Saliha Guehairia découvre le flamenco en 2009 à Toulouse grâce à une amie danseuse. Elle tombe aussitôt sous le charme. Mais trop codifiée pour elle, elle transgresse les règles et offre un flamenco contemporain unique, qu'elle met en scène dans son spectacle : Rebel. 

D'origine algérienne, Saliha Guehairia confie avoir longtemps renoncé à son rêve de petite fille, celui de devenir danseuse : "Je suis issue d'une famille très traditionnelle et religieuse. Je n'ai donc pas pu suivre un parcours académique, comme la plupart des danseuses professionnelles". Mais bien loin de baisser les bras, la jeune femme suit tout de même quelques cours de danse classique. Ce n'est qu'en 2009 que la danseuse découvre l'univers du flamenco, ce qui changera incontestablement sa vie.

"Israël Galvan est un maître dans l'art"

Intriguée par cet art nouveau, Saliha Guehairia fait de nombreuses recherches sur l'origine de cette danse, afin de comprendre ce qui la rattache si étrangement au flamenco : "A la base, le flamenco vient des Perses. C'est pour cela que je me sens proche de cet univers. Même si le flamenco traditionnel ne me convient pas vraiment". Elle continue alors ses recherches, notamment sur des danseurs, et découvre l'art d'Israël Galvan, danseur professionnel de flamenco, basé sur Madrid. Elle décide alors d'aller à sa rencontre, afin de le convaincre de la prendre sous son aile. Après un premier échec, mais grâce à sa persévérance, la danseuse arrive à convaincre l'espagnol de lui apprendre son art : "Le flamenco d'Israël Galvan est différent. Sa danse est plus basée sur la technicité, la gestuelle, et l'émotion est également plus présente. D'une certaine manière, je me retrouve en lui. Même si Israël Galvan est un maître dans l'art".  Après s'être imprégnée de ses conseils, l'algérienne prend son envol et arrive en 2012 à Nîmes pour présenter son spectacle.

 Rebel, un spectacle autobiographique romancé

En 2013, Saliha Guehairia présente un premier spectacle, lui aussi autobiographique, sur le thème de la vie et de la mort. Mais son désir de créer une comédie musicale, la pousse à écrire son second opus, Rebel : "C'est une autobiographie romancée. Il parle d'une princesse Touareg, qui est le nom du peuple de mes ancêtres. A la mort de son père, elle deviendra la princesse de la tribu". Ce spectacle représente la difficulté de choisir entre sa destinée, et son envie de partir vivre la vie que l'on a choisie. Mais c'est également un moyen de raconter l'histoire des Touaregs. "Chez eux, la femme est considérée comme un trésor. A l'heure actuelle, les choses ont bien changé. A travers ce spectacle, je veux rappeler l'importance de la femme, afin qu'elle soit reconsidérée".

Pour 2016, Saliha Guehairia espère se produire sur les scènes du Festival de Flamenco de Nîmes. Mais en attendant, la danseuse compte bien faire évoluer sa compagnie Allégorie, afin de la transformer en entreprise, et ainsi donner vie à sa comédie musicale.

Informations complémentaires : 

Représentation de Rebel le 3 avril à 19h, au Carré d'art. Tarif : 10 €

Emeline Andreani