Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 23.07.2015 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 461 fois

RING POLITIQUE Christophe Rivenq (LR) : "Le cigare, c'est un fantasme pour les gens !"

Christophe Rivenq, chef de cabinet du maire d'Alès, Max Roustan, DGS d'Alès et d'Alès Agglomération. Il est, par ailleurs, conseiller régional sortant du Languedoc-Roussillon. Photo : EL/OG

Chaque mois, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité (8h), politique (12h) et quiz sur le Gard (16h). Aujourd'hui, c'est la tête de liste des Républicains dans le Gard pour les Régionales, Christophe Rivenq, qui s'est prêté au jeu de questions/réponses d'Objectif Gard. Chef de cabinet, directeur général des services (DGS) du maire d'Alès et conseiller régional sortant, qui est-il réellement ?

Objectif Gard : Les électeurs gardois ne vous connaissent pas trop. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Christophe Rivenq : Je suis engagé en politique depuis l'âge de 10 ans, lorsque j'avais trainé ma grand-mère au meeting fondateur du RPR à Paris. (Rires) Si je devais définir mon action politique, ce serait la recherche d'un juste équilibre. Je suis contre l'opposition systématique. Je trouve cela ridicule. Par ailleurs, mon éducation religieuse m'a appris l'humilité et m'a donné le goût de servir les autres. Vous savez, en restant à Alès, je n'ai pas fait un choix de carrière. À plusieurs reprises, on m'a fait des propositions pour travailler à Paris. Ici, j'ai fait le choix de l'homme, de la ville et du métier.

O.G : Vous cumulez les fonctions de DGS (Alès et Alès agglo) mais aussi de directeur de cabinet. C'est assez incongru… N'y a t-il pas une concentration des pouvoirs ?

C.R : C'est totalement unique en France mais c'est très efficace ! Je n'avais pas vocation à être DGS. C'était un concours de circonstances : avec Alain Bensakoun, ancien DGS, on mélangeait déjà les rôles. Quand il est parti à la retraite, on a fait le tour : j'étais le seul à pouvoir exercer cette fonction. Je ne dirais pas qu'il y a une concentration des pouvoirs : je pense qu'il faut une proximité entre la décision politique et la mise en œuvre administrative.

O.G : N'est-ce pas un système un peu monarchique, tout de même ?

C.R : Quand un cabinet est en opposition avec la direction générale, vous avez des collectivités qui ne fonctionnent pas. La seule question qui vaille : est-ce que Alès et Alès Agglomération avancent moins bien que d'autres collectivités ? La réponse est non, bien au contraire.

O.G : Vous êtes reconnu pour être l'ombre de Max Roustan. Comment allez-vous faire pour entrer dans la lumière ?

C.R : Ce n'est pas la lumière qui m'intéresse. J'ai plutôt envie qu'on retienne de moi ce que j'ai fait pour les gens. J'ai l'ambition de diriger la Région. J'ai montré que j'en était capable. Diriger une Région, c'est plus simple qu'une mairie. Je suis fait pour diriger, j'ai 10 ou 15 idées par jour !

O.G : Pourtant, vous ne vous êtes pas présenté pour ces élections régionales... 

C.R : La situation était assez compliquée, c'est pourquoi je ne me suis pas présenté pour être tête de liste.

O.G : A Alès, vous êtes réputé pour être un homme de terrain, sur tous les fronts. N'est-ce pas frustrant de ne jamais prendre les honneurs ?

C.R : Non. Comme je vous l'ai dit, je suis aussi issu d'une famille religieuse, où l'humilité était l'une de nos valeurs.

O.G : Vous avez 49 ans. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d'entrer sur le devant de la scène politique ?

C.R : À un moment, je me suis dit qu'il fallait que je fasse des choix pour mon avenir. Aller au conseil régional me permet de faire un pas vers le monde des élus. Avant mon élection en 2010 à la Région Languedoc-Roussillon, on me l'avait souvent reproché. Aujourd'hui, j'ai 23 ans d'expérience, et une notoriété certaine.

O.G : Comptez-vous reprendre le flambeau de Max Roustan lorsqu'il quittera le ring à Alès ? 

C.R : Une chose est sûre : je ne conçois pas la mairie sans Max Roustan. Après 23 ans passés ici, je ne me vois pas être dirigé par un autre homme que lui. Alors, je ne m'interdis rien...

O.G : Vous avez la réputation d'être un homme sophistiqué - vous fumez le cigare par exemple, vous avez des chemises brodées de vos initiales -, dans un département plutôt populaire, à l'héritage communiste fort… Est-ce que vous travaillez sur votre image ? 

C.R : Le cigare, c'est un fantasme des gens ! J'en fume un peu moins d'un par jour. Si vous voulez tout savoir, ce sont des cigares à 1,50 euros l'unité ! Cela revient beaucoup moins cher qu'un fumeur de cigarettes. Quand à mes chemises brodées, j'en achète trois par an sur-mesure et, c'est la maison de couture qui appose les initiales. Certains, qui ne m'aimaient pas, ont lancé des rumeurs sur moi qui me collent à la peau.

O.G : Cette région a le cœur qui bat à gauche depuis 2004. En Midi-Pyrénées, la gauche est implantée depuis 17 ans sur le territoire… Vous partez la fleur au fusil ?

C.R : Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. Voilà mon leitmotiv. C'est vrai, notre victoire est compliquée, mais la campagne n'a pas commencé. Selon moi, il y a deux paramètres à ne pas exclure. Le premier : le Front National fera beaucoup moins de voix que ce que pronostiquent les sondages, comme ça a été le cas aux dernières Départementales, au niveau national. Les gens commencent à ouvrir les yeux : sur leur programme économique, le FN de Marine Le Pen est un parti plus proche de l'extrême gauche que de la droite libérale. N'oublions pas qu'il y a, aujourd'hui, une division à gauche comme jamais. C'est une fin de règne. Les dinosaures qui ont pris les Régions ont disparu. La tête de liste socialiste, Carole Delga, est remise en cause par beaucoup d'élus. Il y a la candidature du maire de Montpellier, des écologistes, du Front de gauche... Sans oublier le Parti Radical qui va mettre le bordel. Nous devons être en tête au premier tour pour créer une dynamique. Je crois à la victoire !

O.G : Pourquoi avoir choisi Dominique Reynié, un homme non élu et presque inconnu sur le territoire pour vous représenter ? Est-ce qu'en faisant ce choix, le parti n'admet-il pas qu'il a déjà perdu cette région ?

C.R : Dominique Reynié est une personnalité qui amène de la nouveauté, une autre vision de la politique. Certes, ce n'était pas mon choix de départ, mais je suis légitimiste : je défends la ligne du chef, même si je suis en désaccord sur certaines choses.

O.G : Comprenez-vous la frustration de certains élus Républicains de ne pas l'avoir rencontré au Grau-du-Roi, vendredi dernier ? 

C.R : Écoutez, Dominique Reynié reviendra dans le Gard pour une rencontre avec les militants Républicains, début août.

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