Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.05.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 174 fois

PORTRAIT DU DIMANCHE Fraternité : Véronique Michel ouvre les portes de la tolérance

En janvier, les jeunes du Chemin-Basont confectionné les treize desserts. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

A travers son association Le Petit Atelier, Véronique Michel combat au quotidien l'exclusion et le repli sur soi qui gangrènent notre société. Ses armes : l'art et l'histoire.

Rencontrer Véronique, c'est comme faire une pause avec la futilité, la concupiscence. La quoi ? Ce terme, que seuls ceux qui avalent un dictionnaire au déjeuner connaissent, signifie simplement "n'être jamais satisfait, en vouloir toujours plus", explique la Nîmoise d'adoption. Originaire du Var, c'est en élève assidue que Véronique Michel a planché sur la Fraternité, thème de notre semaine spéciale. Seulement, la laïque invétérée lui préfère les termes "d'Humanité", de "Solidarité" ou encore de "Tolérance".

Lutter contre l'ignorance 

Photo : Droits réservés.

Respectueuse des règles, Véronique Michel n'en reste pas moins une artiste hors normes. Sa chevelure décoiffée, cache de jolis yeux noisette aux éclats de vert, qui contemplent timidement son environnement. Ses mains marron, trahissent l'argile qu'elle façonne toute la journée pour donner vie à des reproductions antiques crées pour les musées. "Depuis toute petite, ma mère me répétait qu'il fallait lui confectionner quelque chose avec nos mains, au lieu de l'acheter", nous confie la mouliste, qui s'essaie à l'introspection, pour décrypter son addiction à l'art.

Une pratique qu'elle considère nécessaire pour le genre humain : "l'Homme a toujours eu besoin de spirituel pour vivre, autant qu'il a la nécessité de se nourrir, de se reproduire ou d'avoir un abris (…) D'ailleurs, les premières traces de fabrication de couleur par l'Homme remontent à 100 000 ans (36 000 ans pour les peintures rupestres)". Concernant son attrait pour l'antiquité, l'énigme est vite résolue : se considérant comme "une citoyenne du monde", Véronique s'est replongée dans l'Histoire qu'elle maltraitait au lycée, : "à l'époque les Romains avaient fondé leur empire autour de la Méditerranée qui n'était pas là pour séparer, mais bien pour réunir". Au lendemain du drame des centaines de migrants noyés par l'injustice de nos sociétés, ces paroles trouvent un certain écho.

Directrice du Petit Atelier, Véronique Michel met depuis cinq ans ses deux passions au service des autres et plus particulièrement des jeunes du Chemin-bas d'Avignon. "Il y a encore beaucoup d'exclusion, de méconnaissance, de peur, que ce soit à Nîmes ou dans notre département", constat-elle, révulsée par la progression électorale du Front National. Alors, pour combattre le repli sur soi, la responsable associative a décidé "de faire découvrir aux jeunes le patrimoine de leur ville". Un programme de visites a été soigneusement édicté. On y retrouve, par exemple, la découverte des Arènes, de mazets dans la garrigue, de musées d'arts contemporains…

"A chaque fois que l'on fait une sortie, on retourne à l'atelier pour créer des poteries, dessins ou poupées, dans nos nouveaux locaux avenue Bir Hakeim", poursuit Véronique. A la fin du programme, un cahier sera publié avec toutes les photos des créations et, une exposition se tiendra au centre André Malraux scellera la fin de l'aventure artistique. Parmi ses souvenirs les plus marquants  : "une petite fille qui m'a dit de façon très spontanée  qu'elle était très contente d'avoir participé à ses ateliers avec moi". Il y a eu aussi "cette maman qui, en nous accompagnant dans un mazet était très étonnée de voir une lampe presque identique à celle de sa grand-mère au Maroc", conclut Véronique Michel, pour qui les idées et le spirituel n'ont pas de couleur.

Coralie Mollaret

Site de l'association : http://lepetitatelier.over-blog.net

Coralie Mollaret

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