Christophe Nauroy et Sofiane El Karoui sont les deux fondateurs d'Atonis Technologie, société de communication web crée en 2001. La fermeture de l'antenne nîmoise de l'école des mines, annoncée pour 2017, fait naître quelques craintes sur l'avenir du développement économique.

Une faible notoriété locale. "Il y a des richesses sous exploitées dans le Gard", annonce sans détour Sofiane El Karoui. Il y a quelques temps, l'entrepreneur a sollicité, par le biais de sa société Atonis technologie, une entreprise étrangère afin qu'elle s'installe dans le département et qu'elle bénéficie du crédit d'impôt recherche. Si elle avait pu se concrétiser, l'implantation aurait été bénéfique pour le marché local. Mais le manque de notoriété des entreprises gardoises n'aident pas. Lors des campagnes de prospection de la Maison de la Région Languedoc-Roussillon, Atonis Technologie a été convié dernièrement à Shanghai, Londres, New York et San Francisco. L'une de leur innovation aurait tapé dans l’œil du numéro 1 américain de la communication. Mais la petite entreprise gardoise est frileuse, l'opportunité est en suspens. "Aux États-Unis, on n'a le droit qu'à une seule chance. Là, on est trop petit."

Pourtant, en 14 ans d'existence, Atonis Technologie a grandi. Huit personnes travaillent à temps plein dans les locaux du boulevard Sergent Triaire, en collaboration avec d'autres entreprises et laboratoires de recherche. "Notre engagement est local, national, et voir au delà". À sa création, la société s'est concentrée sur les nouvelles technologies pour aujourd'hui dévier sur les solutions internet, extranet et intranet destinées aux entreprises. Trois pôles d'expertise sont alors créés, intitulés web marketing, mobile & touch et software solution, et ont pour but de répondre aux attentes d'une clientèle de communicants et de marchés publics. Un marché prometteur qui propulse Atonis Technologie à collaborer avec Citroën, Kickers, Mercedes, mais aussi sur le secteur gardois puisque l'entreprise est à l'origine du site internet de la mairie de Nîmes où de celui du HBCN. "Nous faisons l'analyse d'un métier, et nous recherchons l'application d'une solution technique", précise Christophe Nauroy.

L'école des mines, vecteur essentiel de l'implantation locale

Car c'est bien là l'atout majeur de la cette société. Au delà de leurs compétences en terme de communication, les deux créateurs d'Atonis de part leur cursus en hautes écoles - Saint Cyr et l'Ecole des Mines d'Alès - ont une vision technique du projet et de sa conceptualisation. "On vient du monde technique plus que de celui de la communication. C'est là où est notre valeur ajoutée", admet Sofiane El Karoui pour qui la fermeture de l'antenne nîmoise de l'école des mines serait dramatique. "Dans ce domaine, le développement économique est lié à la formation. Elle est primordiale". Une idée que partage sans difficulté le président de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud, en visite hier matin dans les locaux de l'entreprise. Sans une école d'ingénieur implantée localement, peu de chance de voir des domaines d'expertise s'y développer. C'est ce que déplore Sofiane El Karoui pour qui : "les richesses architecturales et le cadre de vie sont pourtant des atouts indéniables". Atonis Technologie a pu voir le jour grâce à l'incubateur de l'école des mines d'Alès, une structure d'accompagnement de projets de création d'entreprise. Depuis sa création en 1984, 245 projets auraient été concrétisés.

Baptiste Manzinali