommencer, je dirais que non ». Avant de poursuivre : « Il est vacciné contre ça », des mots qui provoquent l’indignation des parties civiles. C’en est même trop pour Jimmy Laforge qui préfère quitter la salle d’audience.
L’intensité du procès ne retombe pas dans l’après-midi. Les experts défilent à la barre. Ils tentent, en avançant des hypothèses, d’expliquer ce qu’il s’est passé dans la tête de l’accusé le 5 novembre 2011. A la barre, un nouveau psychologue assure cette fois, et contrairement au psychiatre du matin, que « le risque de récidive est important ». On entend tout et son contraire. Nicolas Blondiau sera sur la même longueur d’onde que les experts à la différence qu’il se contredit lui-même et en l’espace de deux minutes. Après les témoignages accablants des docteurs, du médecin légiste (…), le président interroge Blondiau sur le viol. Première réponse : « Je ne me souviens de rien ». Le président Barbier le reprend : « Vous ne pouvez pas nous dire le matin que vous reconnaissez le viol et dire je ne me souviens plus de rien l’après-midi ». Blondiau se ravise et reconnaît d’une voix fluette avoir violé Océane.
Demain, Nicolas Blondiau sera interrogé sur les faits avant les plaidoiries et un verdict en fin de journée.
Tony Duret
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