DÉPARTEMENTALES Ce qu’il faut retenir du grand oral de l’économie
Hier soir, l’UPE 30 organisait le grand oral de l’économie dans les locaux de la fédération française du bâtiment. Pendant deux heures, trois hommes, trois candidats à la présidence du conseil général, Laurent Burgoa (UMP-UDI), Jean Denat (PS) et Yoann Gillet (FN), ont répondu aux questions d’Henri Frasque, rédacteur en chef de la lettre M.
Les compétences du conseil général
Le projet de loi « NOTRe » - qui fixera les nouvelles compétences du département - n’étant pas encore voté, les Gardois comme leurs hommes politiques ne connaîtront ni les pouvoirs ni les champs de compétence de leurs conseillers généraux avant l’élection. « C’est encore un pataquès du gouvernement », résume Laurent Burgoa qui indique par ailleurs qu’en cas de victoire il lancerait « un audit des finances du conseil général pour avoir une réelle vision ». Yoann Gillet, lui, déplore la politique sociale du département et pointe les fraudes aux prestations : « Il faut avoir la volonté et le courage d’aller vérifier ceux qui touchent les aides. Il faut aussi s’attaquer aux dépenses faramineuses du budget communication. On dépense l’argent du contribuable n’importe comment ». Quant à Jean Denat, il écarte l’idée de l’audit : « On n’en a pas besoin » et se concentre sur son bilan : « Le 16 décembre, nous avons voté un budget alors que nous aurions pu attendre. Nous avons réduit de 14% les frais généraux et les salaires des élus de 5% ».
Le tourisme
A quelques variantes près, les candidats sont unanimes. Burgoa trouve que cette manne n’est pas assez « exploitée » et propose une marque « Gard » qui fédérerait toutes les grandes villes du département et leurs chefs d’œuvre. Denat suggère de faire évoluer le tourisme vers un « tourisme vert, plus responsable » et dévoile qu’il compte « doubler le kilométrage de voies vertes ». Gillet ne se mouille pas trop : « Le département a des atouts, il faut le dépoussiérer parce qu’il n’est pas mis en valeur ».
Le Pôle de valorisation des sites industriels autour de Marcoule
« Ce pôle nucléaire, c’est le coffre fort du département. On a accompagné ce pôle », indique Jean Denat. Le candidat du Front National s’amusera des questions posées : « C’est évident, on va le soutenir ». Il n’a pas tort : quel candidat en campagne irait dire qu’il est contre le tourisme ou contre ce pôle ? Il ajoute : « Mais le département seul ne pourra pas aller assez loin ». Laurent Burgoa ne s’amuse pas des questions mais de la réponse de Jean Denat : « Je l’ai trouvé un peu rapide sur ce sujet mais c’est vrai qu’il doit composer avec ses amis écolos… » (Lire ici l’article sur les petites phrases de ce grand oral)
Le bois de Minteau
Interrogé par une personne du public sur la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) du bois de Minteau, Jean Denat est le premier à répondre : « Pendant sept ans, j’ai travaillé à la maîtrise du foncier. On n’a pas le droit de se rater. C’est un projet qui peut créer des milliers d’emplois ». Yoann Gillet assure que « ce projet pourrait avoir de l’avenir à condition qu’il ne vienne pas concurrencer d’autres activités existantes ». Laurent Burgoa est moins convaincu : « Ce projet là, c’est l’arlésienne. A l’époque Georges Frêche a dit qu’il ne donnerait pas un euro à ce projet sauf si une autoroute s’y rendait. Avant de parler du projet, il faut une route ».
Gare de Manduel
Trois candidats, trois visions. Celle de Jean Denat, opposé à l’idée : « Le conseil général n’a pas participé au financement de la gare. Manduel n’est pas un emplacement idéal pour une gare. Ce qui n’empêche pas qu’elle se fera mais qu’on ne vienne pas nous demander de l’argent. Nous pensons qu’une gare est un projet de centre-ville ». Laurent Burgoa, qui est pour ce contournement Nîmes-Montpellier, lui répond : « J’ai un grand plaisir à écouter Jean Denat. A la région, votre prédécesseur Alary a voté pour la gare. Mais dès qu’il traversait le Vidourle, il était contre ! Cette gare est un projet fort pour le département ». Yoann Gillet note une « grosse erreur stratégique » et développe : « Nous étions contre car le choix de Garons était plus judicieux avec un vrai pôle multimodal ».
Tony Duret
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