Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 28.10.2015 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 302 fois

GARD Les associations de prévention tirent la sonnette d'alarme

Hier matin au siège de l'association Samuel Vincent. Pierre Gibert (Samuel-Vincent), Muriel Allègre (Avenir jeunesse), Alain Bresteau (ADPS) et Agnès Vachée (Riposte). Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Photo : Droits réservés.

Les associations de prévention s'inquiètent des 120 000 euros de baisse de subventions actées en décembre par le conseil départemental du Gard. 

A un mois du scrutin départemental, voilà l'un des grands enjeux de la campagne qui se présente aux candidats et, plus largement, aux responsables politiques du Gard. Hier matin, les représentants des quatre associations de prévention spécialisée (Riposte, Samuel Vincent, ADPS et Association Avenir Jeunesse ) ont rendu public une lettre ouverte suite à la baisse "sans précédent" de leurs subventions. En décembre lors du vote de son budget, le Département - confronté lui-aussi à une diminution des dotations de l'Etat -  a réduit la voilure de ses aides allouées à la prévention. Une compétence facultative pour la collectivité qui s'inscrit dans le budget de la protection à l'enfance.

1 200 jeunes suivis chaque année

"Au total cela représente une baisse d'120 000 euros. En l'état, nous serons obligés de licencier au moins huit personnes puisque la masse salariale constitue pas loin de 80 % de notre budget", s'inquiète Alain Bresteau, président de l'ADPS à Nîmes. Les quatre structures embauchent 24 éducateurs spécialisés qui suivent chaque année 1 200 jeunes de 12 à 26 ans dans secteurs difficiles, déterminés par le conseil départemental :  La Grand'Combe, Vauvert, Bagnols, Nîmes (Valdegour, Mas de Mingue, Chemin-Bas…).

Surnommés les "travailleurs de rue", ces professionnels tissent des liens avec les jeunes en décrochage scolaire ou éloignés de l'emploi. "Nous sommes le rempart humain, de proximité", avance Agnès Vachée, vice-présidente de l'association Riposte qui garde en souvenir "la prise en charge d'une maman et son bébé chassés de leur foyer par le père". "Nous établissons des passerelles entre les jeunes en difficulté et les réponses qu'apportent le droit commun", ajoute Olivier Rivoli.

Quel choix politique ? 

Après les attentas de Paris qui ont vu de jeunes français capables des pires horreurs, les responsables associatifs s'interrogent sur "les choix qui seront faits en réponse à ce drame". Si les phénomènes de radicalisation sont difficiles à appréhender, les éducateurs font valoir leur  "ingénierie".  "Nos compétences ne sont pas assez utilisées par les politiques comme des outils d'analyse et d'expertise", poursuit Olivier Rivoli.

La réflexion engagée par les autorités politiques sur le plan national se pose à présent sur le champ local. Et si l'argent public se fait rare, "c'est le cas aussi dans beaucoup d'autres départements qui ont fait d'autres choix". Et de prendre pour exemple l'Hérault qui a demandé aux communes de prendre en charge une partie des subventions qu'elle ne pouvait plus garantir. "Les villes de Nîmes, Alès au encore de Beaucaire ne participent pas au financement", avance Alain Bresteau. Et si l'unité nationale se déclinait au niveau local au profit du vivre ensemble ?

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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