Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 30.01.2015 - tony-duret - 2 min  - vu 1230 fois

MEURTRE D’OCÉANE Nicolas Blondiau condamné une nouvelle fois à la perpétuité réelle

Erika Luna et Jimmy Laforge, les parents d'Océane. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dès l’ouverture de ce deuxième jour de procès, l’accusé Nicolas Blondiau demande la parole : « Suite à la déposition des policiers hier, je me suis rappelé certaines choses, commence-t-il. J’étais dans ma voiture et je suis tombé sur Océane. Je ne savais pas que c’était elle, elle était de dos. C’est à sa hauteur que je l’ai reconnue. Je l’avais vu deux fois, je crois. Après, j’ai pris la direction de la route de Manduel, je me suis arrêté à cet endroit-là parce que j’ai vu que c’était isolé, il n’y avait personne. Et c’est là que je suis parti en délire, que je me suis emballé. Je suis passé à l’acte et j’ai décidé de la tuer. Je me souviens de l’avoir tiré par les pieds et c’est là que j’ai pris le couteau ». On entend les mouches voler dans la salle d’audience de la cour d’appel d’Avignon. Pour la première fois, Nicolas Blondiau consent à s’exprimer sur les faits.

Répondant aux questions du président Luc Barbier, il poursuit son récit : « Le lendemain, quand j’ai vu tout ça à Bellegarde, je ne réalisais pas, je ne pensais pas avoir fait cette chose horrible. Pour moi, c’était surréaliste ». Le lendemain, justement, Nicolas Blondiau a été voir le père d’Océane pour lui présenter ses condoléances et le prendre dans ses bras. Le surlendemain, il a nettoyé sa voiture, la scène de crime, de fond en comble. Le président Barbier cherche à savoir si tout cela était calculé : « Non, ce n’était pas une stratégie, répond le prévenu. Je crois que c’était pour me protéger ». Et quand le président aborde le risque de récidive, Blondiau jure : « Ca ne se reproduira pas. C’est pas possible. Quand je sortirai, je serai âgé et la seule chose que je ferai en sortant de prison, c’est rattraper mes erreurs ».

Les jurés en larmes

En fin de matinée, la tête haute contrairement à celle de l’accusé qui s’enfonce de plus en plus dans sa chaise, la courageuse maman d’Océane, Erika Luna, s’avance à son tour devant les jurés : « Océane était joyeuse, c’était un bonheur. On peut être désolé mais ça ne la ramènera pas. Elle me manque tous les jours ». Les yeux rouges, Jimmy, le papa, est effondré. La maman poursuit : « Si on lui avait demandé avant (à Nicolas Blondiau, NDLR) s’il était capable de faire ça, il aurait dit non. Mais il n’y a rien qui peut assurer qu’il ne recommencera pas. Même pas lui ». La dignité d’Erika force l’admiration de toute la salle et tire des larmes aux jurés.

Dans une brillante plaidoirie, chargée d’émotions, Maître Béatrice Lobier-Tupin arrache, elle aussi, les larmes aux jurés : « Nicolas Blondiau peut encore voir et parler à ses proches au parloir. Le parloir d’Erika et Jimmy, il est en plein air, il est tout blanc et recouvert de dessins d’enfants. Tout leur vie, ils iront parler à un tombeau ». Pour la défense, Maîtres Bourgeon et Cabanes s’évertueront à tenter de faire baisser la peine maximale prononcée au premier procès en dressant le portrait des trois autres condamnés à cette peine : « Vous ne pouvez pas mettre à Nicolas Blondiau la même peine que Michel Fourniret ou Pierrot le fou », dira Laurence Bourgeon. Les jurés n’étaient pas du même avis. Nicolas Blondiau écope d’une peine de prison à perpétuité réelle : 30 ans incompressibles.

Tony Duret

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