Suite à la rencontre qui a eu lieu mardi 3 février, entre l'association AMIS TV, le président de la République, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et la secrétaire d’État à la Politique de la ville, l'association a organisé ce vendredi une émission suivi d'un débat au quartier Pissevin.

A la salle Morise Jean-Pierre, les voix se sont fait entendre ce vendredi. Après une rediffusion de la rencontre entre l'association et le président, Madali Marzuk a laissé la parole à différents représentants d'association. Le mot d'ordre ? Mobilisation. Tous issue du quartier Pissevin, les administrateurs des différentes associations ne peuvent que mieux comprendre les habitants du quartier. Morad, administrateur de l'association "Un toit pour tous", dénonce l'état des immeubles : "le problème, c'est que les habitants ne savent pas qu'ils possèdent un droit, et sans leur mobilisation, les choses ne peuvent pas changer". D'où l'importance des administrateurs dans ces quartiers, qui représentent les habitants auprès des bailleurs, afin de faire valoir leur droit et ainsi changer les conditions de vie du quartier.

Du côté des habitants, un autre problème se fait entendre : les élus. "Ils ne nous considèrent pas comme des citoyens. Les seuls moments où ils veulent bien descendre dans notre quartier, ce sont lors des élections. Et le reste de l'année, ils nous laissent dans notre galère" s'indigne un des habitants du quartier. Des conditions de vie qui inquiètent les familles, notamment sur l'avenir de leurs enfants. Une mère de famille confie même que, pour sa fille, le quartier Pissevin ne fait pas parti de Nîmes "Quand je demande à ma fille ce qu'elle a fait de son week-end, elle me dit "Je suis montée à Nîmes". Pour elle, notre quartier ne fait pas parti de Nîmes". Et depuis peu, la nouvelle au sujet de l'annulation du carnaval de Pissevin accablent les habitants : "Les élus nous enlèvent tout ce qui va permettre aux gens de se rencontrer" accuse une habitante du quartier.

Des indignations auxquelles certains habitants veulent répondre par le boycotte des élections, afin de faire réagir les élus. Mais l'idée ne sera pas retenue, Madali Marzuk appelle plutôt à la mobilisation. Pour lui, ainsi que pour les représentants des associations, il faut plutôt miser sur l'effet de masse. "Il faut que les habitants se réveillent. Il faut prendre aux bras le corps les problèmes du quartier pour faire bouger les choses. Il faut se mobiliser !".

Une mobilisation que les habitants du quartier Pissevin espèrent faire ressentir aux élus, lors des prochaines élections au mois de mars.

Emeline Andreani