Le groupe de supporters les Gladiators perd patience et s'en prend à Jean-Louis Gazeau, accusé d'être responsable du marasme extra-sportif dans lequel se trouve le Nîmes Olympique. 

Leur club de coeur, toujours au point mort, est dans l'impasse. Les nouvelles recrues (Florian Fabre, Rémi Sergio et Sylvain Coco) fraichement débarquées à la Bastide n'y ont rien changé. Hier soir, les Gladiators donnaient rendez-vous à la presse au Café Latin, pour livrer leurs positions et lancer un coup de gueule envers l'ancien président Jean-Louis Gazeau. "Il faut tourner la page et faire confiance à Rani Assaf. On veut mettre Gazeau face à ses contradictions" explique Laurent Tourreau, membre du club de supporters née en 1991. Des tribunes pesages-Est, ils ont tout vu. De la ligue 1 au parcours en coupe d'Europe, la descente en National, l'affaire dite "des gros bras". De leur ancien président, arrivée au club lorsqu'il était au plus bas en 2002, ils en gardent un souvenir amer, mais saluent sa gestion financière de l'entreprise Nîmes Olympique. "Au bout de trois saisons, ça n'avançait pas sportivement. Il voulait remplir le stade mais n'a jamais baissé les tarifs pour autant". Un bilan mitigé qui se conclue par une vente catastrophique en 2014 au duo Conrad / Kasparian, et dont le club subit encore les méfaits.

"On n'est pas pro Assaf, on est pro Nîmes Olympique"

L'actionnaire majoritaire Rani Assaf fait figure d'homme providentiel, seul à tenir la baraque lorsque des vents contraires s'abattaient sur le club, seul face à la Fédération, seul face à la DNCG, seul malgré lui. Avec près de 5 M€ déjà injectés dans le club sans pour autant obtenir l'augmentation de capital souhaitée, Rani Assaf a le soutien des Gladiators. Ces derniers s'inquiètent de la possible venue d'investisseurs algériens, restés dans l'anonymat. "On a même douté de leur existence" ironise Guillaume Navarro. Selon les supporters, c'est Jean-Louis Gazeau qui aurait convoqué Jean-Marc Conrad au Nimotel pour que celui-ci ne vote pas l'augmentation de capital. C'est lui aussi qui aurait intégré au tableau ces investisseurs algériens pour revendre ses 2 M€ de parts. "Si Assaf se sent lésé, il fera tout pour obtenir réparation. Supposons que les Algériens existent et qu'ils aient de l'argent à injecter, le club partira pour un tour de grand-huit extra-sportif et judiciaire."

Jusqu'ou ira la patience de Rani Assaf ? Le 30 juin, dernier épisode d'une saga qui n'en finit plus, et qui agace. "Nous ne resterons pas inactifs" avertit le groupe, même si aucune action n'a été décidée pour le moment. Tant qu'à Rani Assaf, "Il a affiché sa volonté de faire avancer le club, on lui fait confiance, mais on reste aussi vigilant."

Baptiste Manzinali