Réunie en congrès national cette semaine à Villeneuve, la CGT de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) lance un appel au gouvernement.

« Nous sommes dans une période politique qui pose un vrai problème, puisque le gouvernement n’a toujours pas de projet de réforme de la justice des mineurs », explique Alain Dru, secrétaire général de la CGT PJJ.

« Revenir sur l’empilement de textes incohérents »

Pour lui, « il faut une réforme, au moins pour revenir sur l’empilement de textes incohérents qui ne respectent plus l’esprit de l’ordonnance de 1945 qui donne la priorité à l’éducation sur la répression. Là, notamment durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, on a pris un certain nombre de réformes qui vont toutes dans le sens de la répression. C’est un mauvais message envoyé que de dire que la jeunesse est forcément délinquante. »

Pour autant, Alain Dru refuse tout procès en angélisme : « nous ne sommes pas opposés aux centres éducatifs fermés, nous pensons que c’est une véritable alternative à la prison. Mais nous avons confiance en la jeunesse, la priorité doit être donnée à la prévention et à des réponses pénales qui priorisent la prise en charge éducative. »

« Un manque de courage politique »

Or, le secrétaire général déplore « un manque de courage politique », et évoque « un texte de loi qui existe, mais qui n’est pas encore prévu dans l’agenda parlementaire. » Un texte « très minimaliste, qui ne nous satisfait pas puisqu’il maintient notamment la procédure de détention immédiate », mais qui serait toujours mieux que rien.

« Aujourd’hui la délinquance des mineurs est plus poursuivie que celle des majeurs », rappelle Alain Dru, tout en affirmant que « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de réponse pénale qu’il n’y a pas de réponse. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com