Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 27.03.2015 - elodie-boschet - 3 min  - vu 137 fois

GILLET vs DENAT "Vous êtes insultant", fustige le président du Conseil général

Jean Denat, Yoann Gillet. Photo : T.A / Objectif Gard.

Toute cette journée, la rédaction d'Objectif Gard se transforme en ring politique, à l'approche du second tour des départementales. Début des festivités avec Yoann Gillet, candidat FN sur Marguerittes qui interroge le président du conseil général sortant Jean Denat.

Yoann Gillet : Le conseil général investit très peu  : environ 15 % contre 85 % de fonctionnement. Même s'il est en partie contraint par les dépenses sociales, n'y a t-il pas des économies importantes à réaliser pour privilégier l'investissement ? 

Jean Denat : Je pense que vous avez une profonde méconnaissance de la structure des budgets du Département. Les charges de fonctionnement sont importantes, environ 50% du budget de fonctionnement est contraint sur les charges sociales (APA, RSA, PCH...). Que l'on soit dans le Gard ou ailleurs, c'est ainsi. Ensuite, il y a un certain nombre de préoccupations qui sont sous la responsabilité du Département, notamment au niveau de la cohésion sociale, du partenariat avec les collectivités ou du réseau associatif. Il y a certainement des économies à faire mais vous ne pouvez pas aujourd'hui laisser croire que vous allez diminuer de façon drastique le budget de fonctionnement.

YG : On ne le fait pas croire, on le fera...

JD : (Jean Denat hausse les sourcils et poursuit) Nous continuerons à réduire les dépenses et à optimiser les recettes grâce à des fonds structurels européens, dans le cadre d'un projet État-Région. En outre, nous n'avons pas à rougir du montant d'investissement du conseil général car nous sommes l'une des rares collectivités en Languedoc-Roussillon qui a maintenu un niveau aussi important.

Y. G. : Il y a une forte identité dans notre département. Pourtant, votre gouvernement va les supprimer. Êtes-vous solidaire de cette décision ?

J. D. : Vous êtes mal renseigné. Le gouvernement a envisagé de supprimer les conseils généraux à l'horizon 2020. En attendant, notre collectivité aura deux missions : la cohésion sociale et l'équilibre territorial. Au moment où nous parlons, tous les départements de France ont les mêmes compétences. Ce qui sortira du débat parlementaire, c'est qu'ils auront des missions différentes selon s'ils sont proches des métropoles, s'ils sont ruraux ou semi-urbains. Les départements ont un avenir et je considère qu'ils ont toute leur place entre les intercommunalités et les régions. Par contre, sur l'intercommunalité, nous avons modifié trop vite les périmètres des agglos. Valls a peut-être fait une erreur. Vous n'en faites jamais, vous ?

Les candidats sur le ring politique d'Objectif Gard (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Y. G. : Parlons de fraude sociale. Vous dites faire 22 000 contrôles avec seulement 4 ou 5 personnes. Ce n'est pas possible !

J. D. : Vous ne comprenez pas comment les choses se font. Vous ne croyez tout de même pas que ce sont les 4 ou 5 personnes du service contentieux qui font les contrôles ? Le conseil général est en partenariat avec la CAF. Les contrôleurs, ce ne sont pas les salariés du Département. Ensuite, les chiffres me sont transmis par mon administration. Et moi je fais confiance à mon personnel.

Y.G. : La confiance n'empêche pas le contrôle. Et vous n'en faites que très peu, ayant ramené seulement quelques millions de recettes. Protégez-vous à ce point les profiteurs ?

J.D : Vous êtes insultant. Nous ne sommes pas laxistes. Nous ne prospérons pas sur la misère des gens, contrairement à ce que vous faites. Aujourd'hui, les contrôles nous les faisons. Il faut certainement que nous progressions encore mais en tout cas nous ne protégeons pas les profiteurs. Je ne peux pas vous laisser dire ça, M. Gillet. Au conseil général, nous faisons ce que l'on peut pour les débusquer. C'est très caricatural de ramener la politique sociale à la chasse à la fraude. La politique sociale c'est aussi la considération que l'on porte à nos concitoyens en difficulté et qui attendent de nous qu'on leur tende la main.

Elodie Boschet

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