Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 12.02.2015 - baptiste-manzinali - 4 min  - vu 381 fois

BEAUCAIRE Le fossé se creuse entre Julien Sanchez et l'association Tête à Clap

Image d'archive d'une projection de l'association Tête à Clap.

Entre le maire FN de Beaucaire Julien Sanchez et l'association Tête à Clap, le courant ne passe pas. Depuis que celle-ci a refusé les subventions qui lui étaient accordées, Julien Sanchez l'accuse de s'être politisée.

L'association Tête à Clap est à l'origine de deux évènements culturels, le Festival de cinéma scolaire et Clap à Beaucaire, dont les objectifs principaux sont d'initier les enfants des écoles de la commune au cinéma et de créer des rencontres avec des personnalités. En 2006, un premier essai est fait à l'école des Moulinelles où une projection est organisée dans la salle polyvalente, dans le cadre du Festival de cinéma scolaire. À la demande des enseignants, l'évènement est reconduit et d'autres séances sont également organisées au Casino Municipal dès 2007 ainsi qu'au cinéma Rex de Tarascon. Pour des raisons qualitatives, l'acoustique n'étant pas adaptée et les récréations de l'école venant perturber l'attention des spectateurs, l'association décide de ne pas continuer les projections à l'école des Moulinelles. À la demande du maire de Beaucaire M. Bourbousson, un festival d'été est créé en 2008 : Clap à Beaucaire.

L'année suivante, les projections du Casino de Beaucaire sont arrêtées, les coûts d'installation de l'écran étant jugés trop élevés, environ 2 000 euros par séance. C'est à partir de 2010 que ces projections se font exclusivement au cinéma Rex de Tarascon, lors de la municipalité de M. Bourbousson (UMP).

Jacques Bourbousson, Maire de Beaucaire aux cotés d'Omar Sy et Youssef Hajdi lors du cinquième Festival de Cinéma de Beaucaire. Photo archive DR/T.D

Ludovic Duplissy "Il n'y a rien de politique puisque nous n'avons rien changé"

En janvier 2014, Tête à Clap fait sa demande annuelle de subvention à la mairie. Trois mois, plus tard, c'est Julien Sanchez (FN) qui est élu maire et l'association décide d'annuler sa requête. Ludovic Duplissy, son président, assume ce choix :"Depuis, ce n'est pas le grand amour. Je peux comprendre que cela énerve, mais l'association n'est pas à l'origine de la demande de 10 000 euros à la mairie pour assumer les transports scolaires des écoles de Beaucaire jusqu'à Tarascon. C'est M. Lavoine, le coordonnateur du réseau Éclair qui en a fait la demande par une lettre qui est restée sans réponse." À la suite de ça, l'association décide de lancer un financement participatif sur le site leetchi.com, ce qui fait réagir le maire Julien Sanchez : "Tête à Clap a demandé avec culot à la municipalité de prendre en charge ces 10 000 euros de transports qui pourrait être évités si cette association ne refusait pas de se produire à Beaucaire pour des raisons politiques." Ludovic Duplissy s'en défend ; "Il n'y a rien de politique puisque nous n'avons rien changé, nous allons au Rex depuis plusieurs années, bien avant la nouvelle municipalité" et ajoute à propos des transports alloués :"La facture est de 13 200 euros, mais au final ce n'est pas un coût important supplémentaire pour la mairie car ces mêmes bus sont utilisés d'habitude pour des déplacements liés aux loisirs et aux sports".

Julien Sanchez "10 000 euros pour faire 3 km, [...] c'est superflu et injustifiable"

Julien Sanchez. Tony Duret / Objectif Gard

Julien Sanchez a refusé de répondre à nos questions par téléphone, mettant en doute notre objectivité. Cependant, dans des conditions fixées par lui-même, nous lui avons fait parvenir nos questions par mail auxquelles il a consciencieusement répondu. "J'avais indiqué que si nous décidions de subventionner, nous n'irions pas au-dessus de 10% de participation car ces 10 000 euros étaient évitables. Je n'ai jamais pris aucun engagement de subventionner à hauteur de 1 000 euros mais allais faire un courrier pour accorder 1 000 euros. Depuis, M. Duplissy a créé sa cagnotte en ligne où il indiquait que la municipalité n'aidait pas le projet, uniquement pour attaquer la municipalité et nous viser politiquement. J'ai donc mis en conformité la réalité avec ses dires. Si c'est pour qu'il soit dit que nous n'aidons pas, hors de question de donner 1 000 euros. Ce sera 0." Le maire de Beaucaire se dit prêt à organiser un festival de son côté et précise :"J'ai du respect pour M. Duplissy. En revanche, mon rôle est de gérer l'argent public et 10 000 euros pour faire 3 km, alors que nous avons des infrastructures pouvant accueillir un tel festival, c'est superflu et injustifiable. En 2016, nous envisageons de faire un tel événement à Beaucaire, avec ou sans Têtes à Clap. Ils n'ont pas le monopole et ne sont aucunement indispensables. On trouvera moins cher ailleurs."

Le seul moyen pour la municipalité d'organiser un festival de cinéma serait de proposer des projections dans des salles municipales qui ne sont pas équipées, tant au niveau de l'acoustique que de l'image. De plus, les distributeurs n'accepteraient plus de diffuser un film au format DVD ou blue-ray pour des raisons qualitatives, comme l'indique Ludovic Duplissy ; "Ils sont de plus en plus frileux et préfèrent travailler avec des projectionnistes au format numérique DCP" et, par conséquent, dans des salles de cinéma adaptées. Mais à l'heure actuelle, aucun cinéma n'est en activité à Beaucaire. Le Rialto ayant fermé dans les années 80 et Le Moderne a été remplacé par la Banque Populaire.

Baptiste Manzinali

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