Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 07.03.2015 - thierry-allard - 2 min  - vu 285 fois

LES ANGLES « Etre de gauche aujourd’hui c’est quoi ? » : le PS débat sur lui même

Henri Weber, Jean Viard, Juliette Méadel et Joseph Ferré, hier soir aux Angles (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Joseph Ferré, le secrétaire de la section PS de Villeneuve, le reconnaît : « on organise chaque année un débat citoyen, là on a été égocentriques, on a pris un sujet qui nous intéresse nous, et les sympathisants. »

« Etre de gauche aujourd’hui, c’est quoi ? » : pour répondre à cette question à la formulation familière, la section a invité un plateau de choix hier soir au Forum des Angles, avec la porte-parole du PS Juliette Méadel, le sociologue Jean Viard et le chargé des études européennes au PS, ancien sénateur et député européen Henri Weber.

« Le PS a une vision de la société archaïque »

A cette question Juliette Méadel répond par « un triptyque : émancipation, permettre à tout un chacun de choisir son destin ; intérêt général, ne pas céder aux lobbys ; et lutte contre les inégalités. » Pour Henri Weber, « aujourd’hui c’est d’abord défendre, consolider et approfondir notre démocratie, qui est menacée de l’extérieur par le terrorisme djihadiste et de l’intérieur par la poussée de l’extrême droite xénophobe et anti-européenne. » Pour lui, la démocratie est aussi menacée « par la résurgence sous la figure de Nicolas Sarkozy du thatchérisme. Eux préconisent une véritable politique d’austérité, avec 130 milliards de coupes là où nous c’est 50 milliards. » Pour Henri Weber, « être de gauche c’est aussi fondamentalement porter un projet de civilisation qui tourne le dos au ‘tout avoir’, qui promeut l’épanouissement par le lien social. »

Le sociologue Jean Viard dresse quant à lui un diagnostic sans concession : « la gauche ne porte plus de rêves sur le monde tel qu’il est devenu, le PS a une vision de la société archaïque (…) Le changement de la société ne passe plus par la politique. » Et Jean Viard d’épingler « un manque de renouvellement » et d’estimer que « la gauche de demain doit être une gauche d’entrepreneurs, de créateurs, appuyée sur la société. Mais il y a un long chemin à faire. »

« L’inventivité n’a pas disparu »

Pour Henri Weber, le PS est « obligé à une refondation complète », car « les conditions de l’action de la gauche et du PS ont profondément changé ». Des questionnements et des tiraillements qui favorisent les courants, comme celui des députés frondeurs. « Ils sont une minorité, tranche Juliette Méadel. Je ne crois pas que la division de la gauche nous serve. François Hollande est en phase avec un programme social démocrate. »

Quant aux départementales, Jean Viard estime que le nouveau seuil des 12,5 % des inscrits pour être au second tour « va balayer l’ultra gauche, les écolos et une grande partie des socialistes. »

A les écouter, pas grand chose de bien réjouissant à gauche, donc. Henri Weber refuse de noircir le tableau pour autant : « le PS a quand même inventé les primaires à la française, l’inventivité n’a pas disparu. » Las, Jean Viard estime pour sa part que « les primaires n’ont pas été une si bonne chose que ça, ça a cassé la gauche. »

« Un parti politique sert à rendre possible ce qui est souhaitable, a rappelé Henri Weber. Et ce n’est pas facile. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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