Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 19.05.2015 - eloise-levesque - 4 min  - vu 432 fois

LITTÉRATURE "Jean-Paul Fournier a fait vivre un cauchemar aux Nîmois"

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes. D.R/G.L

Avec son livre "Notables, trublions et filous", l'ancien journaliste Jacques Molénat tire le portait des responsables politiques de la région languedocienne. ObjectifGard a sélectionné pour vous quelques passages croustillants concernant les politiques gardois… 

Sur le sénateur-maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier :

"Pendant deux ans, à partir de 2012, Jean-Paul Fournier, le sénateur-maire UMP, a fait vivre un cauchemar aux Nîmois. Il avait juré de doter sa ville d’un réseau de transport en commun en site propre (TCSP). Il y est parvenu, au forceps. Les Nîmois vivent les affres du système Fournier : la gouvernance autoritaire d’un homme qui entend laisser la marque d’un bâtisseur et dont la propension est de passer en force".

Jaques Molénat, journaliste et auteur du livre "Notables, trublions et filous" chez Les éditions Chabot du Lez.

"Avec les alliés centristes, pas de quartier. Derrière le vernis des bonnes manières, les rapports entre le maire et Yvan Lachaud, à qui il a été contraint de céder la présidence de la communauté d’agglomération de Nîmes, sont ceux de féroces rivaux condamnés à s’entendre sauf à faire éclater la droite nîmoise".

"Avec les médias, la méfiance domine. « Fournier a tout verrouillé, peste un journaliste de Midi Libre. La communication, c’est lui et lui seul ». Mieux vaut ne pas trop abuser d’esprit critique".

"Fournier réserve son visage le plus avenant au plus discret des cercles nîmois : les Amis du Cèdre. (...) le sénateur maire se montre enjoué, disponible, détendu. Avec les siens, Fournier est un type épatant".

Sur l'ancien maire de Nîmes Jean Bousquet... 

"Avec Émile Jourdan, la ville tenait un maître pépère, à la bouffarde tranquille, qui respectait sa nature indolente. Avec Bousquet, Nîmes se donne, avec excitation, à un maire violeur qui lui impose la privatisation de pans entiers de l’activité municipale, la jet-set parisienne, l’avant-garde architecturale et plastique".

"Le mouvement ? Bousquet n’en finit pas de bouleverser Nîmes. Dès 1983, il entreprend de refaire les vingt-trois kilomètres de conduites qui alimentent le réseau d’adduction d’eau de la ville. Puis lance le Carré d’art (le Beaubourg local), Ville active (une zone d’activités commerciales au sud), le stade des Costières, la couverture des arènes, le centre d’affaires Atria et, bourgeonnant aux quatre coins de la cité, cinq zac".

"Sept ans après, le bilan des implantations d’entreprises extérieures reste mince. Une seule création industrielle d’envergure : Alphameric, fabricant anglais de claviers d’ordinateurs. Mais Bousquet ne croit pas aux cheminées d’usine : « Ce qu’il nous faut faire, ce sont des Sophia- Antipolis. » Du coup, « l’énorme potentiel » de la commune, inlassable- ment célébré, tarde à se réaliser. Nîmes n’a toujours pas décollé".

"Bousquet déteste les partis. Tous. Un dirigeant du RPR explique cette allergie : « Il n’aime pas que les élus soient inféodés à autre chose qu’à lui !'".

Sur Damien Alary, président de la Région... 

"Beaucoup le pensent mais peu l’avouent. Une jeune journaliste interroge un jour Damien Alary, alors président du conseil général du Gard : « Pourquoi faites-vous de la politique ? » La réponse vint du fond du cœur : « Pour être aimé ! » Apparemment, Alary atteint son but".

"Alary détonne dans la jungle de la vie publique régionale. Il est affable, bienveillant, attentionné et, jure-t-il, ne déteste personne ! Après avoir été mené par deux « tueurs » assumés, Georges Frêche et Christian Bourquin, le conseil régional vogue désormais sur les flots paisibles du consensus, au grand dam des nostalgiques du règne musclé de ses prédécesseurs".

"Le pouvoir pour être aimé ? Alary avait mis au point sa recette à Pompignan, à la fin des années 1980. À ses villageois assoiffés, il a, tout bonnement, amené l’eau. Une jolie parabole".

"Damien Alary aborde avec gourmandise les prochaines élections régionales dans le nouveau grand ensemble territorial. Il fera équipe avec Carole Delga, ex-députée de Haute-Garonne, secrétaire d’État chargée du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement Valls. (...) Ils mèneront la liste socialiste. Elle en numéro un, lui en second. Ça le chiffonne un peu. Il préfère parler de duo. Pour l’ego, c’est mieux".

Sur Max Roustan, maire d'Alès... 

"Avec Max Roustan, la politique se fait d'abord au zinc, au contact des Alésiens de tout poil. Il savoure cette proximité sans apprêt. Il en joue. Lors de la cérémonie d'accueil des nouveaux Alésiens, il adore prendre un plateau de petits fours et servir lui-même ses invités".

"Roustan et Rivenq, la dyarchie qui gouverne Alès. Depuis vingt ans, ces deux hommes s'entendent comme larrons en foire. (...) François Gilles, avocat et premier adjoint décrit le duo : "Roustan c'est le pif, l'intuition. Rivenq, les textes, l'administration".

"Car entre Maxou et les Alésiens, à l’évidence, le courant passe. En 2014, l’année de ses 70 ans, il a été réélu au premier tour. Comme six ans auparavant. Paraphrasant Louis XIV, ce despote sympathique a trouvé l’explication de son succès : « La démocratie, c’est moi".

"Bienfaiteur madré, Max Roustan ne comprend pas qu’au sein de cette Agglo, construite sur le consensus, des élus s’autorisent à s’opposer à lui. C’est pourtant ce qu’a osé un insolent, Jean-Michel Perret, maire indépendant de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Au lendemain de l’élection municipale de 2014, ce frondeur s’est porté candidat à la présidence, une première dans l’histoire de l’Agglo. Il n’a pas pesé lourd : 6 voix. Roustan en a recueilli 74".

"Notables, trublions et filous"

Sortie le 25 mai dans le Gard

18 €

Editions Chabot du Lez

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Eloïse Levesque

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